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La Marche des crabes (Hafid Aboulahyane, France/Maroc), Boomerang (Jawad Rhalib, Maroc), Blissi N'Diaye ou la visite de la dame (Nicolas Sawalo Cissé, Sénégal)
Les Hautes solitudes
critique
rédigé par Samir Ardjoum
publié le 23/04/2011
Samir Ardjoum
Samir Ardjoum
Hafid Aboulahyane
Hafid Aboulahyane
Boomerang
Boomerang
Jawad Rhalib
Jawad Rhalib
Blissi N'Diaye ou la visite de la dame
Blissi N'Diaye ou la visite de la dame

Il est toujours judicieux de se plonger dans le monde du court-métrage. Dépassée la simple notion d'école du cinéma, on est finalement en droit d'analyser les fulgurances de ce format en le remettant à sa place : celle d'une ou plusieurs véritables intentions de cinéma.
Focus sur la matinée du 1er mars 2011 où la compétition du court officiait...

Trois autres films narraient à leurs manières une volonté de se libérer des carcans sociaux et moraux.
Les cinéastes Jawad Rhalib et Hafid Aboulahyane ont de cela en commun d'avoir tenté de définir l'once de liberté qui souvent fait tâche dans une société codifiée et malheureusement aseptisée.

Même si Boomerang (Rhalib) pêche (trop) souvent par un manque de rigueur flagrant dans sa construction narrative, il est incontestable qu'il sert une thématique des plus appropriées.
Fuir coûte que coûte une galère impensable, esquiver un mari oppressant, renier une famille des plus traditionnalistes, tout un microcosme qui motivent une bande de désoeuvré(e)s à prendre la barque pour aller dans un Espagne idyllique. La fin, sans la dévoiler, est une belle métaphore sur le revers de la médaille, celle qui ouvre des mirages pour mieux castrer la populace.

La Marche des crabes, avec son lot de générosité et d'amour ambiants, débute par un plan-séquence risqué et réussi.
Ce sera la seule bonne idée de ce film qui flirte avec un défaut particulier : le manque de respiration.
Très difficile de souffler, de se réapproprier les corps et gestes de ces personnages attachants, de mieux en cerner leurs souffrances.
Aboulahyane réussit à tisser quelques fulgurances surtout quand son cadre s'élargit, installant une histoire tristement d'actualité : l'amour impossible entre un paraplégique et une jeune et belle femme. Les voies de dieu sont impénétrables !

Dernier film de la compétition et incroyable délire qui glorifie le combat - gagné d'avance - de la religion sur le diable ancestral. Transposition de Faust dans un village Sénégal où un vieillard se bat avec une imposante femme aux allures endiablées, le réalisateur sénégalais, Nicolas Sawalo Cissé, signe un objet filmique non identifié.
Bricolé, alternant champs / contre - champs, monté à l'emporte-pièce et alourdi par des effets spéciaux aussi ratés qu'épuisant, Blissi N'Diaye finit par produire l'effet inverse : le ridicule !

Samir Ardjoum
Algérie

Article paru le Mercredi 02 mars 2011, en version papier : Bulletin Africiné n°14 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°3, pp. 1 & 3.
avec le soutien du FESPACO, d'Africalia (Belgique), du Ministère des Affaires étrangères (France), d'Africultures (France).

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