The Wedding est un entrecroisement de situations mélodramatiques comme savent le faire les Égyptiens, ce qui donne de la vivacité, du mouvement, et de la vitalité. Il y a une volonté expresse de tisser une toile de sentiments dont le canevas serait une fête de mariage. A travers cette cérémonie, le réalisateur dépeint la réalité de la vie quotidienne égyptienne entre joie et tristesse. Il joue avec les caractères des personnages, les renvoyant à eux mêmes.
L'histoire se déroule dans un quartier populaire du Caire en Égypte. Gamila, une jeune femme de plus de 25 ans, fiancée à Abdallah depuis sept ans, doit convoler en justes noces. Le mariage se prépare sous la surveillance et la vigilance du frère ainé Zeinhom. Il faut à tout prix sauver l'honneur de la famille et montrer que Gamila la fiancée a su durant toutes ces années conserver sa virginité. Ce qui est loin d'être le cas. Que faire donc la veille du mariage pour cacher aux yeux des parents et amis un mensonge qui peut faire scandale ? En une seule nuit, drames et tragédies se succèdent et chamboulent à tout jamais la vie de plusieurs familles.

A travers un cheminement d'inextricables faits et de situations, le réalisateur nous ballote de décès, en meurtre; de séparation, en tentative de viol et de vol d'argent.
Tout cela sur fond musicale d'une fête où bière et billets de banque sont à profusion. Plusieurs thèmes traversent le film : la violence au sein du couple, l'obsession d'arriver vierge au mariage, le poids de l'argent dans les relations humaines, la tension au sein des familles dans laquelle la femme est souvent la victime, l'omniprésence du frère ainé quand le père est absent.

Aujourd'hui avec la révolution du papyrus en Égypte ou du jasmin en Tunisie, les bouleversements sociaux sont inéluctables. Il est à parier que toutes ces situations évoquées dans le film feront parties du passé. The wedding est un film qui montre la nécessité d'un changement.

Un beau film avec de belles images, de très beaux plans en droite ligne du traditionnel mélodrame égyptien.
Le film est dynamique du début à la fin jouant sur les paradoxes avec des va et vient entre la fête et les drames qui se nouent et se dénouent. Le spectateur ne s'ennuie pas du tout.

Bénédicte Sawadogo
Burkina Faso

Version de l'article paru sur papier le Samedi 05 mars 2011, Bulletin Africiné n°17 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°6, p. 2.
Ce bulletin est publié par la Fédération Africaine de la Critique
Cinématographique (FACC) avec cette année le soutien du FESPACO, du ministère français des Affaires étrangères et d'Africalia.
Il est rédigé par des membres de la FACC présents au Fespaco 2011, venant de 9 pays d'Afrique.