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FIFDH-Yaoundé 2011. Les autorités annulent les projections
Le préfet de Yaoundé a sorti une note indiquant la suspension du festival.
critique
rédigé par Pélagie Ng'onana
publié le 17/05/2011
Vincent Mercier, Directeur Général et Artistique du FIFDH Yaoundé
Vincent Mercier, Directeur Général et Artistique du FIFDH Yaoundé
Marchands de miracles, Gilles Remiche, 2006
Marchands de miracles, Gilles Remiche, 2006
Le Moment de Vérité, Pamela Yates, 2008
Le Moment de Vérité, Pamela Yates, 2008
Radio Okapi, radio de la vie, Pierre Guyot, 2006
Radio Okapi, radio de la vie, Pierre Guyot, 2006
Les Pygmées Bagyéli à la Lisière du Monde, F.-P. Gallois, 2009
Les Pygmées Bagyéli à la Lisière du Monde, F.-P. Gallois, 2009
 La Citadelle Europe, Gilles De Maistre, 2003
La Citadelle Europe, Gilles De Maistre, 2003
Elles s'appellent Majolie, Gérard Désiré Nguélé Amougou, 2009
Elles s'appellent Majolie, Gérard Désiré Nguélé Amougou, 2009
Suffering and Smiling, Dan Ollman, 2006
Suffering and Smiling, Dan Ollman, 2006

L'acte du préfet du Mfoundi (Yaoundé) prend peu à peu les contours d'un incident diplomatique. Jean Claude Tsila a en effet suspendu la tenue du Festival international du film des droits de l'homme (Fifdh) qui devait se tenir pour la première fois au Cameroun. Sa décision signée du 12 avril 2011, date d'ouverture du festival, a pour destinataires, les sous-préfets des arrondissements de Yaoundé I, II, III, IV, V, VI, et VII ainsi que tous les responsables des forces de maintien de l'ordre du département du Mfoundi. Le document qui porte la mention ‘Très urgent' est en fait un télégramme qui a pour objet " Suspension délivrance récépissé de déclaration de manifestation publique " . La suspension en question est adressée aux organisateurs du 1er Fifdh.

Les motifs ? : " Absence de visa pour l'ensemble des films à projeter, délivré par la ministre de la Culture, la non production des récépissés de déclaration des associations Alliance ciné (française), Koffi Annan (branche camerounaise) et l'association des consultants en développement local et institutionnel " L'urgence et l'importance signalées, mentionnées dans le document, ont visiblement tenu le sous-préfet de l'arrondissement de Yaoundé II à interdire la projection de films en plein air dans le cadre du Fifdh, à l'esplanade de la mosquée Bamoun au quartier Tsinga. C'est justement à ce lieu qu'était prévue la projection du tout premier film du festival.
La décision qui est signée du même jour que celle du préfet indique ceci en son article 1er " est et demeure rapporté à compter de la date de signature de la présente décision, le récépissé de déclaration de manifestation n°82 du 07 avril 2011, aux motifs de menaces graves à l'ordre public et illégalité liée au défaut du visa de l'autorité compétente ". Depuis mardi 12 avril, les organisateurs du festival sont désemparés. Les motifs des autorités sont, selon eux, flous. " Il y a une certaine fébrilité des autorités, nous étions pleinement conscient du contexte dans lequel s'inscrivait ce festival. Mais les autorités auraient été mieux inspirés de nous rencontrer, de trouver une solution concertée sur comment faire en sorte que le festival ait lieu, d'aplanir d'éventuelles divergences, d'interprétations, de surtout éviter les récupérations ", souligne un membre de l'organisation.

Jeudi 14 avril en matinée, ils ont été reçus par la ministre de la Culture Ama Tutu Muna, après un pourparler, la veille, avec le préfet. " La ministre indique que c'est l'association Espace lumière qui est reconnue comme organisateur du festival et Alliance ciné qui est partenaire, n'est pas reconnu. Il nous est donc demandé de redémarrer une nouvelle procédure avec Alliance ciné. Par ailleurs, un comité spécial intégrant les universitaires doit être mis en place pour visionner les films ", indique Vincent Mercier, directeur d'Alliance ciné. " Nous allons le faire, bien qu'étant conscient que le festival ne peut plus se tenir cette année. Nous espérons que l'année prochaine nous n'aurons plus de souci ", poursuit-il en précisant que 99% des films avaient pourtant le visa du Mincult.
L'Union européenne, principal financier du projet, de son côté se mobilise diplomatiquement et ne remet pas en cause les accords signés avec les organisateurs. Une dizaine de films devaient être diffusés pendant le festival. Notamment Thomas Sankara, l'homme intégre, Marchands de miracles, Sisters in Law, Le moment de vérité, Radio Okapi, Les pygmées Bagyéli etc.
Le Fifdh a rencontré un obstacle similaire en Centrafrique. Mais c'est surtout le film sur Sankara qui faisait problème. Il a été annulé et le festival lui, s'est poursuivi.

Pélagie Ng'onana

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