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Trajectoire : Cyrille Masso ou l'enfant du cinéma muet
Festival Ecrans Noirs 2011
critique
rédigé par Dorothée Danedjo Fouba
publié le 29/06/2011
Cyrille Masso
Cyrille Masso

Portrait d'un réalisateur aux nombreux courts métrages et documentaires atypiques. Le réalisateur de Confidences, auteur de nombreux courts métrages et d'une quinzaine de documentaires fait du cinéma depuis sa tendre enfance.

Le fils de Masso Lobé et de Madong Elise Marie entre dans le cinéma avec des aptitudes innées et non par reflexes acquis. A l'âge de 9 ans à l'école publique du centre administratif à Yaoundé, Cyrille Masso par l'entremise d'un de ses instituteurs, devient un abonné du centre culturel français de la ville.

Son amour pour le cinéma s'est surtout cultivé à la maison parentale. "Je calquais sur tous les livres de mes frères et soeurs. J'utilisais un transparent et jereproduisais les images dessus. Ensuite à l'aide d'une torche, j'organisais une projection sur le mur. C'était du cinéma muet, mais moi je faisais les commentaires". Des courts métrages d'un autre genre que ses sœurs appréciaient.
Plus tard, le bac en poche, Cyrille Masso fait un an à l'université de Yaoundé en histoire. Le réalisateur suit d'abord de 1993 à 1994 des cours de formations à distance en audiovisuel et en cinéma sur Educatel.

Ensuite, il s'inscrit au Centre de Formation Professionnelle de l'Audiovisuel comme auditeur libre pendant les années 1994-1996. "C'est comme cela que j'ai connu Jean-Pierre Bekolo, Bassek Ba Khobio quand ils venaient tourner des films." En 1996, il entre au cours supérieur des arts et techniques dramatiques de Yaoundé. Une année plus tard, le réalisateur s'envole pour la France et suit une formation en production et en distribution vidéo à l'Institut National de l'Audiovisuel (INA).

Sur la terre française, la FEMIS en particulier, l'accueille en 1998. En 1999, il regagne le Cameroun et commence à travailler dans les brasseries UCB à la cellule audiovisuelle. Sa principale oeuvre aura été de concevoir Nous Nous King. Mais un beau jour, l'émission s'arrête et toute l'équipe est mise en congé. L'aventure interrompue s'ébruite et ses formateurs de la FEMIS l'apprennent. "Ils me demandent de monter sur Paris." Deux mois plus tard, Cyrille Masso débute comme assistant de production sur la place parisienne et on l'encourage à ouvrir une boîte de production. Il crée donc Malo Pictures sa maison de production en 1999.
"J'ai commencé par couvrir des séminaires, faire des spots publicitaires, faire des documentaires sur commande en particulier pour les agences du système des Nations Unies."

Trajectoire

En 2002, l'homme se remet à l'école en France et se forme en production au Festival des 3 Continents-NANTES.
Cyrille Masso met le cap après sur l'Afrique, où il apprend en 2004 la scénarisation de fiction à l'Institut Imagine de Ouagadougou au Burkina Faso, puis en 2007 au Caire en Egypte, c'est la gestion des entreprises et des projets culturels qui a retenu son attention.

L'homme ne rate aucune occasion de multiplier des stages entre l'Afrique et l'Europe, les Etats-Unis. Ce qui a contribué à faire de lui l'un des meilleurs réalisateurs camerounais au travers de son long métrage Confidences, un rêve de 1993.
Vu le professionnalisme dans la scénarisation et la mise en scène de ce premier long métrage, le FESPACO 2007 lui accorde le prix spécial du jury. Une autre de ses productions retiendra aussi retenu l'attention de la communauté internationale c'est : Au prix du verre, produit en 2001. Le documentaire de 26 minutes obtient le prix Djibril Diop Mambety au prestigieux festival de Cannes.
Avec Osvalde Lewat, il co-réalise Itilga ou les destinées qui reçoit elle aussi le prix jeunesse du FESTEL (festival de télévision de Yaoundé) en 2002.

Le jeune cinéaste contribue aussi à la production de certains feuilletons et sitcoms diffusés dans différentes chaînes entre autres : Silence on joue, Le revenant, Un papy à la Cité U, Cité campus. Et pour lui, le remède est tout trouvé si l'on veut prescrire un antidote à la cinématographie camerounaise : "Il faut être professionnel".
Dans son rôle de donneur de leçon, Cyrille Masso est devenu un homme de pédagogie en 2006, où il a dispensé des cours sur la production audiovisuelle à l'université de Kyoto au Japon.

Actuellement, membre de l'association des producteurs indépendants du Cameroun (APIC), Cyrille Masso souhaite aider les jeunes réalisateurs camerounais à concrétiser leurs projets. D'où son parrainage au festival international du film mixte de N'gaoundéré de janvier 2011. En outre, certaines langues lui prêtent le qualificatif de faiseur de stars que sont les acteurs et comédiens qu'il met à découvert et qui lui ravissent la vedette. "Le comédien fait le film pour faire la une des journaux, le producteur, pour sa caisse".
A présent, il rêve d'années calendaires afin de satisfaire tous les projets qu'il forme avec sa compagne Flore. Avec Malo Pictures par contre, une autre fiction, un long métrage de 90mn, est déjà en préparation.

Dorothée DANEDJO FOUBA

article paru dans la revue Mosaïques (Yaoundé), - ÉDITION SPÉCIALE Nº 002 du 21 Juin 2011, page 4.
Dans le cadre de l'atelier de formation à la critique animé par Jean-Marie Mollo Olinga (FACC) et Klaus Elder (FIPRESCI). Organisation : les associations Arterial Network et la Cameroon Art Critics (CAMAC), en collaboration avec le Goethe Institut

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