AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
25 003 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Épilogue
Cap sur le second clap !
critique
rédigé par Télesphore Mba Bizo
publié le 10/07/2011
Télesphore MBA BIZO
Télesphore MBA BIZO
Ecrans Noirs 2011
Ecrans Noirs 2011

L'un des organisateurs tire les leçons des ateliers sur la critique de film et le marketing de l'information culturelle tenus à Yaoundé du 16 au 21 juin derniers avec l'appui du Goethe Institut.

Offrir même leurs tripes, s'il le faut. Le défi des critiques d'art camerounais est immense. Ils sont interpelés à mettre sur pied au moins un prix de la critique cinématographique dans les 360 prochains jours. Les éléments d'habillage de ladite distinction honorifique sont encore à déterminer. La question de l'accompagnement financier éventuel du prix proposé se pose. Il faut en dire autant de son rayonnement géographique.
La prime de la critique pourrait prendre la dimension "Afrique centrale" sous la configuration des six Etats CEMAC, la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale. Une vision plus ambitieuse est à même de porter le chiffre à 11. C'est le nombre de pays de l'Afrique centrale en valeur absolue : CEAC, la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale.

Les critiques d'art camerounais sont en principe déjà rôdés à des taches de conception et de mise en oeuvre des projets culturels d'échelle. Ils sont les seconds en Afrique à recevoir Klaus Eder, le secrétaire général de la Fédération internationale de la presse cinématographique, FIPRESCI.
En termes plus clairs, l'Allemand est la première autorité mondiale de la critique cinématographique. C'est le versant Sepp Blatter dans la discipline artistique mise en relief.

En plus de Klaus Eder, Jean- Marie Mollo Olinga leur parle. Il est l'une des signatures d'Afrique francophone les plus abouties en matière de critique cinématographique.
Sa compétence se décline en des centaines d'articles publiés à Mutations, Le Jour, www.africine.org, à la participation à une vingtaine de jurys à travers le monde, à l'animation des séries de formations sur le long de la côte ouest-africaine et à la publication prochaine du manuel "Éléments d'initiation à la critique cinématographique".

Les critiques camerounais sont donc armés. Ils sont même surarmés. C'est le cas de le dire au terme de leur participation à un atelier sur le marketing électronique des produits culturels.
Ils peuvent dire merci au Goethe Institute et à Arterial Network. Les résultats des efforts de tous sont désormais attendus. Les deux institutions bienfaitrices pourraient avoir des priorités autres que les critiques d'art l'an prochain. Les actions et activités de la Cameroon Art Critics (CAMAC) ne devront pas pour autant faillir.
L'ambiance de salle de rédaction dans les locaux du Goethe Institute mérite d'être perpétuée. Les rédacteurs de demain ont aussi le droit de vivre la tension et la pression du bouclage tardif d'un spécial Mosaïques. Des journalistes de la presse gouvernementale et ceux issus de l'initiative privés sont unis dans le bénévolat.
L'image commande le respect et augure des lendemains qui chantent.

D'aucuns lient cette première réussite à la faiblesse des budgets. Aucun critique d'art n'a reçu le moindre franc. Pourtant, l'abnégation au travail, le don gratuit de ses efforts, l'esprit de groupe et le besoin de rendre à la critique cinématographique ses égards ont prévalu du 16 au 25 juin 2011. En effet, l'argent envenime souvent les rapports humains. Il appartient aux critiques à la tête de la CAMAC de se mettre à l'école de la gouvernance. La tenue du cahier comptable et la transparence dans la gestion seront responsables du maintien ou du retrait des plumes acclamées ce jour. La désignation des critiques pour représenter la CAMAC dans les jurys à travers le monde peut aussi, à terme, devenir une pomme de discorde. Pourquoi un tel à tel endroit de la planète et pourquoi pas moi ? La définition d'un mécanisme de désignation des membres de jurys est désormais une préoccupation. Il s'agit même d'une urgence. Elle doit précéder l'officialisation des rapports avec la FIPRESCI. Peu de temps après, l'établissement des partenariats avec des organisations comme l'Association catholique mondiale pour la Communication-SIGNIS va suivre. En interne, il y a aussi du travail à abattre.

Les actions d'éclat de la CAMAC ne sont pas l'apanage des Ecrans Noirs. Les autres festivals et manifestations dignes d'intérêt sont fondés de réclamer un minimum de visibilité aux critiques d'art. Il leur revient de faire la différence entre critique et compte-rendu. Les supports événementiels sont à multiplier.

La mobilisation des rédacteurs sera toujours sollicitée. L'an 2 de la CAMAC est en droit de coïncider avec la période de la diversité de l'offre de services. Ce sera, peut-être, l'amorce de la fin du bénévolat. Mais avant, chaque critique aura besoin de devenir une force de proposition en matière de projets banquables. Seule l'approche projet est capable de conduire la CAMAC à son autonomie. A ce titre, l'élaboration, la gestion et la mise en oeuvre d'un projet culturel sont des pistes envisageables dans les ateliers de 2012. Il ne suffit pas de multiplier les formations.
Le souci est de commencer par élaborer des projets pour en faire des programmes de développement par la suite. Les programmes offrent l'avantage d'être étalés sur le temps. Par conséquent, ils accordent des résultats plus probants et durables.
Vivement 2012 !

par Télesphore Mba Bizo,
critique de cinéma, membre d'Arterial Network

Artistes liés
Structures liées
événements liés