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Cameroun : la Ministre Aima Tutu Muna a rencontré les professionnels
critique
rédigé par Elise Kameni
publié le 16/05/2012
Madame Ama Tutu Muna, Ministre des Arts et de la Culture, Cameroun
Madame Ama Tutu Muna, Ministre des Arts et de la Culture, Cameroun

La Ministre des Arts et de la culture du Cameroun, Son Excellence Aima Tutu Muna a invité le dix mai dernier, au palais des Congrès de Yaoundé, tous les acteurs du secteur de l'audiovisuel, en particulier tous les membres confondus de la société civile des arts audiovisuels et photographiques dénommée "SCAAP".

Elle a déclaré être venue toucher du doigt la réalité, stimuler, accompagner et semer quelques choses et surtout écouter les préoccupations. Malgré quelques abstentions, ceux qui étaient là ont évoqué les maux qui minent le secteur de l'audiovisuel en particulier et de l'image en général.
Il a été observé que le financement culturel est insuffisant au Cameroun. Il y a trop peu de moyens budgétaires et extra-budgétaires, les opérateurs économiques ayant quitté le secteur pour s'intéresser au sport. Ces derniers - ainsi que les auteurs - sont découragés par la piraterie qui est une gangrène permanente.
Le manque des salles a été déploré : elles étaient aux mains de certains individus qui refusaient de payer des impôts à l'Etat, malgré le fait d'en tirer des bénéfices, d'où leurs fermetures. Et surtout les projections des films africains étaient rares, ce qui n'encouragent pas le public national qui souhaite se voir à l'écran.

Cependant, quelques solutions ont été esquissées.
Tout d'abord, une commission d'arbitrage a été mise sur pied. A sa tête se trouve un représentant du barreau national et qui intervient uniquement si les deux parties - la société civile de gestion collective et l'opérateur en face de lui (les duplicateurs des œuvres) ne sont pas d"accord. Elle intervient surtout en cas de droits voisins.

L'intensification de la lutte contre la piraterie est une des voies sur lesquelles les participants se sont accordés.

La loi n° 88/012 du 14 sept 1988 fait obligation aux chaines camerounaises de diffuser des émissions locales à hauteur de 40% de leur programmation. Son application effective est exigée.

La relance du secteur du cinéma est un des points importants de cette rencontre. En ce qui la concerne, Madame la ministre attend qu'on lui présente des propositions. Elle a aussi promis d'organiser à partir de cette année des ateliers de formations et d'information ; par exemple comment monter un dossier...

La ministre des Arts et de la culture a fait la promesse d'un suivi minutieux du cinéma. Parmi les chantiers immédiats, il y a la réouverture progressive des salles de cinéma selon un programme qui s'étale de 2012 à 2017, outre la mise sur pied d'une réglementation pour gérer les cérémonies de récompenses des professionnels (Awards, Prix).

Il est à noter que le Cameroun dispose un compte d'affectation d'un milliard de francs CFA par an, pour le soutien au secteur des arts et de la culture. Il a été précisé à l'assistance que ce compte vient en appui aux artistes, pas pour tout faire, se substituer aux opérateurs culturels.
La réunion s'est terminée dans une bonne ambiance. Maintenant, wait and see.

Elise Kameni

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