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Métiers du cinéma et de l'audiovisuel : l'Uemoa va lancer un pôle de formation professionnelle
Festival Clap Noir 2012
critique
rédigé par El Hadji Massiga Faye
publié le 07/09/2012
Cheikh NDIR, représentant résident de l'Uemoa à Abidjan
Cheikh NDIR, représentant résident de l'Uemoa à Abidjan
E. Massiga Faye (Africiné)
E. Massiga Faye (Africiné)
Souad Houssein, la responsable des projets cinéma à l'OIF.
Souad Houssein, la responsable des projets cinéma à l'OIF.

L'Union économique monétaire ouest africain (UEMOA) poursuit sa politique d'accompagnement du cinéma africain. À cet effet, son représentant pour la Côte d'Ivoire annonce la mise en place d'un pôle permanent de formation professionnelle, chargé d''une formation initiale aux métiers du cinéma.

"L'économie et la monnaie sont des moyens et des outils qui facilitent l'interrelation humaine, l'échange des connaissances, des expériences et des compétences". Cette conviction a été exprimée, dans le cadre du festival Clap Ivoire, par Cheikh Ndir, représentant résident de l'Uemoa à Abidjan. Selon lui, les femmes et les hommes s'enrichisse mutuellement, construisent leur destin et affirment leur bon vouloir commun de vivre ensemble. Dans cette entreprise d'interrelations humaines, poursuit C. Ndir, le cinéma et la vidéographie jouent un rôle déterminant.
"Les peuples ne s'acceptent qu'en se connaissant mutuellement, et souvent, grâce à l'appropriation de leurs images respectives", remarque le représentant de l'Uemoa. Il estime que la Commission a, très tôt, saisi l'importance de l'enjeu et tout le parti bénéfique que peuvent en tirer les populations de l'Union.

Dans cette dynamique, Cheikh Ndir annonce que l'engagement de l'Uemoa pour accompagner le septième art se traduira concrètement dans les jours à venir par la mise en place d'un pôle permanent de formation professionnelle. Cette entité sera chargée d'une formation initiale et prendra en charge, aussi bien les métiers techniques que les métiers artistiques et économiques du cinéma, de l'audiovisuel, au grand bonheur de nos jeunes réalisateurs.
Le Traité de l'Union, lui-même, constitue une source féconde d'inspiration d'un tel engagement, nécessaire à la réalisation des objectifs de développement de l'Uemoa, souligne C. Ndir.

Production insignifiante

Les préoccupations de la Commission sont confortées par les résultats de l'étude ayant abouti à l'adoption de son "Programme d'actions communes pour la production, la circulation et la conservation de l'image au sein des États membres de l'Uemoa". L'étude révèle que l'image vit une situation de crise profonde. "[L]a production d'images dans l'espace communautaire est insignifiante, alors que s'accroît l'importation d'images venant de l'extérieur et leur écrasante domination dans la consommation locale", selon le document.
Pourtant, nuance Cheikh Ndir, la dynamique du secteur de l'image, accélérée par la généralisation des technologies numériques, est actuellement exceptionnelle. Cela se manifeste tant à l'échelle sous régionale, africaine, qu'internationale. Par sa force de production d'imaginaire, dit-il, le film reste en réalité une ressource importante pour le développement. Même si les films locaux ne représentent qu'une infime part de la production cinématographique mondiale.

Le représentant de l'organisme communautaire est convaincu que malgré les diverses contraintes, le potentiel reste immense pour les réalisateurs majoritairement jeunes. C'est pourquoi, assure C. Ndir, la Commission a fait adopter un programme d'actions communes afin de redonner aux États membres de l'Union une capacité pérenne de produire et de diffuser des images africaines qui nous ressemble et qui contribuent en soi à la croissance économique et à la dynamique culturelle et démocratique.
Dans ce Programme, la formation professionnelle est bonne place parmi les actions prioritaires sur insistance des ministres en charge de la culture dans les États membres. Ainsi, l'engagement de la Commission dans l'identification de la mise en place d'un programme cohérent de qualification professionnelle aux métiers de l'image et du son, est très important selon Cheikh Ndir.

La Commission accompagne Clap ivoire depuis 8 ans. Outre l'achat des billets aux deux candidats sélectionnés dans chaque État membre, les trophées et les prix en espèces sonnantes, la Commission apporte depuis l'année dernière un appui exceptionnel sous forme de subvention à l'organisation même de l'événement. Il s'y ajoute l'octroi de bourse à deux lauréats de Clap Ivoire pour leur formation à l'Institut supérieur de l'image et du son (Isis).

FINANCEMENT DU CINEMA : Un Fonds panafricain opérationnel en 2013

Dans un contexte de raréfaction des ressources, la responsable des projets cinéma à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) a vivement encouragé, hier, le Fonds panafricain francophone.
Souad Houssein s'exprimait devant les directeurs de la cinématographie et réalisateurs de l'espace Cedeao sur les mécanismes d'accès aux financements. Elle s'est réjouit de l'organisation du Clap Ivoire qu'elle considère comme une école, une plateforme pour les jeunes réalisateurs. Une orientation qui participe à l'intégration africaine selon S. Houssein.

Pour elle, l'enjeu est de voir comment faire pour que l'Afrique puisse sortir des séries télé de haut niveau et des films qui puissent sortir sur l'international. "Parlons nous peu, parlons bien", dit-elle avant d'insister sur le Fonds panafricain de la cinématographie dont l'idée est d'encourager la coopération Sud-Sud. Souad Hussein a annoncé que ce sera opérationnel à partir de 2013. Elle encourage les États africains à adhérer et à contribuer afin de pérenniser ce Fonds.

E. Massiga FAYE

Envoyé Spécial du quotidien Le Soleil (Dakar), en partenariat avec la Direction de la Cinématographie (Ministère de la Culture et du Tourisme, Sénégal) et l'Association Sénégalaise de la Critique Cinématographique (ASCC).

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