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Makandjou Ola Jacques et Stéphane Soumanou Vieyra
En mémoire, le père
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 11/12/2012
Fatou Kiné Sène (Africiné)
Fatou Kiné Sène (Africiné)

Makandjou Ola Jacques Vieyra, 51 ans, fils aîné du défunt cinéaste Paulin Soumanou Vieyra et son frère Stéphane Soumanou Vieyra, cadet de la famille, 45 ans, repartent en France fiers d'avoir accompli un devoir. Ils ont initié l'hommage et se souviennent de leur papa.

L'hommage rendu au cinéaste Paulin Soumano Vieyra (1925-1987) à Dakar du 27 au 30 novembre dernier est partie de l'idée de ses deux fils Makandjou Ola Jacques Vieyra, 51 ans, fils aîné et son petit frère Stéphane Soumanou Vieyra, cadet de la famille, 45 ans. Selon Jacques Vieyra, interrogé à la clôture de cet hommage, vendredi 30 novembre 2012 à la Maison de la culture Douta Seck, tout est parti de Stéphane qui était le moteur de cette organisation. "J'ai voulu le faire pour les 20 ans mais cela n'a pas abouti. Lors de ma visite en avril dernier, Clarence Delgado m'a recommandé de voir Hugues Diaz, le directeur du cinéma. On a écrit à Youssou Ndour, ministre de la Culture à l'époque et les préparatifs ont ainsi démarré", retrace Stéphane Vieyra.

L'objectif pour lui était de faire bénéficier le Sénégal et l'Afrique du patrimoine légué par leur père. "On avait tout ce patrimoine de notre père et on ne savait pas quoi en faire. En Europe, on nous demande régulièrement de prêter ses films pour des visionnages, lors des festivals. L'Afrique ne demandait rien, il nous semblait opportun de montrer au Sénégal tout ce que mon père a pu faire", justifie Stéphane sur ce qui l'a poussé à organiser cette manifestation pour la mémoire de son père, pionnier du cinéma africain.
Son frère avait la même idée. Pour expliquer pourquoi cet hommage, il dit : "On a vu que Paulin Soumanou Vieyra était en train d'être oublié. Aujourd'hui, je suis très heureux, car l'âme et l‘esprit de Paulin sont là". Jacques Vieyra redécouvre et reprend plus conscience de l'importance de son travail. Il estime que cela va plus le motiver.

Les fils Vieyra gardent des souvenirs intacts de leur père. "J'étais âgé de 26 ans quand mon père a disparu. Comme certains pères africains, il ne parlait pas beaucoup de lui, de son histoire. Au moment où j'ai commencé à échanger avec lui, à le connaître, c'est là qu'il est parti. Il avait perdu sa langue maternelle", témoigne Jacques, l'aîné des Vieyra. Son frère se rappelle de ce père qui - malgré ses nombreux voyages avec le président Senghor et pour les festivals où il était invité - tenait toujours à s'occuper de sa famille, une fois à Dakar.
"Nous avions eu comme tous les enfants du monde un papa que nous aimions tant. C'est lui qui faisait la cuisine, cela nous a marqué. Il gérait, les dimanches, la maison, le petit déjeuner, le déjeuner et le diner", se rappelle Stéphane Vieyra, ravi de voir que les scolaires ont regardé les films de Paulin Soumanou Vieyra : Birago Diop, Lamb, Môl, Iba Ndiaye, Une nation est née.
Ces élèves se disent tous fiers d'être Africains ; certains viennent de savoir qu'on avait une histoire avant les indépendances.
La rigueur, la passion, sa sincérité, sa loyauté et son humilité dans le travail sont à copier.

Fatou Kiné SÈNE
(Walfadjiri)

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