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Laan, de Lula Ali Ismail, Djibouti
Khat, ménage à trois
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 08/03/2013
Lula Ali ISMAIL, réalisatrice
Lula Ali ISMAIL, réalisatrice
Laan
Laan
Laan
Laan
Laan
Laan
La réalisatrice, devant l'affiche de son film
La réalisatrice, devant l'affiche de son film
Depuis le Sud
Depuis le Sud
Tunisie
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Fespaco
Fespaco

La réalisatrice djiboutienne présente les clichés d'une société en pleine décrépitude. Avec ce court métrage, Lula Ali Ismail fait ses premiers pas dans la réalisation mais pas dans l'industrie du cinéma puisque cette jeune montréalaise d'origine djiboutienne a débuté dans le cinéma en tant qu'actrice.
C'est avec un autre regard qu'elle revient dans son pays d'origine après dix ans d'absence. Elle réalise à quel point les femmes ont pris de la place dans la société djiboutienne dans tous les secteurs d'activités. C'est aussi cette émancipation qu'elle veut partager dans sa première œuvre.

A 30 ans à peine, elle devient ainsi la première réalisatrice djiboutienne à faire un film dans son pays. Pourtant, elle confiera que la difficulté de trouver du soutien au pays ne relevait pas du fait qu'elle était une femme mais plutôt qu'il n'existe pas encore de structure pour accueillir un film.

Souad, Oubah et Ayane sont trois amies d'enfance au quotidien divers qui traversent chacune une phase dans leur relation personnelle. Souad, interprétée par la réalisatrice elle-même, est chef d'entreprise et a une relation difficile avec son fiance. Sa copine Oubah est, quant à elle, une commerçante dont le couple est bâti sur un mensonge. Et enfin Ayane, femme au foyer, désespère de ne pas recevoir assez d'attention de la part de son mari.

Laan signifie "Copines" en langue somalie. À travers le quotidien de ces trois amies, le film nous oriente vers l'impact que provoque un élément dont on parle à peine en société mais qui, pourtant y trouve bien sa place : le Khat, une feuille hallucinogène très populaire en Djibouti, mâchée, en général en groupe et qui a pour effet de stimuler ses consommateurs.
Seuls les hommes sont filmés en train de mastiquer cette feuille mais la consommation par les femmes n'en est pas moins sous-entendue. L'un des personnages, Oubah, s'en procure à l'insu de son mari. Le film nous plonge dans le monde de ces femmes et la réalité de leurs sentiments.

Dans des cadres très serrés, le spectateur, pris à témoin, vit le petit côté intimiste de chacune d'elle. Par contre, les hommes évoluent dans des espaces lugubres et ternes. Ils fréquentent des lieux clos et se livrent au vice. Cette vision manichéenne de la société ne dessert-elle pas le propos du film ?

Djia Mambu
Alhassane H.Maïga

Article écrit dans le cadre de l'atelier du Bulletin Africiné - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2013. Publié dans Africiné n°18 (Ouaga), p. 7, Mardi 26 février 2013.
Ce bulletin est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie, Africultures, Ambassade de France au Sénégal et en Algérie, le Goethe Institut d'Afrique du Sud et du Nigeria, le ministère de la Culture de Tunisie, l'Institut Gabonais de l'Image et du Son (IGIS), l'association Vanuit het Zuiden (Depuis le Sud) et le Fespaco. Il est rédigé par des journalistes membres de la FACC présents au Fespaco 2013, venant de 15 pays d'Afrique.

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