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86.400, de Patrick Badianjile Kuba
Un hommage à Floribert Chébéya
critique
rédigé par Marco Ibrahima Sory Bah
publié le 09/03/2013
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Fespaco 2013
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Les thèmes d'actualité, liés au viol et au sida sont traités par de nombreux réalisateurs africains (Temedy de Gahité Fofana ; Ça n'arrive pas qu'aux autres de Kitia Touré. Ce court-métrage congolais 86.400 dépeint les fléaux qui assaillent la société congolaise. Il aborde le cas de feu Floribert Chébéya, activiste des droits de l'Homme au Congo, assassiné en juin 2010.

"Tue-moi, je suis Floribert Chébéya"

Un tueur professionnel prend des instructions au téléphone. Au moment où il fait face à sa victime, celui-ci décline son identité : "Tue-moi, je suis Floribert Chébéya". Le réalisateur montre des images fortes pour illustrer le chaos au Congo. Par exemple un drapeau congolais, presque lambeaux. Et la scène du test sérologique indique que le sida est une réalité dans la société congolaise, aggravé par le viol collectif utilisé comme une arme de guerre.

Le titre correspond au nombre de secondes par journée. Cela laisse libre court à l'interprétation, renvoyant autant à la précarité de la vie au Congo qu'à la multiplicité des situations qu'on peut y vivre. Si la place du sexe est très dominante dans le film, c'est peut-être pour faire un retour sur la réalité. En effet, le corps de Chébéya a été maquillé dans une macabre mise en scène sexuelle. Cet assassinat a fait l'objet d'un film documentaire du réalisateur belge, Thierry Michel, censuré au Congo RDC. Le Belge a été expulsé manu militari de ce pays.

Le jeu d'acteur du personnage du tueur n'est hélas pas toujours convaincant. Le réalisateur reconstruit la figure de Chébéya et en fait un mythe.
Par sa fiction, Patrick BADIANJILE KUBA arrache l'activiste à son destin et fait un pied de nez à la réalité. Dans un pays ou les atteintes aux droits de l'Homme sont souvent dénoncées, ce film apparaît encore plus comme engagé.

Marco Ibrahima Sory BAH

Article écrit dans le cadre de l'atelier du Bulletin Africiné - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2013. Publié dans Africiné n°19 (Ouaga), Jeudi 28 février 2013, p. 3.
Ce bulletin est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie, Africultures, Ambassade de France au Sénégal et en Algérie, le Goethe Institut d'Afrique du Sud et du Nigeria, le ministère de la Culture de Tunisie, l'Institut Gabonais de l'Image et du Son (IGIS), Africa N°1, l'association Vanuit het Zuiden (Depuis le Sud) et le Fespaco. Il est rédigé par des journalistes membres de la FACC présents au Fespaco 2013, venant de 15 pays d'Afrique.

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