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Sur la route d'un ange, de Thierry Roland Ntamack
De l'invisible au visible
critique
rédigé par Bénédicte Sawadogo
publié le 09/03/2013
Bénédicte Sawadogo (Africiné)
Bénédicte Sawadogo (Africiné)
Thierry Ntamack, réalisateur
Thierry Ntamack, réalisateur
Willy Mbo (Elia)
Willy Mbo (Elia)
Thierry Roland Ntamack (Tony Essakara), Sur la route d'un ange
Thierry Roland Ntamack (Tony Essakara), Sur la route d'un ange
Thierry Ntamack (Tony Essakara) et Willy Mbo (Elia), Sur la route d'un ange
Thierry Ntamack (Tony Essakara) et Willy Mbo (Elia), Sur la route d'un ange
Willy Mbo est Elia, dans Sur la route d'un ange
Willy Mbo est Elia, dans Sur la route d'un ange
Willy Mbo dans Sur la route d'un ange
Willy Mbo dans Sur la route d'un ange
Hermine Yollo dans Sur la route d'un ange
Hermine Yollo dans Sur la route d'un ange
Léo le Roi, Sur la route d'un ange
Léo le Roi, Sur la route d'un ange
Scène de Sur la route d'un ange
Scène de Sur la route d'un ange
Depuis le Sud
Depuis le Sud
Tunisie
Tunisie
Fespaco
Fespaco

Ce court-métrage de Thierry Roland Ntamack (Cameroun) est une fiction de 24 minutes qui traite de l'emprise du monde invisible sur le visible. Le film raconte l'histoire d'un jeune homme diplômé sans emploi, Tony Essakara, interprété par le réalisateur, qui, à sa sortie d'église, verra sa vie transformée par sa rencontre avec une jeune revenante, Elia. Le rôle d'Elia est tenu par Willy Majolène Mbo, mannequin camerounaise, élue top model en 2010.

Le spectateur averti peut déjà soupçonner l'orientation du film, ce qui tue un peu le suspens. Le scénario est construit de telle sorte que le spectateur comprend trop vite où on va. Par exemple, Thierry Roland a beaucoup insisté pour faire saisir au spectateur qu'Elia est une revenante. La beauté du cinéma, c'est justement la suggestion et l'ellipse. Trop d'éléments sont utilisés pour permettre au spectateur de comprendre le film. Là-dessus, il faut peut-être rassurer le réalisateur que le spectateur n'est pas aussi naïf qu'on pourrait le croire.



Le cinéaste manque parfois de sens de l'ellipse. La maîtrise de la narration pose problème. Le scénario est parfois redondant. À titre d'illustration : la scène où il se rend à son rendez-vous professionnel. L'acteur quitte son domicile diplôme en mains ; le réalisateur nous montre tout le parcours.

Un film pensé

Malgré toutes les critiques que l'on peut faire à ce court-métrage, on peut dire qu'il a le mérite d'avoir été pensé et réalisé parce qu'il montre la place de la foi dans la société camerounaise. La croix du Christ dans les domiciles, les chapelets dans le véhicule et au cou de l'acteur principal, sont autant d'éléments évocateurs de l'imprégnation religieuse.
Le réalisateur défend l'idée que pour un croyant les prières peuvent être entendues. Il illustre cette idée avec le personnage d'Elia qui vient de l'au-delà pour montrer qu'il y a une véritable connexion entre le monde invisible et celui des vivants. Ce qui renvoie au célèbre poème de Birago Diop : "Les morts ne sont pas morts. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis" (Poème Souffles, 1960).

Le casting est réussi. Le jeu des acteurs est de très belle facture. La beauté d'Elia comme revenante peut être un choix délibéré du réalisateur pour montrer que dans le monde de l'invisible, il y a un climat apaisant, doux, de quiétude et que le bonheur y règne. C'est très plaisant de voir les acteurs incarner les rôles. Pas d'ennui ; bien au contraire on a envie de rester en leur compagnie.

Sur la route d'un ange s'inscrit dans le projet "Le cinéma au prix d'une bière". Il s'agit d'une démarche de distribution pour vendre les films sur support VCD/DVD au prix d'une bière, afin de les rendre plus accessibles au grand public.

Bénédicte Sawadogo

Article écrit dans le cadre de l'atelier du Bulletin Africiné - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2013. Publié dans Africiné n°19 (Ouaga), Jeudi 28 février 2013, p. 4.
Ce bulletin est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie, Africultures, Ambassade de France au Sénégal et en Algérie, le Goethe Institut d'Afrique du Sud et du Nigeria, le ministère de la Culture de Tunisie, l'Institut Gabonais de l'Image et du Son (IGIS), l'association Vanuit het Zuiden (Depuis le Sud) et le Fespaco. Il est rédigé par des journalistes membres de la FACC présents au Fespaco 2013, venant de 15 pays d'Afrique.

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