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Entretien avec… le Canadien Henry Welsh, Président de L'Association des Trophées Francophones du Cinéma (ATFCiné)
"Le bilan est tout à fait positif"
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 03/07/2013
Henry Welsh, Président de l'Association des Trophées Francophones du Cinéma (ATFCiné)
Henry Welsh, Président de l'Association des Trophées Francophones du Cinéma (ATFCiné)
Fatou Kiné Sène (Africiné)
Fatou Kiné Sène (Africiné)

Africiné : On est arrivé à terme des Trophées après dix jours de projection, une cérémonie et la remise des prix. Un soulagement M. le président ?

Henry WELSH : Il n'y a pas de soulagement. Ce qui est important est que le cinéma francophone vit et continue d'exister. Je n'avais pas d'inquiétude que cela ne fonctionne pas ; j'avais des inquiétudes qu'il puisse avoir des ratages dans la cérémonie de clôture. Mais ce qui est important, c'est de pouvoir réellement vivre pendant dix jours des projections, avec ces films inédits et dans des conditions formidables. Et William Mbaye l'a dit, il a vraiment apprécié que cela soit ainsi. Et ceux, qui ont eu la possibilité de suivre pendant ces dix jours ces films, ont trouvé cela formidable. Cela était le but.
Après la cérémonie a été un moment particulier pour que l'on récompense les gens qui ont réussi. Je crois que cela a été important, car j'ai senti de la part du public quelque chose qui leur faisait dire que c'est la fête du cinéma et on attendait cela depuis longtemps. Les gens l'ont exprimé. Je pense que si cela peut mobiliser des énergies, débloquer des aides au niveau des autorités gouvernementales pour les cinéastes du Sénégal. C'est pour moi une belle réussite. Si cela se développe, c'est parfait.



Le bilan que vous en faites est-il exclusivement positif ?

Le bilan est tout à fait positif. L'objectif est atteint. Beaucoup des gens croyaient qu'on allait se casser la figure. C'est toujours difficile. Il était difficile de convaincre tout le monde, car j'étais seul quand j'ai décidé de mener ce projet avec une certaine cohérence. J'étais persuadé que c'est quelque chose qui devait arriver.

La demande récurrente a été de maintenir les Trophées à Dakar, les seront-ils ?

La demande est de dire qu'il faut absolument que l'on revienne l'année prochaine. C'est très bien, on va faire une analyse post évènement, faire le point. Je pense que ça fait très plaisir de considérer qu'on est, à nouveau, désiré. Le Sénégal peut espérer que les Trophées soient encore là. Il y a bien des choses à voir. On va analyser, comprendre, progresser, rectifier les erreurs qu'on a pu faire. Et l'année prochaine, Inch'Allah, si on est ici, on aura acquis une notoriété qui fera qu'on pourra mobiliser les gens.

Justement, c'était le problème majeur de ces trophées : les projections n'ont pas attiré assez de monde en salle.

Il ne faut pas toujours compter sur le nombre. Si c'était ailleurs, je suis sûr qu'on aurait le même monde. Partout sur la planète, les cinémas d'auteurs ne sont pas liés aux grands blockbusters des grandes cinématographies avec les grands moyens. Le cinéma d'auteur vit des problèmes, que l'on soit à Paris, Barcelone, Boston… Ce n'est pas le nombre, ce qui est important, c'est qu'on ait des témoignages de gens qui sont venus voir ces films et qui nous ont dit "cela fait dix ans qu'on n'ait pas venu au cinéma voir des films dans ces conditions". C'est ce qui est le plus important. On trace un sillon et ce sillon va être plus profond et permettra à d'autres d'avoir le goût de revenir et de faire quelque chose pour le cinéma francophone et le cinéma d'auteur.
Je suis assez satisfait, car on ne peut pas demander à des gens qui n'ont pas eu de cinéma en tant que tel pendant dix ans, dans une ville comme Dakar de retrouver le chemin des salles, avec des programmations ponctuées comme celles qu'on a eu à proposer. C'est difficile de l'imaginer. Probablement dans d'autres pays, ce serait aussi difficile parce que le rouleau compresseur de grandes cinématographies commerciales impose son rythme. Je suis satisfait, car l'ensemble de l'opération a prouvé que cela valait le coup de le faire. J'ai eu cette idée depuis des années (7 ans : Ndlr).

Propos recueillis à Dakar par
Fatou Kiné SENE

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