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Au coeur de Clap Ivoire 2013
Lamine Diémé et Mor Talla Ndione, les 2 représentants du Sénégal
critique
rédigé par Oumy Régina Sambou
publié le 05/09/2013
Mor Talla NDIONE, réalisateur sénégalais (Le Choix de Mamy)
Mor Talla NDIONE, réalisateur sénégalais (Le Choix de Mamy)
Lamine Diémé, réalisateur sénégalais (Écho, documentaire)
Lamine Diémé, réalisateur sénégalais (Écho, documentaire)
Écho, documentaire de Lamine Diémé
Écho, documentaire de Lamine Diémé
Le Choix de Mamy (de Mor Talla NDIONE)
Mor Talla Ndione
Le Choix de Mamy (de Mor Talla NDIONE) Mor Talla Ndione

À Abidjan, Lamine Diémé et Mor Talla Ndione représentent le Sénégal à ce Clap Ivoire 2013. Chacun à sa manière est préoccupé par les mutations profondes qui chamboulent la vie des citoyens du Sénégal, d'Afrique et du monde de façon générale. La destruction de l'écosystème et la primauté de l'argent sur toutes les valeurs léguées par nos ancêtres sont d'ailleurs les sujets qu'ils abordent dans leur film respectif en compétition. Portrait d'un duo prometteur.

Du haut de son mètre 90, Lamine Diémé passe difficilement inaperçu. Il attire l'attention même en essayant de se faire discret. Dans les couloirs de la résidence M'maya, il est souvent accompagné par Mor Talla Ndione, plus petit, plus foncé et plus svelte. Tous les deux ont une grande passion pour le cinéma. Face à un documentaire de Natural Geographic, ils s'extasient sur les prises de vues, comment les techniciens jouent avec la caméra, entre autres. Il n'est pas rare de les trouver parlant aussi de caméras, logiciels de montage vidéo.

Leur rêve, être comme les Sembéne Ousmane, Djibril Diop Mambety, Moussa Touré, et pourquoi pas, les dépasser. Si Mor Talla Ndione doute de pouvoir les surpasser, Lamine Diémé croit qu'il peut y arriver. La trentaine révolue, Diémé estime que les anciens ont eu le mérite de réussir à faire des films à un moment où c'était assez difficile. Aujourd'hui, les temps ont changé. Un changement brutal qui les pousse à se poser beaucoup de questions sur l'avenir du monde.

L'argent au sommet de la chaine de valeurs.

Dans son documentaire Echo, Lamine Diémé met en scène des enfants qui se demandent comment c'est arrivé. Oui, comment l'homme a-t-il pu détruire la terre ? Que va-t-il léguer aux générations futures ? Et pour ajouter plus de poids à ces questionnements, on voit un Dakar où il y a beaucoup de voitures, des poissons qui meurent sur les plages à cause de la pollution, entre autres catastrophes naturelles.
De ceux qui s'expriment, on ne voit que le bas du visage. Seuls les enfants sont montrés totalement, les enfants qui représentent l'avenir, un avenir escamoté.

Cet avenir, on le retrouve dans la fiction Le choix de Mamy de Mor Talla Ndione. Les enfants sont présents dès le début du film, de l'arrivée de Mamy à son coup de sang. Particulièrement quand elle se fait tancer par son grand-père qui n'est pas d'accord avec elle. Mamy qui devait choisir entre un homme pauvre mais digne et respectueux ou un riche comme crésus qui n'est pas un modèle de vertu. Au grand dam de son grand père, elle fait un choix paradoxal.
Sa grand-mère, accompagnée des enfants, va la convaincre de retrouver son grand père en lui rappelant les exigences du bonheur. Des leçons qu'il est bon de rappeler de temps en temps, comme l'ont su le faire Lamine Diémé et Mor Talla Ndione.

Oumy Régina Sambou,
Envoyée Spéciale

avec le soutien de la Direction Nationale de la Cinématographie (Sénégal) et l'Association Sénégalaise de la Critique Cinématographique (ASCC).

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