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Entretien avec Cheick Oumar Sissoko (FEPACI) : "C'est du n'importe quoi"
Fonds panafricain pour le cinéma et de l'audiovisuel : l'Indignation s'installe
critique
rédigé par Alassane Cissé
publié le 17/09/2013
Cheick Oumar SISSOKO (Fepaci)
Cheick Oumar SISSOKO (Fepaci)
Alassane Cissé (Africiné)
Alassane Cissé (Africiné)
Cheikh Ngaïdo BÂ (Fepaci), Secrétaire général chargé de la Zone Afrique de l'Ouest
Cheikh Ngaïdo BÂ (Fepaci), Secrétaire général chargé de la Zone Afrique de l'Ouest
Férid Boughédir, Président du FPCA
Férid Boughédir, Président du FPCA
Abraham Haile Biru (Ethiopie), Vice-président du FPCA
Abraham Haile Biru (Ethiopie), Vice-président du FPCA
Timité Bassori (Côte d'Ivoire)
Timité Bassori (Côte d'Ivoire)
June Givanni (Guyana), Secrétaire générale du FPCA.
June Givanni (Guyana), Secrétaire générale du FPCA.

Le Fonds Panafricain du Cinéma et de l'Audiovisuel (FPACA) est proposé par les membres de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci). Le critique de cinéma Férid Boughédir de la Tunisie a été chargé de conduire le Comité d'Organisation Transitoire (COT). Ce dernier, sans l'aval de la Fepaci, et sans tenir compte des décisions du 9ème congrès, a dernièrement créé ce Fonds qui sera logé à Genève. Un scandale que dénonce le cinéaste Cheikh Ngaïdo Bâ du Sénégal, Secrétaire général chargé de la Zone Afrique de l'Ouest et Cheick Oumar Sissoko du Mali, nouveau Secrétaire Général de la Fepaci.

- Vous faites part dans une lettre qui nous est parvenue de votre surprise face à la création du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel (Fpca). En tant que président de la Fepaci, vous ne reconnaissez donc pas cette structure ?

Pour moi, le Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel (FPCA) est une création de la Fepaci. Cela a été décidé en 2003, au sommet de l'Union Africaine. C'est l'Union Africaine, suite aux approches de la Fepaci, qui a décidé de soutenir la création du Fonds panafricain du cinéma et de l'audiovisuel (Fpca) et aussi d'une commission de l'Union africaine du cinéma et de l'audiovisuel. En 2007, à Cotonou, il y a eu un atelier de la Fepaci, pour voir comment on peut les mettre en place.
C'est après que la Fepaci a approché le Président Abdou Diouf à la Francophonie [OIF, ndlr], pour voir comment engager des frais pour une étude de faisabilité. Et autour de cela, il s'est créé un comité d'orientation transitoire. Férid Boughedir est le président de ce comité. Donc, on devrait se rencontrer à Tunis, pour voir l'état d'avancement du Fpca que le dernier congrès a enregistré pour leur dire qu'il ne faut pas qu'il fasse croire qu'il s'agit d'un fonds francophone et que c'est un fonds de la Fepaci.
C'est un fonds qui doit rester sous la supervision de la Fepaci. Le comité d'orientation transitoire devrait continuer à travailler pour faire avancer la mise en place de ce fonds. J'ai donc été surpris des dernières tournures…

Pourtant, il y a eu des membres de la Fepaci, tel que le cinéaste éthiopien Abraham Haïlé Biru et d'autres, qui ont pris part comme membres fondateurs du Fpca, à Tunis…

Oui, c'est vrai. Il y a des gens comme Timité Bassory, qui est un de nos doyens, June Givanni et d'autres qui étaient tous au congrès. Mieux, June Givanni était la rapporteuse de la commission sur la création du fonds et j'en étais le président. Donc, il y a une forte manipulation au sujet de la création de ce fonds. On ne peut pas accepter que l'on crée aujourd'hui ce fonds panafricain sur la base de quelques individus, qui ensuite ont logé l'association à Genève. Il n'y a aucune raison que nous acceptons cela.

C'est une forte manipulation et il faut véritablement en chercher les causes profondes. Mais l'Afrique est habituée à ce genre de choses. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas du tout normal. Surtout en ce moment où l'on cherche à unir les efforts du continent, que l'on cherche à semer de la division… Il était question, après le dîner organisé par Mme Youma Fall de l'Oif, de tenir une réunion à Tunis, pour voir les documents du statut juridique et non pour créer quoi que ce soit.

Des membres de la Fepaci, dont vous assurez le Secrétariat Général, ont toutefois pris part à cette réunion qui fonde le Fpca. Pourquoi ?

Je suis assez triste de constater qu'ils ont eu à le faire, sans se référer aux décisions du 9e congrès, qui m'a élu Secrétaire général de la Fepaci. Dès que Férid Boughedir m'a envoyé l'information concernant la création du fonds, je lui ai fait savoir que ce fonds doit être sous le contrôle de la Fepaci…

C'est vrai que certains membres de la Fepaci n'étaient pas au congrès. Mais je ne comprends pas pourquoi des membres qui étaient au congrès, comme Fédir Boughedir ou June Givanni… ont pu accepter de participer à cette mascarade…

Ils disent vouloir loger le fonds à Genève pour exempter l'association de taxes et d'impôts. C'est du n'importe quoi ! Encore une fois, c'est une initiative de la Fepaci. Et la création de ce fonds doit être réalisée par la Fepaci…

Que comptez-vous faire maintenant que ce fonds est créé, sans l'aval de la Fepaci ?

Nous ne le reconnaissons pas… La Tunisie veut que ce fonds puisse être logé chez lui, pour qu'il puisse s'en prévaloir… Ce fonds n'existe pas. Je vais m'en référer au secrétariat fédéral de la Fepaci, dont Cheikh Ngaïdo Bâ est membre et nous ferons une réunion pour voir quelle décision prendre.

Alassane Cissé

Article paru (le 07 août 2013) sur Baobabafrique.com (Dakar).

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