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Something Necessary, de Judy Kibinge
Affronter le passé, pour ouvrir le futur
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 30/09/2013
Djia Mambu (Africiné)
Djia Mambu (Africiné)
La réalisatrice Judy Kibinge
La réalisatrice Judy Kibinge
Something Necessary
Something Necessary
Something Necessary
Something Necessary
Something Necessary
Something Necessary
La réalisatrice Judy Kibinge et Rasha Salti (en robe, Programmatrice du festival), TIFF 2013
La réalisatrice Judy Kibinge et Rasha Salti (en robe, Programmatrice du festival), TIFF 2013
La réalisatrice Judy Kibinge
La réalisatrice Judy Kibinge

Suite aux résultats des élections présidentielles de décembre 2007 au Kenya, une vague de violence va parcourir le pays pendant plusieurs mois. Mécontents des résultats électoraux, des politiciens vont encourager des groupes de jeunes à descendre dans les rues pour s'attaquer violemment aux habitants.

"Le film a été tourné après ces violences post-électorales et il est sorti quelques mois avant les dernières élections, explique la réalisatrice Judy Kibinge. Les gens craignaient que ces élections-ci tournent encore mal et donc ceux qui ont vu le film ont beaucoup réagi. Certains m'ont reproché d'avoir fait un film comme ça", dit-elle.



Bien que le contexte historique soit politique et que l'histoire soit basée sur des faits réels, le film ne va pas présenter une vision globale de la situation. Sa démarche est individuelle, elle se concentre sur les conséquences de ces violences sur la vie de deux personnes que le destin a fait se croiser dans des circonstances malheureuses. Ils sont des victimes, chacun à leur manière.

Anne, son fils Kitur et son mari comptent parmi les victimes des attaques et ce dernier y a même perdu la vie. Alors que le fils se bat entre la vie et la mort à l'hôpital, Anne tente désespérément de reconstruire la ferme (The Haven) qui a été ravagée par les agresseurs. Malgré que son entourage la décourage, elle fera tout pour rétablir ce qui peut encore lui rester de souvenirs de son mari, de retrouver son ancienne vie. Revivre et vivre, c'est quelque chose de nécessaire pour elle, de vital.
Ayant pris part à ces violences post-électorales avec un groupe de jeunes, Joseph tente de se racheter une conscience. Il cherche une issue pour commencer une nouvelle vie avec sa copine.

Le film suit ces deux personnes en train d'essayer de s'en sortir, sans pour autant montrer ce qu'il leur est exactement arrivé. Au départ, rien ne les réunit ; puis au fur et à mesure, leur chemins s'entrecroisent. La réalisatrice kényane utilise la force des images (en évitant autant que possible les dialogues) pour rendre compte de l'horreur, de l'atroce, quand l'être humain perd la mesure de l'humanité. Les images suppléent à la parole d'Anne.

Judy Kibinge (Dangerous Affair, Project Daddy, Killer Necklace) avait été sélectionnée pour réaliser ce film lors de l'atelier ONE FINE DAY FILMS tenu en 2011 à Nairobi. Cette production veut pousser les cinéastes du continent à se faire connaitre davantage à l'extérieur. C'est à cette même initiative que l'on doit Soul Boy de Hawa Essuman (2010) ou encore Nairobi Half Life de Tosh Gitonga (2012), le tout premier film kenyan à être sélectionné pour les Oscars.

Le film était au Festival International de Film de Toronto 2013 (section "Contemporary World Cinema"). Il avait été sélectionné au 42ème Festival International du Fllm de Rotterdam (IFFR 2013, Pays Bas), au 9ème Festival de Cinéma du Rwanda (RFF 2013). Ce mois-ci il est également au 9ème Festival International du Film Black de Montréal - FIFBM 2013 (du 18 au 29 septembre 2013). En Octobre, il sera au 10ème Festival du Cinéma Africain de Cordoue (FCAT 2013, Espagne).

par Djia Mambu
Toronto, Septembre 2013

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