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Des étoiles, de Dyana Gaye
Le film passe muraille
critique
rédigé par Baba Diop
publié le 04/04/2014
Baba Diop (Africiné)
Baba Diop (Africiné)
Dyana Gaye, réalisatrice
Dyana Gaye, réalisatrice
Scène du film
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La première africaine organisée par Cinekap du film "Des Etoiles" de la réalisatrice sénégalaise Dyana Gaye s'est déroulée le mercredi 26 février 2014 au théâtre national Daniel Sorano avec, en ouverture, un concert ciné-rap animé par Xuman et Simon.

Chez la réalisatrice sénégalaise Dyana Gaye, ce n'est point l'image qui fait naitre la musique, bien au contraire la musique sert de révélateur à l'image et conditionne l'humeur des personnages. Elle avait commencé à nous en donner un avant goût avec "Une femme pour Souleymane", composé sous un mode binaire dans un glissement constant entre deux espaces, celui parisien et celui dakarois.

Trailer - DES ETOILES, 2013, Dyana Gaye, Senegal / France, 88mins from Africiné www.africine.org on Vimeo.



Avec son dernier film ""Des Etoiles"", elle structure les temps de la mesure sous le mode ternaire. La musique classique est l'une de ses références qui la pousse à considérer "Des Etoiles" comme la variation d'une suite de pièces musicales faites d'allegro, de largo et de vivace qui appartiennent aux mouvements à l'italienne. Entre "Une femme pour Souleymane" et "Des Etoiles", il y eut "Un transport en commun" qui révélait au grand jour sa passion pour la comédie musicale et la reconnaissance des grands maitres du genre.

La musique dans ce film épouse les espaces et fait corps avec eux. Elle donne une lumineuse intensité aux images. Pourtant, il serait réducteur de circonscrire l'option cinématographique de Dyana Gaye à la simple musicalité des images et des langues parlées dans ce dernier film.

"Des Etoiles" est un film à entrées multiples. Il fait voyager le spectateur et le plus souvent en bus entre New York, Dakar et Turin où se jouent les destins de Sophie (MAREME DEMBA LY) qui part rejoindre son mari à Turin, Abdoulaye (SOULEYMANE SEYE NDIAYE) le mari qui, clandestinement, quitte Turin pour aller chercher fortune à New York et Thierno (RALPH AMOUSSOU) qui vient enterrer son père à Dakar. Ils se confronteront aux premières désillusions, aux rencontres décisives.

Des destins qui se croisent et s'entremêlent. Au bout de leur parcours, ils auront forcément un choix à faire. Le voyage n'est pas seulement un déplacement spatial. Il se fait dans les sonorités de l'italien, l'anglais, le wolof, le parlé abidjanais. Les dialogues du film relève de l'art du jonglage, un exercice d'adresse bien maitrisé dans cette façon de lancer, de rattraper et de relancer de manière continue les trois histoires racontées.

Les protagonistes dans le film de Dyana sont des "solitudes" sur leur terre d'accueil et qui rencontrent d'autres "solitudes" qui dans le firmament de leur quotidien vont finalement s'agglomérer en couple. Il en va ainsi des étoiles.
"Des Etoiles" est un film aussi qui décloisonne les espaces dans un subtil va et vient entre les trois territoires où se déroulent les histoires de vie. C'est en cela qu'il est un film passe-muraille non incommodant qui se joue aussi du temps, enchevêtrant les différentes atmosphères. L'hiver doux de l'Italie, celui rigoureux de New York et presque la fonte des neiges sous le soleil dakarois.

Le film dans le rythme de montage qu'il imprime est bâti sur le modèle Rubik's Cube, ce jeu casse-tête géométrique à trois dimensions et dont le joueur cherche à aligner les couleurs. Le chiffre trois est la marque de ce film qui combine trois destins, trois espaces, trois atmosphères, et d'où n'est pas absent un réalisme qui parois fait flirter fiction et documentaire. Un film sur des femmes aux caractères bien trempés et rien pour les dévier du chemin qu'elles se sont choisies.

Baba DIOP

Article déjà paru sur Sud Quotidien, le 28/02/2014.

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