Face aux stagiaires de l'atelier musique de film, David Tygel estime que la musique d'un film doit être simple. Le compositeur brésilien s'exprimait lors de l'Atelier de renforcement de capacités des professionnels du 7e Art, organisé par le Brésil et le Sénégal, avec une dizaine d'experts du cinéma brésilien du Centre Afrocarioca de Rio, en septembre 2013, à Dakar. Il s'est confié à Africiné, avant le début de son atelier.

Le compositeur de musique de film doit faire son travail, après avoir vu les images du film ou à partir simplement du scénario ?

David TYGEL : Il peut faire les deux. Avant, en se basant sur le scénario ou les directives du réalisateur, ou bien après avoir vu les images.

Djinn_film teaser from ESQUIZOFILMIA on Vimeo.

Musique composée par David Tygel

Y a-t-il une musique de film africain ou sénégalais qui vous a marqué ?

J'ai écouté la musique d'un film qui m'a touché, c'est celle de La Petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty [1999, Sénégal, 45min, film posthume, ndlr]. C'est une musique de Wasis Diop qui est très juste, incroyable.



Je vais d'ailleurs montrer cela aux stagiaires. Dans une scène de ce film, la musique est composée pour accompagner la chorégraphie du personnage. Elle est intéressante. Parce qu'elle montre la force que la musique peut avoir dans le film pour le personnage qui n'a pas la liberté de mouvement. C'est merveilleux et très émouvant.

Avez-vous déjà travaillé avec un réalisateur africain ?

Non, c'est mon plus grand souhait. J'ai travaillé avec des Français, Anglais, Mexicains, en Amérique latine de manière générale, mais jamais avec un Africain. J'ai fait la musique d'un film joué à Maputo, au Mozambique, mais avec un réalisateur brésilien. Je vais laisser mes contacts ici, pour avoir l'opportunité de travailler avec des Sénégalais.

Propos recueillis par Fatou Kiné SENE