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Entretien avec Prudence Maïdou, actrice
"Je voulais tellement me rapprocher de Salla que je me suis mise en danger moi-même".
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 26/01/2015
Prudence Maïdou, actrice
Prudence Maïdou, actrice
Djia Mambu (Africiné)
Djia Mambu (Africiné)
Prudence Maïdou dans Dialemi, 2013
Prudence Maïdou dans Dialemi, 2013
Charles Corréa (Siirou) et Prudence Maidou (Salla), dans Dakar trottoirs
Charles Corréa (Siirou) et Prudence Maidou (Salla), dans Dakar trottoirs
P. Maidou est Salla, dans Dakar trottoirs
P. Maidou est Salla, dans Dakar trottoirs
Eriq Ebouaney et Prudence Maidou, dans Dakar trottoirs
Eriq Ebouaney et Prudence Maidou, dans Dakar trottoirs
Eriq Ebouaney et Prudence Maidou, dans Dakar trottoirs
Eriq Ebouaney et Prudence Maidou, dans Dakar trottoirs
Salla et deux membres de son gang, Dakar trottoirs
Salla et deux membres de son gang, Dakar trottoirs
Salla et Jo, Dakar trottoirs
Salla et Jo, Dakar trottoirs
Salla et deux membres de son gang, Dakar trottoirs
Salla et deux membres de son gang, Dakar trottoirs
Prudence Maidou, Dakar
Prudence Maidou, Dakar
Prudence Maidou, sur le plateau, Dakar
Prudence Maidou, sur le plateau, Dakar
Jean Diouf, Nicolas Pernot, équipe image Dakar trottoirs
Jean Diouf, Nicolas Pernot, équipe image Dakar trottoirs
Hubert Laba Ndao, réalisateur de Dakar trottoirs
Hubert Laba Ndao, réalisateur de Dakar trottoirs
Veuves Noires (de Alex Ogou, série), avec Mata Gabin (Peaches), Tella Kpomahou (Aunt Sara), Prudence Maïdou (Sweet Thing) et Bams (Saffronia, en rouge), de g. à droite
Veuves Noires (de Alex Ogou, série), avec Mata Gabin (Peaches), Tella Kpomahou (Aunt Sara), Prudence Maïdou (Sweet Thing) et Bams (Saffronia, en rouge), de g. à droite
Veuves Noires
Veuves Noires
Jean-Michel Martial (Pasteur Jonas), dans Veuves Noires
Jean-Michel Martial (Pasteur Jonas), dans Veuves Noires
Bams, dans Veuves Noires (série en développement)
Bams, dans Veuves Noires (série en développement)
Scène du film Dakar trottoirs
Scène du film Dakar trottoirs
Prudence Maïdou, tournage Dialemi, Gabon
Prudence Maïdou, tournage Dialemi, Gabon
La maman (Prudence Maidou) et son bébé, dans Songe au rêve (2006, Dakar)
La maman (Prudence Maidou) et son bébé, dans Songe au rêve (2006, Dakar)
Nadine Otsobogo, réalisatrice de Songe au rêve et de Dialemi
Nadine Otsobogo, réalisatrice de Songe au rêve et de Dialemi
Prudence Maidou
Prudence Maidou
Prudence Maidou
Prudence Maidou
Prudence Maidou, actrice française
Prudence Maidou, actrice française

Comédienne, chorégraphe, danseuse française d'origine centrafricaine, Prudence Maïdou interprète Salla, le personnage principal dans Dakar Trottoirs d'Hubert Laba Ndao (Sénégal). Un premier rôle dans un long métrage fiction qui lui a valu le Prix d'interprétation féminine au Festival du Cinéma Africain de Khouribga (Maroc) en juin 2014. Prudence Maïdou est à l'affiche de la série Les veuves Noires, développée et réalisée par l'Ivoirien Alex Ogou, dans le rôle de Sweet Thing, aux côtés de BAMS (Saffronia), Mata GABIN (Peaches), Tella KPOMAHOU (Aunt Sara), Jean-Michel MARTIAL (Pasteur Jonas). Elle a tourné à l'été 2014 le pilote de la série télé Palais Bleu, à Marrakech, Maroc, sous la direction de Kamal Kamal, avec Isaline Ponroy, Bernard Farcy, Eriq Ebouaney, Bruno Henry, Paco Perez.
Interview avec l'une des étoiles montantes du cinéma.

Djia Mambu : Après DIALEMI de Nadine Otsobogo (Poulain de bronze au Fespaco 2013, Meilleur court métrage africain aux AMAA 2013) te voilà à la tête d'affiche d'un thriller sénégalais. Peut-on confirmer que le cinéma s'ajoute définitivement à ta carrière artistique ?

Prudence Maïdou : Lorsqu'on est comédienne en France, ce n'est pas facile de trouver des rôles de ce niveau-là. Il y a très peu de rôles pour les Noirs, encore moins pour les femmes noires. Donc quand j'ai lu le scenario, j'ai juste eu envie de me dire que c'est moi qui vais jouer ce rôle. J'ai même eu le culot d'appeler le casting et de leur dire : "Vous pouvez appeler n'importe qui en France, aucune ne saura jouer ce rôle mieux que moi !" (Rires). Ils m'ont prise au mot, ils m'ont fait venir pour des tests et ont lancé : "On va y aller avec toi !". Oui, c'était un peu risqué, ils n'avaient pas grand-chose de moi, juste quelques apparitions télévisées, des spectacles de danse, etc.




Comment se lance-t-on dans un tel projet qui se tourne entièrement dans un pays étranger et dans une langue étrangère ?

Je suis arrivée dans un groupe qui travaillait déjà ensemble depuis deux ans car au début, l'équipe avait recruté des jeunes comédiens pour les former. Moi, j'ai rejoint le projet, suite à une lecture à Paris, lors du passage de Moctar Ndiouga Bâ (producteur).

Heureusement, je connais le Sénégal, c'est mon pays de cœur et d'adoption. Arrivée là, j'ai dit à Charles Corréa (qui interprète Siirou) que ce serait bien de me parler en wolof, même si je ne comprends pas. Je lui ai demandé de nous promener dans Dakar pour mieux m'imprégner, donc on passait beaucoup de temps ensemble.




Salla est ton premier grand rôle au cinéma, comment t'ais-tu approprié ce personnage ?

P.M. : Je n'avais pas le choix que d'entrer en immersion totale avec le personnage. Mais il y a une partie de moi qui se reconnaissait en Salla. Je suis née en Afrique [en Centrafrique, ndlr], je viens d'un milieu modeste. J'avais cette expérience de voir des jeunes dans la rue avec la drogue, l'alcool. J'avais quand même des images ancrées en moi. Ça m'a beaucoup aidé à travailler mon personnage.

Un personnage fort et complexe parce ce qu'il s'agit d'une jeune femme noire leader dans son couple et dans sa bande. C'est elle qui tient le rôle principal, plutôt rare, non ?

Salla cherche sans cesse son émancipation. Coûte que coûte, elle sait qu'elle va s'en sortir. Enfant, elle reçoit cette bague en or qu'elle va garder accrocher autour du cou, comme on le voit durant tout le film. C'est son espoir, elle sait qu'elle va devenir quelqu'un. Même si elle traîne dans la rue, on voit qu'elle ne va pas terminer dans la rue. Si pour l'instant elle est dans son squat avec sa bande, c'est parce qu'elle n'a pas le choix.
Elle grandit avec Siirou qu'elle introduit à cette grand-mère qui élève un peu tous ces jeunes de rue. Pour Siirou, c'est évident que Salla va devenir sa femme. Mais elle, rêve d'une autre vie, de vivre dans une grande baraque, d'avoir une Mercedes, d'avoir son chauffeur. Et elle arrive à un moment où elle ne peut plus couvrir Siirou et veut voler un jour de ses propres ailes. Ce que Siirou ne peut pas comprendre…


VEUVES NOIRES-TEASER par alexogou

Quelle a été ta réaction quand tu as reçu le prix d'interprétation féminine (à Khouribga) ?

Belle surprise ! J'ai pleuré parce que ça m'a remis dedans. J'ai vraiment souffert, j'ai été malade pendant le tournage. J'ai fait un gros travail car je voulais tellement me rapprocher de Salla que je me suis mise en danger moi-même. Je me mettais de l'huile sur le corps, pour aller courir à 13h, quand le soleil tapait fort à Dakar. Je me brûlais la voix exprès pour qu'elle paraisse cassée, je dormais très peu pour avoir les yeux rouges, pour avoir l'air d'être très fatiguée car Salla est une personne qui dort dans les rues avec le visage tout le temps fatigué. D'ailleurs plus le film évolue plus on voit comment mon visage change à la fin.

Propos recueillis par Djia Mambu
Lausanne, août 2014
(Festival les Cinémas d'Afrique)

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