Le cap des dix premières années désormais passé, le festival se singularise dans une programmation plus poussée avec cette année un focus sur le cinéma saharien, une sélection de films Nollywood et une rétrospective humour et satire en salle quasi pleine avec des spectateurs dont la fidélité ne cesse de surprendre. Cinquante films ont été projetés à la Cinémathèque suisse près du casino Montbenon pour cette 11e édition qui s'est déroulée du 18 au 21 août 2016. Escale lausannoise.
Parmi les invités, Aïcha Macky venait présenter le documentaire L'Arbre sans fruit (Niger, France) dans lequel la jeune réalisatrice révèle son désarroi à ne pas avoir d'enfants, bien qu'elle soit mariée depuis quelques années. L'Arbre sans fruit, c'est elle vierge de toute progéniture contrairement à sa maman qui, elle, a donné vie a six enfants, même celle-ci est décédée bien trop tôt en couches. Ce qui explique qu'alors juste âgée de six ans, Aicha soit devenue orpheline et pleine d'interrogations qu'elle lui adresse tout au long du film se résumant ainsi : Comment être une Femme mariée sans enfants au Niger ?
Tentatives de réponses sur l'infertilité auprès de marabouts, de médecins ou du cercle familial, en vain. Elle trouvera quelque réconfort chez d'autres femmes vivant (ou survivant) la même situation. Le phénomène est assez courant, comme en témoignent les appels désespérés de l'émission de radio populaire. Elles sont nombreuses en effet à subir insultes, humiliations et répudiation dans cette société patriarcale.
The Fruitless Tree - Trailer from Les films du balibari on Vimeo.
Djia Mambu,
Lausanne, août 2016