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Arthur Si Bita tombe les armes à la main !
La mort a eu raison de sa vie le 12 novembre 2016 à Yaoundé.
critique
rédigé par Télesphore Mba Bizo
publié le 14/11/2016
Le regretté Arthur SI BITA (1948-2016), le 02 novembre à Yaoundé
Le regretté Arthur SI BITA (1948-2016), le 02 novembre à Yaoundé
Télesphore Mba Bizo (Africiné Magazine)
Télesphore Mba Bizo (Africiné Magazine)
Gérard Essomba, acteur
Gérard Essomba, acteur
Le cinéaste Bassek ba Kobhio, Fondateur du Festival Écrans Noirs de Yaoundé
Le cinéaste Bassek ba Kobhio, Fondateur du Festival Écrans Noirs de Yaoundé
Frank Olivier Ndéma, Délégué Général du RIFIC (Yaoundé Tout Courts)
Frank Olivier Ndéma, Délégué Général du RIFIC (Yaoundé Tout Courts)
Arthur Si Bita, cinéaste panafricain
Arthur Si Bita, cinéaste panafricain


Le réalisateur Frank Olivier Ndema n'est pas encore remis ses émotions. Il vient, tout tremblotant, de conduire Arthur Sibita à la morgue à Yaoundé. Le réalisateur de 74 ans a été victime d'un malaise lors de sa participation au Festival national des arts et de la culture : "il était ravi de la manière avec laquelle nous avions mené les travaux sur la production cinématographique camerounaise", rapporte le promoteur du festival Yaoundé tout Courts, l'âme en peine. "Le regard du cinéaste désormais défunt laissait jaillir des lueurs d'espoirs. Il nourrissait encore beaucoup de projets", affirme Frank Olivier Ndema, larmoyant.
Arthur Sibita est le premier intellectuel du cinéma camerounais, soutient, pensif, Bassek ba Kobhio (réalisateur et fondateur du festival Ecrans Noirs de Yaoundé). "Quand j'étais en 6è au collège de la Dibamba, il était en classe de terminale. Son génie créateur étonnait déjà la majorité parmi nous. Il a fait des études universitaires. À l'époque, le cinéma était pratiqué par le premier aventurier", affirme-t-il avec un brin de fierté.






En réalité, "Arthur est décédé les armes à la main sur le champ d'honneur". C'est la déclaration d'un de ses intimes, Gérard Essomba. Lequel a d'ailleurs joué dans Les Coopérants. Le film d'Arthur Si Bita en question a défrayé la chronique au Cameroun en 1983. C'était un gros budget, précise Jean-Marie Mollo Olinga. C'est l'un des rares critiques à lui avoir consacré une analyse, la seule qui soit disponible. Le Fonds de développement de l'industrie cinématographique, défunt FODIC, lui a décerné une enveloppe de 135 millions de francs (200 000 euros). Une rallonge budgétaire est également venue de la coopération française, soit 20 millions de francs en faveur d'un budget cumulé de 155 millions de francs. Mais le roi Arthur ne parvient pas à mener une vie de château 3 décennies plus tard. Le cinéaste n'avait jamais regretté son départ du corps de métier d'enseignant pour se mettre derrière la caméra.






Le Délégué général du festival Écrans noirs de Yaoundé tire la leçon à retenir de cette mort subite : "la condition du cinéaste devrait nous interpeller. La génération actuelle doit comprendre que rien n'est jamais définitivement acquis. Il est indispensable de persévérer dans le travail". Quant au Dr Tchakounté, homme de culture, les cinéastes méritent des allocations de pension vieillesse. "Elles leur permettraient de mener une vie normale même quand ils sont sont en cessation d'activité". Le Ministre des Arts et de la Culture, Pr Mouelle Kombi, s'est dit préoccupé par le décès du réalisateur Arthur Si Bita. Guitare brisée et Saga des Lions constituent d'autres legs cinématographiques à la postérité. Arthur aura vécu sur une terre des guerres. C'est tout le sens de son nom en boulou, sa langue natale.

Télesphore Mba Bizo

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