Projeté dans le cadre de la compétition Un Certain Regard au 70ème festival de Cannes, La belle est la meute de Kaouther ben Henia, la chef de file du jeune cinéma tunisien n'a remporté aucun prix mais il n'est certes pas passé inaperçu pour la presse internationale.
Lorsque Myriam demande quelque chose pour se couvrir, au poste de police où elle est venue déposer une plainte contre ses violeurs, il n'y a qu'un safsari (habillement typiquement tunisien avec lequel les femmes se couvrent en dehors de leur foyer). C'est là autant un moment qu'un élément scénaristique clé dans La Belle et la meute de Kaouther ben Hania en compétition dans la section Un certain regard aux 70ème Festival de Cannes. Jamais le statut de la femme et son poids dans la société tunisienne n'ont été posés d'une manière aussi subtile et, qui plus est cinématographique.
Myriam demande le safsari pour se couvrir. Elle ne supporte plus les regards des hommes (agents de police) qui n'ont pas arrêté de la déshabiller par leurs yeux. En plus, c'est à la suite de ce qu'elle a subi un peu plus tôt dans la soirée. Surprise sur la plage avec un jeune homme dont elle venait de faire la connaissance, elle s'est fait violer par deux policiers. Elle atterrit dans un poste de police où elle essaye de déposer une plainte contre ses agresseurs. Outre le fait que le film soit inspiré d'un fait divers qui a secoué l'actualité dans le contexte après-révolution de janvier 2011, il s'agit d'une analyse profonde du rôle que la Femme joue dans la Tunisie moderne.
Hassouna Mansouri
correspondance spéciale