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Mis Me Binga 2017
Le cinéma féminin célébré pour la 8ème fois au Cameroun
critique
rédigé par Pélagie Ng'onana
publié le 26/06/2017
Pélagie Ng'onana (revue Africiné)
Pélagie Ng'onana (revue Africiné)
Evodie Ngueyeli, Co-Directrice du festival Mis Me Binga 2017
Evodie Ngueyeli, Co-Directrice du festival Mis Me Binga 2017
La boxeuse, d'Iman Djionne
La boxeuse, d'Iman Djionne

Le festival international de films de femmes s'ouvre le 28 juin à Yaoundé.

Trois jours pas plus pour présenter au public les 24 films retenus pour cette 8ème édition du Mis Me Binga. "Trois jours de cinéma" tel que le présente la jeune équipe initiatrice du projet depuis 2010. Des jeunes, en tête desquels Narcisse Wandji, réalisateur (Walls, 2016) et Evodie Ngueyeli, productrice, nourris par le défi d'animer l'environnement culturel local avec la magie du cinéma.



La programmation de cette année se veut, selon l'organisation, une représentation conséquente de la production féminine africaine. C'est à coup sûr le cas de L'Arbre sans fruit de la réalisatrice nigérienne Aïcha Macky. Projeté en ouverture, le documentaire de 52 minutes aborde les souffrances cachées de femmes souffrant d'infertilité. En sélection officielle au dernier Fespaco, le film a également remporté quelques prix dont celui du meilleur documentaire aux Africa Movie Academy Awards en 2016. Le public pourra également apprécier Rêve corrompu de la Camerounaise Chantal Youdom, El Dorado de sa compatriote Agnès Yougang, Le crayon, d'Adjaratou Ouédraogo du Burkina Faso ou encore L'absence de Hawa Ndiaye du Mali.



Le Cameroun vient en tête dans cette sélection, suivie du Niger avec trois films puis le Burkina Faso (deux). Le Mali, la RDC, la Côte d'Ivoire, le Togo et l'Algérie sont à un film chacun. La sélection officielle couvre essentiellement l'Afrique Centrale et de l'Ouest, mais l'équipe de Mis Me Binga s'en réjouit. Toutefois, ce casting est loin de représenter "toute la magie des cinémas d'Afrique" comme se prévaut cette 8ème édition. Un détail qui ne spolie cependant pas l'évènement de son sens : transporter les spectateurs, leur faire vivre des émotions au travers d'une rencontre avec des œuvres cinématographiques récentes. "L'importance de ces films et la raison même de leur existence est de faire parler d'eux, de pouvoir donner des éléments de réflexion, de critique, et aussi pourquoi pas, de simple distraction", souligne Evodie Ngueyeli.

Mis Me Binga ("Les yeux de femmes", en langue éwondo, au Cameroun) se veut à l'entame justement, promoteur du regard féminin dans l'univers du 7ème art. Mais depuis trois ans, le festival a ouvert une fenêtre aux films réalisés par des hommes, avec des thématiques défendant la cause féminine. Bien que finalement les œuvres d'auteurs masculins rivalisent numériquement avec la sélection féminine. On y retrouve The Digger de Nabe Daone, Royal Team Family d'Abdel Aziz Zra, tous deux du Cameroun ; Le Jardin d'Akoua du Togolais Marcelin Bossou, mais aussi l'Algérien Mohamed Yargui avec son film Je te promets. La compétition intègre cette année les longs métrages. Les deux jurys, long métrage et court métrage, vont évaluer ces films qui seront distingués le 1er juillet pendant la cérémonie de clôture.



Huit ans après, le Mis Me Binga qui se classe comme le deuxième festival le plus important au Cameroun (après Écrans Noirs, en juillet), peut esquisser un bilan. Celui d'environ 2 000 films projetés, 10 000 visiteurs et 35 femmes formées en écriture, marketing et production cinématographique. Cette édition propose, pendant trois jours, un atelier d'initiation au film d'animation.

Pélagie Ng'onana

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