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Entretien avec le producteur Faissol Gnonlonfin
Série JCC 2017, Tunis
critique
rédigé par Thierno Ibrahima Dia
publié le 31/01/2018

Présent au grand festival panafricain et panarabe, le producteur béninois présentait le film burkinabè Wallay et le projet de la Rwandaise Marie-Clémentine Dusabejambo.

Le film Wallay était nominé aux Journées Cinématographiques de Carthage - JCC 2017. Le Béninois Faissol Gnonlonfin fait partie de l'équipe de production du premier long métrage fiction réalisé par le Burkinabè Berni Goldblatt (soutenu par l'Organisation de la Francophonie, OIF). Sorti en France en juin 2017, ce film initiatique a beaucoup touché le public et les professionnels. C'est également pour Iwacu ! (Chez Nous !), un premier long métrage fiction, portée par la Rwandaise Marie-Clémentine Dusabejambo, que le producteur était dans la section professionnelle Producers Network du festival tunisien où il avait défendu Wallay, en quête de financement pour sa finition, l'édition précédente à la section Takmil et obtenu le Prix OIF 2016. Il a fondé en 2011 sa société de production Merveilles Production (Bénin) et il est producteur pour la société VraiVrai Films (fondée par Florent Coulon, France). S'il a débuté par la réalisation (Obalé le chasseur, 2012, Vues d'Afrique, 2013), il a produit plusieurs films documentaires remarqués multiprimés (Sans ordonnance, 2013, La souffrance est une école de sagesse, 2014, La colère dans le vent, 2016, Ma petite Haïti, 2017 et Vivre riche, 2017). Ce dernier est le film d'ouverture du Festival Continent Afrique, en présence du réalisateur ivoirien Joël Akafou). Il développe plusieurs films, documentaires et fictions (Dia du Tchadien Achille Ronaïmou, Korèduga de la Malienne Hawa N'diaye, pour ne citer que ceux-là…). Il est établi dans la métropole de Bordeaux, France. Rencontre.





Faissol, vous êtes producteur de plusieurs films dont Wallay, en sélection ici au Festival de Carthage. Qu'est-ce que cela représente pour vous d'être ici à Carthage et avec ce film.

Je suis très fier d'être ici pour cette édition. Je suis aussi très fier que Wallay soit sélectionné parce que le film était à l'atelier Takmil l'année dernier [en 2016]. Takmil, c'est l'atelier qui aide les films qui sont en post-production. On a eu un prix, le Prix de l'OIF Takmil 2016 qui nous a permis de continuer le travail et de finir en beauté ce film Wallay qui est en sélection officielle parmi les 14 longs métrages en compétition aux JCC. Je suis avec une double casquette de coproducteur de Wallay, représentant le film et pour présenter le film. Je suis là aussi avec une réalisatrice rwandaise, Marie-Clémentine Dusabejambo avec qui je travaille sur son prochain projet [Iwacu ! (Chez Nous !), ndlr] : on participe à l'atelier Producers Network.








Et de quoi parle le film de Marie Clémentine Dusabejambo ?

Le film de Marie Clémentine traite de l'histoire du Rwanda, de ce que le Rwanda a vécu et que tout le monde sait, c'est-à-dire du génocide rwandais de 1994. Mais elle trait d'un sujet au présent. Elle traite des victimes, de la relation entre les victimes, dans les villages et comment la reconstruction se fait et comment des gens sont mis devant leur propre situation et comment les gens peuvent collaborer pour effacer cette histoire tragique. Mais au moins, on va essayer de se reconstruire et reconstruire le pays. C'est l'histoire qui se voit face à son histoire quand elle apprend que sa fille tutsie est enceinte d'un jeune homme hutu, l'ethnie responsable du génocide. De fil en aiguille, elle va se retrouver devant une telle situation où elle devra choisir entre pardonner ou garder rancune à cette ethnie.



Comment on monte une telle production, en étant expatrié en France, en ayant votre société au Bénin et votre réalisatrice vivant au Rwanda ?

Effectivement, je suis domicilié à Bordeaux, mais je travaille beaucoup en Afrique, donc je suis beaucoup entre le Burkina et le Bénin. Elle, elle vit carrément au Rwanda, mais il faut dire que les nouvelles technologies permettent de travailler vraiment ensemble. Donc on communique beaucoup, par Skype, l'appel téléphonique Whatsapp, on s'écrit beaucoup, on se fait des retours par mails. C'est comme ça qu'on travaille ensemble. Des fois, le hasard ou la compétence de chacun fait qu'on se retrouve souvent dans des festivals où on se prend un ou deux jours de travail ensemble pour avancer.



Que cela vous a apporté de participer au Producers Network 2017 ?

Le Producer Network a été d'une importance capitale pour nous, à l'étape où est le projet. Cela nous a permis de pitcher le projet et d'avoir des regards extérieurs qui n'ont jamais lu le scénario. Ils ont dit ce qu'ils pensaient de l'idée de ce film, de comment le traitement va prendre corps. On travaille encore le traitement avant d'aller vers l'écriture du scénario dialogué. Là, on est plus sur le traitement. On essaie de travailler e traitement actuellement et les retours vont permettre à l'auteure-réalisatrice de rajouter certaines touches à son traitement abouti, pour qu'on aille vers l'écriture du scénario. On a pitché face à des producteurs étrangers qui peuvent nous permettre de monter une coproduction internationale avec l'Europe, l'Amérique, le Canada. C'était très important de rencontrer ces gens. On a noué des contacts à qui on va écrire et cela va nous permettre d'entretenir ces relations jusqu'au moment où on aura un scénario qui pourra nous permettre de monter une coproduction internationale. Ça va prendre du temps, mais c'est la démarche à suivre pour faire un beau film aussi.







Vous produisez aussi du documentaire. Sur quels films travaillez-vous actuellement ?

Oui, je produis aussi du documentaire. Je travaille avec des auteurs différents. Je travaille actuellement avec une Malienne [Hawa Aliou N'diaye, ndlr] qui a un projet de film intitulé Korèduga. Koréduga c'est, je ne vais pas dire ethnie, c'est une communauté, une congrégation qui guérit le mal par le rire. Elle est même inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Cette femme fait des cauchemars la nuit, genre des esprits qui l'habitent et elle décide de faire un voyage d'initiation vers ces gens qui sont spécialistes de la guérison de telles maladies. Je travaille aussi avec Joël Akafou [scénariste, dramaturge et réalisateur ivoirien, ndlr] sur son prochain documentaire. J'ai produit son premier documentaire, Vivre riche [2017, avec VraiVrai Films, ndlr] qui continue ses voyages dans les festivals. Je travaille aussi avec un réalisateur français qui a un projet au Tchad sur un camp de réfugiés centrafricains, dans le désert. Il y a d'autres projets que j'initie en développement. En production, ce sont ces trois films. J'ai aussi deux longs métrages fictions au stade d'écriture-développement [dont Dia du réalisateur tchadien Achille Ronaïmou).





Propos recueillis par Thierno I. Dia

Bordeaux, Africiné Magazine

pour Images Francophones





Photo : Faissol Gnonlonfin, réalisateur et producteur béninois, lundi 13 novembre 2017, Aéroport de Tunis, Tunisie.

Crédit : Thierno I. DIA / Africiné Magazine

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