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Teemour Diop Mambéty : "Etre décomplexé, s'ouvrir au monde : c'est ce qu'il faut retenir de mon père"
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 15/05/2018
Teemour Diop Mambéty
Teemour Diop Mambéty
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Djibril DIOP Mambéty (Dakar, 1945 - Paris, 1998), réalisateur d'Hyènes
Djibril DIOP Mambéty (Dakar, 1945 - Paris, 1998), réalisateur d'Hyènes

La vengeance est un plat qui se mange froid et qui nécessite au moins 100 milliards, selon Linguère Ramatou, l'héroïne implacable de Djibril Diop Mambéty dans Hyènes (1992). La version restaurée du film a été présentée le 13 mai 2018 à Cannes Classics. Rencontre avec Teemour Diop Mambéty, le fils du cinéaste sénégalais.


Africiné Magazine : Que représente ce retour sur la Croisette du film Hyènes qui était en compétition officielle en 1992, vingt ans après la disparition de votre père, Djibril Diop Manbéty ?

Teemour Diop Mambéty : C'est un plaisir absolu d'autant que j'ai des souvenirs très vivaces de 1992. La restauration est l'œuvre et l'initiative de Pierre-Alain Meier qui est le producteur principal du film. Elle a été réalisée par le laboratoire Eclair sous sa supervision. C'est un travail de très belle qualité. J'ai l'espoir que cette restauration mette fin à une sorte d'injustice que le film subissait parce qu'on n'avait plus l'occasion de le voir dans sa fraîcheur originelle.






Nombreux disent de votre père qu'il était un cinéaste génial. Il inspire encore, y compris la chanteuse afro-américaine Beyoncé dont l'affiche de sa tournée avec son compagnon Jay-Z est un emprunt au film Touki Bouki. Cette restauration est-elle l'occasion de faire (re)découvrir Djibril Diop Mambéty ?

Ce n'est pas la première restauration dont ses films font l'objet. Avec l'aide précieuse de Martin Scorsese et The Film Foundation qu'il a fondée et qu'il préside, Touki Bouki a été déjà restauré. Son premier film, présenté alors à la Quinzaine des réalisateurs, a obtenu le Prix de la critique internationale en 1973. Les films doivent être vus. Cela suppose d'être correctement conservés, qu'ils soient disponibles pour les festivals et le public. C'est ma priorité depuis une vingtaine d'années. Les restaurations offrent de nouvelles opportunités pour assurer la circulation des œuvres afin qu'elles soient accessibles au plus grand nombre et à différentes générations de spectateurs.

Qu'avez-vous prévu pour la nouvelle mouture d'Hyènes dans cette optique ?

Le film va ressortir en salles, notamment en France [il devrait être distribué par JHR Films, Paris, NDLR]. Il sera bien évidemment mis à la disposition des festivals. Il a été déjà sollicité par certains. Hyènes devrait être également disponible en vidéo à la demande.






Que devraient retenir les plus jeunes, qui s'intéressent ou non au cinéma, de votre père et de son œuvre ?

C'est un homme africain qui, très jeune a, tout de suite, travaillé à rendre tangible ses rêves, qui a été totalement décomplexé dans sa création et dans sa manière de vivre. L'idée étant de construire et de se forger cette identité africaine tout en s'inscrivant dans l'universel parce qu'on peut apprendre au monde et on a à apprendre de lui. Etre décomplexé, s'ouvrir au monde : c'est ce qu'il faut retenir.

Falila Gbadamassi

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