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Die Stropers : opération survie en pays afrikaner
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 15/05/2018
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Etienne Kallos, réalisateur sud-africain et grec
Etienne Kallos, réalisateur sud-africain et grec
L'équipe du film, Cannes 2018
L'équipe du film, Cannes 2018
Scène du film
Scène du film
Standing ovation pour Die Stropers, Cannes 2018
Standing ovation pour Die Stropers, Cannes 2018
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
L'équipe du film, sur la croisette
L'équipe du film, sur la croisette
Accolade au réalisateur
Accolade au réalisateur
Première du film
Première du film
Standing ovation pour Die Stropers, Cannes 2018
Standing ovation pour Die Stropers, Cannes 2018
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)

Die Stropers (Les Moissonneurs), le premier film du Sud-africain Etienne Kallos, a été présenté en compétition à Un Certain Regard lundi 14 mai 2018. Une famille afrikaner, ses terres et ses fils sont au cœur de cette fiction sur une communauté de fermiers en mode "survie".


Pieter (Alex Van Dyk) est un ancien drogué orphelin que Maria (Juliana Venter), une Afrikaner installée dans le Free State (Etat libre), l'une des neuf provinces de l'Afrique du Sud et refuge de la communauté blanche du pays, a décidé de recueillir.
Pour faciliter son intégration dans sa famille d'adoption, cette fervente chrétienne demande l'aide de Janno (Brent Vermeulen), qui était jusqu'ici le fils unique. Pour ce dernier, le nouveau venu menace sa position dans cette famille et dans le cœur de sa mère dont il recherche toujours l'amour et l'approbation.

Etienne Kallos entretient le malaise en mettant en parallèle la quiétude dégagée par des champs qui s'étendent à perte de vue, filmées dans une sublime lumière, et la violence qui règne dans la maison nichée sur ces terres. Les allers-retours entre ces deux espaces contribuent à donner du rythme au long métrage qui se déroule sur cette "fraternité" imposée.







Dans la bouche de Maria, la discrète mais puissante héroïne de Die Stropers, c'est Dieu qui inspire cette main tendue à Pieter et c'est Lui qui donnera la force à ses fils pour préserver cette terre qu'elle a héritée de son père, gérée par son époux et qu'elle souhaite maintenant laisser en de bonnes mains.
Et pendant qu'elle prie, les nouveaux frères tentent de s'apprivoiser. Non sans mal, car l'animosité est perceptible, surtout, du côté de Janno. Il a peur de tout perdre face à Pieter qui, lui, a la sérénité de ceux qui n'ont justement plus rien à perdre. Au fur et à mesure, le masque de Janno s'effrite face à un Pieter qui gagne en assurance.
Car Janno a tout du fils parfait, à l'image de l'impeccable coupe de cheveux qu'il arbore. L'adolescent vaque à ses occupations de fermier et de futur héritier. Pieter, encore hanté par les démons hérités de la rue, est tout son contraire avec sa tête rasée.
Rebelle et indiscipliné, il se permet même de discuter avec les Noirs des environs. Ultime outrage pour Jan (Morne Visser), père de famille au sein d'une communauté qui n'a qu'une hantise : survivre dans cette Afrique post-Apartheid.

La survie passe par la terre, que les Boers (colons blancs) ont ravie aux populations noires autochtones, mais qui est désormais celle de leurs descendants, les Afrikaners, depuis des siècles. Les autorités sud-africaines envisagent d'ailleurs une réforme agraire afin de "corriger" les injustices du passé.
Die Stropers, le premier film du cinéaste sud-africain dont il a terminé l'écriture à la Cinéfondation (la résidence du Festival de Cannes), est le méticuleux portrait d'une communauté en transition.

Falila Gbadamassi

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