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Cannes 2018 : la palme d'Or pour Une affaire de famille et la relativité des liens familiaux
critique
rédigé par Falila Gbadamassi
publié le 20/05/2018
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
Falila Gbadamassi est rédactrice à Africiné Magazine
KORE-EDA Hirokazu, réalisateur japonais
KORE-EDA Hirokazu, réalisateur japonais
KORE-EDA Hirokazu et sa Palme d'Or 2018
KORE-EDA Hirokazu et sa Palme d'Or 2018
KORE-EDA Hirokazu et sa Palme d'Or 2018, avec Cate Blanchett
KORE-EDA Hirokazu et sa Palme d'Or 2018, avec Cate Blanchett
Capharnaüm, de Nadine Labaki
Capharnaüm, de Nadine Labaki
Nadine Labaki, réalisatrice et actrice libanaise
Nadine Labaki, réalisatrice et actrice libanaise
3 Faces, de Jafar Panahi, Iran
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3 Faces, Iran
3 Faces, Iran
3 Faces, Iran
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Jafar Panahi, réalisateur iranien
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Scène du film Lazzaro Felice (Heureux comme Lazzaro), d'Alice Rohrwacher
Scène du film Lazzaro Felice (Heureux comme Lazzaro), d'Alice Rohrwacher
Alice Rohrwacher, réalisatrice italienne, Prix du scénario ex-aequo
Alice Rohrwacher, réalisatrice italienne, Prix du scénario ex-aequo
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)
Africiné Magazine, the World Leader (Africa & Diaspora Films)

Une palme d'Or pour une fiction qui questionne le concept de la famille, un des thèmes en filigrane de l'édition 2018 du Festival de Cannes qui figure en bonne place dans son palmarès.


Le Japonais Hirokazu Kore-eda est reparti avec la Palme d'Or de la 71e édition du Festival de Cannes le 19 mai 2018. La récompense consacre une émouvante et pudique réflexion sur le sens de la famille.

La famille dépeinte dans Manbiki Kazoku (Une affaire de famille), en dépit de sa pauvreté, est prête à s'agrandir pour accueillir une petite fille maltraitée par ses parents. Dans son nouveau foyer, elle retrouve la joie de vivre et surtout une atmosphère aimante. Un incident va cependant bouleverser leur vie à tous.

Le jury, présidé par l'actrice australienne Cate Blanchett qui a rappelé que les jurés n'étaient pas là pour "juger mais choisir", a justement porté son choix sur "un coup de cœur assez partagé", selon un des jurés, le cinéaste canadien Denis Villeneuve.

Dans Une affaire de famille, Kore-eda explore subtilement ces fameux liens familiaux. Il laisse ainsi le spectateur apprécier la qualité des relations qui lient les Shibata en lui faisant vivre, à la fois, le quotidien du groupe et celui de chacun de ses membres. Leur vie n'a rien d'idyllique mais il y a une incroyable dose d'amour dans l'air.
Même si la grand-mère (interprétée par Kirin Kiki), retraitée, se plaint de ne servir qu'à nourrir ce petit monde qui ne prêterait attention qu'à sa pension.

Si la palme d'Or vient saluer la dernière œuvre de Kore-Eda, on ne peut s'empêcher de noter qu'elle récompense également une réflexion globale sur le concept de la famille que mène du moins le réalisateur japonais, à travers sa présence cannoise ces dernières années. En 2013, Tel père, tel fils avait décroché le prix du jury du Festival de Cannes. Le film raconte l'histoire de deux garçons qui ont été échangés à la naissance. Kore-eda retrouve d'ailleurs dans Manbiki Kazoku (Une affaire de famille) l'un de ses acteurs principaux Lily Franky, à l'instar de Kirin Kiki qui jouait également le rôle de la grand-mère dans Après la tempête, histoire d'une réunion familiale contrainte par les éléments, présenté à Un Certain Regard en 2016. L'année précédente, la compétition du Festival accueillait un autre essai sur le thème de la famille, Notre petite sœur, l'histoire de trois sœurs qui vont recueillir leur jeune demi-sœur, née de leur défunt père qui les avait abandonnées.

La famille est ce qu'on en fait nous rappelle Kore-eda ou encore Nadine Labaki qui a reçu le prix du jury pour Capharnaüm. Son héros, Zain, va intenter un procès à ses géniteurs dont il s'éloigne. Mais il reconstitue de nouveau un foyer en rencontrant Rahil, une immigrée éthiopienne sans-papier et son nourrisson.

Si Zain a des parents indignes, ce n'est pas le cas de la fille du spécialiste de la race canine qu'est le héros de Dogman de Matteo Garonne dont l'acteur principal, Marcello Fonte, est reparti avec le prix d'interprétation masculine.

Samal Yeslyamova, l'héroïne de Ayka de Sergey Dvortsevoy, qui a raflé le prix d'interprétation féminine abandonne, elle, son enfant. Renonce-t-elle pour autant à ce nouveau lien familial ?

Se Rokh (3 faces) de Jafar Panahi, prix du scénario ex-aequo avec Lazzaro Felice (Heureux comme Lazzaro) écrit et réalisé par Alice Rohrwacher met aussi en lumière une famille, mais celle-là est professionnelle, celle des actrices.

En dehors de la compétition officielle, Un Certain Regard a récompensé Gräns signé par Ali Abbasi. La fiction traite de retrouvailles familiales pour le moins particulières.

La 71ème édition du Festival de Cannes restera, entre autres, comme une projection de la famille dans tous ses ses états.

Falila Gbadamassi

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