Boris Oué et Marcel Sagne dans le film Résolution remettent à jour la défense des droits de la femme. A travers une fiction de 105 minutes, le film aborde le sujet sous l'angle de la violence faites à ces dernières.

"On est fatigué", c'est ce slogan politique ivoirien, repris en fin de film mais cette fois-ci dans un autre contexte de lutte. C'est également ce refrain collectif poussé par des voix d'hommes et de femmes manifestant un dégout devant le silence, la complicité et le tabou qui entourent ces blessures féminines causées par les hommes. Le cadrage filmique va dans ce sens en donnant à lire une pancarte de la revendication féministe : "Mon corps n'est pas un tam-tam". Le tout dans une séquence-épilogue dont l'histoire commence avec Yenan.

Yenan incarne la femme violentée. L'écriture du film procède par des
nombreuses formes de situations oppositions. Yenan est partagée entre
l'omniprésence de son époux procureur et les attentes quotidiennes de résultats professionnels. Elle est profondément déchirée par le traumatisme d'un viol paternel et une vie conjugale plongée dans une ambiance tourmentée. Toutefois, Yenan est "résolue" à taire ces agressions intra-muros. Un silence qu'elle rompt publiquement avec la mort de son fils Kevine qui survient lors d'une bastonnade de son mari. Cette scène déclenche l'émoi qui entraine une marche collective.

Ce film ivoirien se veut à la fois psychologique et féministe. Le champ contre champ entre émotion et engagement est donnée partiellement à travers des plans rapprochés sur le vis-à-vis des conjoints Marc et Yenan, avec des gros plans qui détaillent états de colère et déception. Tout de même de façon générale, la note de l'engagement transparait avec le commentaire écrit qui ferme le film. Réalisme des faits et changement de comportements sont les deux leitmotivs qui traversent cette création audiovisuelle en compétition au Fespaco 2019.

Hector Victor KABRE (Burkina Faso)

Article paru (en version papier) dans Africiné Magazine No.3 - Vendredi 1er Mars 2019, page 8 /// 26è FESPACO

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC). La publication a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 42 journalistes provenant de 23 pays.

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