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On a le temps pour nous, de Katy Léna Ndiaye
La parole révolutionnaire de Smockey
critique
rédigé par Hector-Victor Kabré
publié le 02/03/2019
Victor-Hector Kabré est rédacteur à Africiné Magazine
Victor-Hector Kabré est rédacteur à Africiné Magazine
Katy Léna Ndiaye, réalisatrice sénégalaise
Katy Léna Ndiaye, réalisatrice sénégalaise
Smockey, rappeur et activiste burkinabè
Smockey, rappeur et activiste burkinabè

L'insurrection populaire d'octobre 2014 au Burkina Faso continue d'être un sujet d'inspiration filmique. Après Place à la Révolution de Parfait Kiswensida Kaboré, la réalisatrice sénégalaise Katy Léna Ndiaye se penche à son tour sur la question.


Le film met l'accent sur le rapport entre l'engagement politique et la
musique chez l'artiste qu'il est. Le micro devient un symbole important pour ces deux activités quotidiennes chez "Smok". L'objet est mise en évidence de cet objet à travers ces plans rapprochés qui montre l'artiste comme un tribun politique. Mais aussi des plans moyens le présentant sur des scènes musicales. Le message dans ces deux milieux reste le même : la révolution. Une forte réalité qui conduit le spectateur à conclure que le rythme musical de Smockey rime avec la politique.

Retour sur Octobre 2014

Cette projection filmique procède par moments sur des flash-back ; lesquels montrent le saccage de l'hémicycle burkinabè par les insurgés. La caméra sur un même plan renvoie les images de certains acteurs politiques comme l'ex Premier ministre Yacouba Issac Zida, Samska le Jah et Guy Hervé dans l'arrière-plan visuel du personnage Smockey. Des leaders qui dans le feu de l'action embrassent le langage populaire pour faire passer le message ; un français cassé de Smockey dans cette révolution d'Octobre qui contraste sur la bande son avec les nombreuses citations de Thomas Sankara en contrepoint.

Transformations sociale et politique

Le point de vue du film s'inscrit dans le portrait du personnage Smockey. Il est au centre de toutes les scènes. Le recours aux interviews, les répétitions en studio, le rap sur scène, "les débats de grin", les allocutions aux foules ne sont qu'un prétexte pour revisiter la vie d'un homme qui définit son engagement par l'art. Une dimension du film qui provoque l'émotion spectaculaire parfois partisane dans la salle.

Reprises de textes musicaux s'entremêlent avec commentaires sur des scènes et des évènements en lien avec le sujet du film. Une atmosphère qui dénote encore d'une vivacité des images d'une période historique du Burkina Faso. Somme toute, On a le temps pour nous arpente un registre en gestation des jeunes réalisateurs d'Afrique s'inscrivant dans le cinéma militant avec l'action du réel.

Hector Victor KABRE (Burkina Faso)

Africiné Magazine No.3 - Vendredi 1er Mars 2019, page 4 /// 26è FESPACO

Ce magazine est publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC / AFFC). La publication a été rendue possible grâce au soutien de l'OIF, Africalia Belgium, le Goethe-Institut et l'Ascric-B. Il est réalisé par un collectif de 42 journalistes provenant de 23 pays.

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