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Wakaliwood débarque à Toronto
Crazy World, d'Isaac Nabwana, Ouganda
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 27/09/2019
Djia Mambu est rédactrice à Africiné Magazine
Djia Mambu est rédactrice à Africiné Magazine
Nabwana IGG, réalisateur ougandais
Nabwana IGG, réalisateur ougandais
Scène du film
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Scène du film
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Scène du film
Scène du film
Scène du film
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Wakaliwood
Wakaliwood


Crazy World fait sa première mondiale au festival international de film de Toronto (section Midnight Madness). Ce film d'action kung-fu est réalisé par Isaac Nabwana. Aussi connu sous le nom de ICG Nabwana, il est le fondateur de Wakaliwood, ce mode de production en Ouganda qui fait sensation dans les bidonvilles de la capitale.


Un groupe de gangsters capturent des enfants mais ils commettent une grosse erreur en kidnappant les Waka Stars, une équipe de maîtres du kung-fu qui visiblement ne vont pas se laisser faire par leurs ravisseurs ! La tâche devient difficile pour ceux-ci lorsque ces gosses se révèlent être de véritables experts d'arts martiaux. Dans la réalitén les Waka Stars sont des enfants-stars et professionnels de Kung Fu. Âgés entre 8 et 12 ans ; ces graines de vedettes apparaissent même dans des clips vidéo à succès en Ouganda.






Waka - vient de Wakaliga, un bidonville de Kampala où résident Isaac Nabwana créateur du mouvement et la plupart de ses collaborateurs bénévoles avec qui il produit ces films formant une communauté organisée dans le quartier où les parcelles abritent les studios.
Cinquante longs métrages ont ainsi été réalisés durant la dernière décennie, en système "D" ("débrouille") : un budget maximum de 200$, peu de ressources matérielles (une seule caméra donc plusieurs prises à faire), et seulement quelques jours de tournage.

Natif de Kamapala, Isaac Nabwana a grandi en regardant les films de Bruce Lee, de Chuck Norris et autres cow-boys. Il est fasciné par les posters et la posture de ces acteurs en héros qui vont l'inspirer pour réaliser ces films du genre action, kung-fu, art-martiaux, commando, etc.
En plus de la recette classique des films d'action à effets spéciaux, un narrateur appelé "Joker vidéo" n'apparaissant pas à l'écran commente les scènes du film, surtout celles d'actions qui ne contiennent finalement que très peu de dialogues mais beaucoup de gestuels et du son bricolé. Son intervention se veut suivre la coutume des narrateurs traditionnels qui commentent en direct lors des projections publiques sur grand écran.

Le film d'action gagne du terrain en Afrique

Preuve qu'il y a un intérêt du genre action-comédie, le succès de Who Killed Captain Alex? - Qui a tué le Capitaine Alex? Ce précédent film d'Isaac Nabwana est considéré comme le premier film d'action ougandais. Il a propulsé la production à l'international avec des millions de vues sur le net.






Si on observe un dynamisme semblable à celui qu'on a connu dans le début des années 80' avec Nollywood qui aujourd'hui produit environ 1 000 films par an,et estime se positionner parmi les trois plus grandes industries ciné au monde avec les États-Unis et l'Inde, il est encore prématuré de parler de retombées économiques. On peut toutefois mentionner le succès des ventes de DVD consommés massivement et dont l'argent est réinvesti pour les films suivants.

Crazy World est le 3ème film qui est commenté en anglais, ce qui permet non seulement de contextualiser l'histoire du film - car en général les films de Wakaliwood sont en Luganda la langue locale - mais aussi l'exportation plus facile à l'étranger.

Djia Mambu,
Toronto, Septembre 2019

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