Drum (2004) est un film de Zola MASEKO d'Afrique du Sud.

Johannesburg 1955, l'Apartheid bat son plein, Henry le "Héros" noir fait du journalisme d'investigation dans un contexte socio-politique restif à toute critique. Alors, pas besoin de tambour pour l'appel du drame qui arrive forcément dans une telle situation.

La peinture de Zola Maseko de cette Afrique Sud sous apartheid est réaliste et poignante. Amour, sexe, alcool et violence, le quotidien défile sous l'œil d'un éclairage savamment bien dosé. De beaux gros plans amènent les spectateurs à partager l'émotion des personnages qui s'expriment essentiellement en anglais.

Drum c'est 104 minutes de belles images dans une ambiance quelques fois digne d'un thriller hollywoodien des années 50 . L'auteur parle de la vie qui suit son cours de banalité parallèlement à cette politique ignoble de séparation des races. Un monde qui paraîtrait hors norme à toute personne ayant une autre vision de l'Afrique du Sud dans le contexte du moment. Zola Maseko dépeint avec une subtilité sans haine, une situation qui ne laisse pas entrevoir son passé de militant de la bande armée du Congrès National Africain (ANC) de Nelson Mandela.

Avec des dialogues très "forts", une bande son entraînant qui sert l'oeuvre de fiction d'un spécialiste du documentaire, Zola Maseko montre à travers cette histoire la possibilité de faire un film militant sans être rébarbatif.

Dommage que la version en compétition à cette 19ème édition du FESPACO ne soit ni doublée ni sous-titrée en français. Ce qui aurait décuplé le plaisir de nombreux cinéphiles qui maîtrisent plutôt la langue de Molière.

Ludovic KIBORA