Il parle de mariage forcé, ce film de vingt quatre (24) minutes qui se dispute à côté des dix neuf (19) autres de la catégorie Court métrage le poulain d'or de Yennega.

L'autre mal est un film du réalisateur burkinabé Tahirou Tasséré OUÉDRAOGO qui fustige ce qui est parfois, même si ce n'est pas l'avis de tout le monde, vu dans nos sociétés comme de vieux démons des relations amoureuses.

Dans son film, Tahirou Tasséré OUÉDRAOGO évoque "3 mal" (c'est son terme) : le don forcé de Rakiéta en mariage au vieux Wandaogo. Ensuite, l'avant de la femme en l'occurrence Ousmane, celui-là même qui sachant et connaissant la nature des relations qu'il y a entre les deux, vent à tout prix ravir Rakiéta au vieux et enfin le décès du vieux Wandaogo cocufié, alors qu'il voulait rétablir sa dignité.

Au-delà des déroulements de l'intrigue, le réalisateur burkinabé veut attirer l'attention d'aujourd'hui sur les conséquences non seulement fâcheuses mais imprévisibles des actes que nous avons posés hier et qui peuvent nous plonger dans un profond regret. Si l'auteur de L'autre mal n'a pas choisi comme thème "la prostitution en milieu scolaire" ou encore le discours sur le colonialisme, c'est qu'il estime et cela est vraisemblable, que le débat sur le mariage forcé n'est pas clos.

Avec L'autre mal Tahirou Tasséré OUÉDRAOGO confirme sa maîtrise du court métrage à travers de beaux plans et de belles images. Le retour de la main habile, son précédent film de la même catégorie, avait remporté au dix huitième (18ème) Fespaco, le Grand Prix Spécial Vemos dans la catégorie court métrage.

Raymond Salif ZIDA