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PAROLES DE CINÉASTES
Mahamat-Saleh HAROUN (Tchad)
critique
rédigé par Yvette Mbogo
publié le 21/11/2005

Cinquantenaire des cinémas africains.

Avec Bye bye Africa, Mahamat Saleh Haroun signait son premier long métrage et le premier dans l'histoire de son pays. Depuis il est devenu une figure incontournable du cinéma africain. Sa renommé il ne la doit pas seulement à ses films mais aussi à son militantisme pour que le cinéma africain ait la place qu'il mérite dans la scène mondiale. C'est à ce titre que nous lui consacrons cet entretien.

Africiné : Quel souvenir gardez vous de vos premiers pas dans le métier de cinéma ? Quels films ou quels cinéastes vous ont influencé dans le choix de votre métier ?

Mahamat -Saleh HAROUN : Le stress et la peur, lors du tournage de mon premier court métrage, Maral Tanié. C'est le film de Wim Wenders L'Etat des choses qui m'a influencé et m'a sans doute inspiré Bye-bye Africa.


Quelle place vous attribuez-vous dans la société ?

MSH : Celui d'un observateur privilégié qui pointe les travers de la société et l'amène à se regarder, à s'interroger.


Quelle analyse faite-vous de l'évolution du cinéma d'Afrique noire au cours de ce quart siècle ?

MSH : Peut-on parler vraiment d'évolution ? Le "vieux" Sembène Ousmane s'en est plaint, quand il parlait de "mégotage".


Qu'est-ce qui vous semble prioritaire aujourd'hui pour une véritable relance du cinéma (la formation, le financement, la création de laboratoire, la distribution, l'exploitation etc.)

MSH : Tout est prioritaire. L'industrie cinématographique est une chaîne. Notre cinéma doit transmettre sa mémoire tissée depuis un demi-siècle à une jeunesse capable de la pérenniser. C'est pourquoi il faut savoir ce qui a été fait avant.


Avez-vous le sentiment que le Fespaco depuis sa création a contribué à l'évolution du cinéma d'Afrique noire ? Si oui quelle manière ? D'une manière générale qu'attendez-vous des manifestations cinématographiques organisées sur le continent et ailleurs dédiées au cinéma Afrique ?

MSH : Non. Le Fespaco n'a fait que doner des distinctions et a oublié le Cinéma. Aujourd'hui, c'est plus le "vieux" Sembène Ousmane quand il parlait de "mégotage". Un lieu de découverte, qu'un rendez-vous d'avant garde.


Quels rôles pensez-vous jouer : l'Etat et les critiques pour l'émergence d'un cinéma de type nouveau en Afrique ?

MSH : Détrompez-vous : l'émergence d'un cinéma de type nouveau ne viendra ni de l'Etat, ni des critiques, mais des cinéastes eux-mêmes.

Propos recueillis par Yvette MBOGO via Internet.

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