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La villa (Dar enness), Mohamed DAMAK (Tunisie / France)
critique
rédigé par Zouhour Harbaoui
publié le 15/09/2005

Dar enness ou La villa n'est pas la première expérience de long métrage de Mohamed Damak, puisqu'il avait déjà réalisé La coupe, après deux courts métrages de fiction à savoir Horoscope et La mort en face.

Après un Tanit d'or pour son court métrage Le festin aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) 98, et quelques pubs, Mohamed Damak a voulu renouer avec le long, en réalisant La villa sur un scénario de Mohamed Mahfoudh.

Notre analyse concerne le choix des acteurs et l'anachronisme dans la réalisation pour ce film 100 % tunisien sans coproduction étrangère.

Hédi (Lotfi Abdelli), un jeune de 22 ans vient de rater son bac pour la troisième fois. Jeune un peu perdu, habitant une banlieue populaire, il ne rêve que de s'exiler, car, comme de bien entendu, ailleurs c'est meilleur. Son père (Lotfi Dziri) se retrouve à la retraire, mais avant un repos bien mérité son patron lui demande un dernier service : garder sa villa. Hédi, à défaut d'émigrer vers d'autres horizons, va donc emménager avec père, mère, sœur et grand-mère dans la villa. Située dans la banlieue chic de Tunis, la villa va offrir la possibilité à Hédi de rencontrer Ramla (Dorra Zarrouk), la belle voisine, et tenter d'entrer dans la peau d'un gosse de riche. Arrive alors son frère Raouf (Mohamed Jebali), qui a émigré à l'étranger et qui est juste de passage pour affaire. Hédi souhaiterait réussir comme son frère. Mais, lorsqu'il saura que son frangin n'est qu'un magouilleur qui de surcroît essaye de lui piquer Ramla, la cassure va se faire.

Des comédiens égaux à leurs personnages


Dans ce film qui se laisse voir, le casting nous a posé un réel problème, car pour nous aucune performance d'acteurs n'est à noter sauf pour Amel Smaoui dans le rôle de la copine de Ramla, et peut-être Mohamed Jebali – nous écrivons bien peut-être – dans ces petites colères. A part ces deux là, le reste est égal à lui-même. Pourtant que d'éloge n'a-t-on pas fait sur Dorra Zarrouk ! Personnellement, nous l'avons trouvée mal à l'aise dans le rôle de Ramla, vraiment mal à l'aise, tellement mal à l'aise que son personnage sonnait faux, trop faux même pour être vrai. Nous ne doutons pas des capacités de cette jeune femme, mais dans le cadre de La villa nous ne les avons pas vues. "Que peut faire un acteur d'un personnage mal écrit et superficiel à la base ? Je ne dirais pas plus...", nous a déclaré Dorra Zarrouk. A croire que cette jeune fille n'a eu que faire du scénario et qu'elle voulait absolument jouer dans un film.

Nous nous demandons si le casting a réellement été réalisé ou si les comédiens ont été sélectionnés par complaisance. Si nous prenons l'exemple de Lotfi Abdelli, il n'a pas bougé d'un iota des personnages qu'il a interprétés dans d'autres films comme par exemple Poupées d'argile de Nouri Bouzid. Pourquoi Mohamed Ali Nahdi n'a-t-il pas été choisi pour le rôle de Hédi, lui au moins à une réelle capacité et aurait pu donner tout son sens au rôle ? Malheureusement, un rôle subalterne lui a été offert…

Anachronismes trop flagrants

D'après nos informations, Mohamed Mahfoudh aurait conçu et écrit son scénario en 1983. D'ailleurs, au début du film, le spectateur peut lire quelque chose comme "Tunis, 1983". Dans ce cas, tout le long métrage sent les anachronismes à plein nez ! Que s'est-il passé pour que Mohamed Damak fasse à ce point de tels anachronismes dans le film ? Aucun accessoire ne rappelle l'année 83 et pourtant plus de vingt ans séparent cette période de la nôtre ! Et depuis beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Alors ces anachronismes sont-ils dus à un problème de financement ? N'y avait-il pas assez de moyens pour reconstituer l'époque ? S'il n'y avait pas eu cette mention au début du film (Tunis, 1983), La villa aurait très bien pu se passer à notre époque. Mais voilà, cette mention fait du long métrage une sphère, malheureusement, d'anachronismes. Dommage ! Dommage parce que presque tout ce qui est montré dans le film peut coller à notre époque.

Zouhour HARBAOUI

La villa (Dar enness), Mohamed DAMAK, Tunisie / France, 1h30, 2003, Fiction.

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