"Il n'y a pas de bon cinéma sans de bons critiques", disait un jour un passionné du septième art. Et le cinéma africain qui commence à avoir une certaine visibilité grâce aux multiples festivals qui lui sont consacrés un peu partout en Europe, a cruellement besoin de critiques compétents. C'est dans cette optique qu'Africalia, toujours soucieuse de formation, dans le cadre de la deuxième édition du Festival Afrique Taille XL consacré aux cinématographies du continent noir en général et de la République démocratique du Congo en particulier, a invité deux journalistes congolais. Venus participer à l'atelier de formation en critique cinématographique, ils ont été encadrés par le deuxième vice-président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC).

En quatre jours, ils ont beaucoup travaillé, et surtout, ils ont travaillé vite. Mais, quatre jours ne sont pas suffisants pour former des critiques professionnels, c'est-à-dire compétents et efficaces. Ce qui signifie que le travail commencé ici à Bruxelles doit se poursuivre non seulement par l'autoformation, gage d'acquisition d'une bonne culture générale et d'une très grande culture cinématographique, mais aussi au travers d'autres stages ou ateliers.

Au Festival Afrique Taille XL, ces journalistes congolais, DieuMerci Monga et Georges Nzuzi, ont eu l'opportunité de vivre de l'intérieur l'environnement complexe et l'ambiance d'un festival de cinéma. Ils se sont frottés aux étudiants de quatrième année de l'IHECS de Bruxelles (Institut des hautes études en communication sociale) dans le cadre d'un cours sur la critique de cinéma, et où l'occasion a été offerte au deuxième vice-président de la FACC d'expliquer la démarche de sa Fédération. Confrontés aux professionnels belges de la critique de cinéma (Karin Tshidimba et Fernand Denis de La Libre Belgique), ils ont apporté, par la discussion, leur écot au débat relatif à l'approche de l'exercice du métier de critique en Occident et en Afrique. Après avoir relevé, pour le souligner, les caractéristiques de tel ou tel camp, ils ont tout de même été frappés par la convergence de certains critères d'appréciation d'une œuvre filmique.

Le point focal de leur formation ayant consisté à rédiger leurs premiers articles critiques qui ont été régulièrement publiés dans le quotidien du festival, ils en sont repartis avec l'intention ferme de poursuivre le travail. Histoire de continuer à se faire la main. Et comme on le dit quelque part en Afrique, ils sont venus, ont beaucoup appris, et peuvent avoir beaucoup à raconter. "Critiquement" bien entendu !

Jean-Marie MOLLO OLINGA,
Animateur de l'atelier
Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC)

Bulletin quotidien de la deuxième édition du Festival Afrique Taille XL (19-22 avril 2006, Bruxelles, Belgique).
Édition du Samedi 22 avril 2006