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Sotigui Kouyaté, l'Afrique d'abord…
16ème Festival du Film Africain d'Asie et d'Amérique Latine de Milan (20-26 mars 2006)
critique
rédigé par Hassouna Mansouri
publié le 09/09/2006

Sotigui Kouyaté est peut-être connu en tant qu'acteur de cinéma plus que toute autre chose. Sa collaboration avec des cinéastes de premier ordre dans le contexte africain, tel Mustapha Alassane et Cheick Omar Sissoko, l'a très vite présenté comme la figure emblématique du continent noire, et donc propulsé au devant de la scène du septième art. Mais en fait on ne lui connaît pas un talent moindre en tant que comédien et metteur en scène de théâtre. Le travail qu'il a fait avec Peter Brooke l'a élevé au niveau universel et l'a confirmé comme un talent authentique. Tout récemment il a présidé le jury du 16ème Festival du Film Africain d'Asie et d'Amérique Latine de Milan (20-26 mars 2006). C'est là que nous l'avons rencontré. C'est surtout là qu'il nous confiait le grand nombre de cordes qu'il a à sa guitare et le parcours aussi bien insolite que riche en enseignements et péripéties quasi-romanesques. L'entretien aura tenté de circonscrire le talent de cette figure incontournable des arts visuels en Afrique. Il permettra de dialoguer avec un homme à la personnalité et aux idées fortes, mais avant tout à la générosité humaine dans toute sa profondeur.

Vous aimez souvent répéter "C'est toujours l'Afrique d'abord, Sotigui après". Cela a-t-il un sens particulier pour vous ?

Je pense qu'on n'existe jamais sans les autres. L'arbre sans ses racines n'existe pas. Et notre racine, notre identité c'est l'Afrique. Quand on me voit en Europe, ou en France, on ne dit pas : "Tiens voilà un Malien, un Burkinabé, voilà un Guinéen,... Mais voilà un Africain". Donc c'est mon identification... et puis c'est l'Afrique qui m'a donné ce bonheur d'"être".
Ça a l'air d'un conte anecdotique mais c'est un fait réel : quelqu'un est venu me faire des cadeaux, pas particulièrement à moi mais à mon épouse. Quand on est allé au Burkina Faso, j'ai demandé à ma mère de remercier la personne pour les cadeaux. Ma mère m'a dit : "Baba, quand tu montes sur une toiture et que tu ramasses un lingot d'or, au lieu de dire merci au toit, dis d'abord merci au trou qu'on a creusé pour enlever la territ pour faire le toit". Ma mère avait l'habitude de me dire ça. Ce trou pour moi c'est l'Afrique qui m'a donné naissance.

Qu'est-ce qui a fait de Sotigui Kouyaté ce qu'il est maintenant, un grand nom du cinéma et du théâtre ? Est-ce la chance, le travail...?

Les deux. La chance, il en faut pour tout le monde. Mais, on dit "aide-toi et Dieu t'aidera". Donc, si on te lave le dos, toi-même donne-toi la peine de te laver le ventre. J'ai eu de la chance tout le temps, mais la chance, il faut l'aider aussi. Notre chance vient des autres et quand on va vers les autres. La chance ne peut venir que des rencontres, forcément. Si j'étais resté renfermé sur moi-même, je ne vois pas comment la chance serait venue. Et puis il y a la foi. La foi peut aider beaucoup. Beaucoup de gens lient la foi à une religion. Je crois qu'il y a là une petite erreur; la religion est une chose, la foi en est une autre. La foi est notre capacité de croire en quelque chose. Quelqu'un qui n'a pas la foi ne peut pas croire en une religion. C'est notre qualité, notre force de pouvoir croire en quelque chose. Croire d'abord en la vie que nous avons reçue, et croire que c'est quelqu'un (qu'on peut se permettre d'appeler Dieu, en tout cas qui est supérieur à nous) qui nous a donné cette force. Je crois, pour ma part, que c'est quand on ne se prend pas pour Dieu que nos désirs et nos vœux peuvent s'exaucer. Et puis je crois que croire ne va pas sans travailler. Quand je dis travailler, c'est travailler avec honnêteté, avec sincérité qui est un engagement. Qu'est-ce qu'on donne de soi-même dans ce qu'on nous donne à faire ? Souvent j'entends les gens dires : "mes droits, mes droits". Mais ce qui donne le droit c'est le devoir.

Vous avez donc, une conscience profonde d'un devoir vis-à-vis de l'Afrique ?

Je n'aurais jamais cessé d'avoir une dette pour l'Afrique qui m'a donné la vie. En 2004, j'ai déclaré dans une interview que je vais me consacrer désormais à mon continent et à mes frères. Je ne voulais pas être un prétentieux, mais tant que j'aurais un souffle de vie, je le donnerais, avec ma minime dimension, mon petit grain de sable, pour essayer de sortir l'Afrique de la méconnaissance et du mépris.

Sotigui Kouyaté reste une exception. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs qui se sont imposés, ni de réalisateurs non plus. Mais Sotigui Kouyaté vient d'une génération de compagnons de route du moins au début.

En effet, il y a eu beaucoup de personnes aussi bien dans le cinéma qu'au théâtre. Au départ, je ne faisais pas de théâtre, puisque ce n'était pas sur mon chemin. J'étais footballeur international et puis fonctionnaire au ministère du travail et de la fonction publique : chef du service des avancements et promotions de tous les fonctionnaires. Il est vrai que l'Art ne nourrit pas son homme en Afrique. Mais j'avais ma compagnie de théâtre. J'alimentais ma compagnie avec mon salaire de fonctionnaire. Déjà avant j'étais devenu chanteur dans mon bureau de fonctionnaire mais là aussi par la force des choses. Donc je suis un peu autodidacte, parce que mon père était accordéoniste et je tripotais toujours son accordéon. Et comme il ne voulait pas m'interdire de toucher à son accordéon, un jour il m'a apporté une guitare en me disant : "voilà, je t'ai apporté cela" sans rien ajouter. C'était un cadeau empoisonné. J'habitais avec mon père, donc je m'enfermais tout seul et je grattais sur la guitare. Au départ c'était des choses qui ne correspondaient à rien. C'est comme cela que j'ai appris à jouer à la guitare. Puis il y a une autre dimension : j'appartiens à une famille de griots. Le griot est au service de tout le monde. Nous sommes les serviteurs des autres. C'est à ce titre que souvent on me demandait des services. C'est ainsi qu'a commencé mon aventure avec le théâtre.
Le théâtre c'était Diko, un Malien, directeur de la troupe théâtrale de la Maison des jeunes et de la culture. C'était avant l'indépendance. Il me disait souvent d'aller faire du théâtre. Et je disais toujours que cela ne m'intéressait pas, ce n'était pas mon domaine. Il m'a sollicité pour l'aider à monter Danses guerrières. On y a mis un an. Ses comédiens ne savaient pas danser. Il fallait donc que j'amène des danseurs. À la fin, lorsque je suis parti, tous les gens que j'avais amenés étaient partis, alors que la pièce était en compétition. Donc, pour que ces gens reviennent, je suis revenu. Et c'est là qu'il m'a dit "tu ne vas pas seulement danser, accepte un petit rôle". Voilà le début avec le théâtre.
Après l'indépendance, il a été rappelé au Mali. Resté au Burkina, j'ai monté ma propre compagnie. Alors là, Sanou Kollo, jeune premier cinéaste qui avait fait des études de cinéma en France était de retour. Il est venu me solliciter pour un court métrage. Ensuite un professeur de pneumologie, qui étudiait la médecine en Côte d'Ivoire, voulait faire un film pour les besoins de sa thèse. Il m'a demandé de faire le rôle du malade, un tuberculeux. C'était mes premiers pas dans le cinéma. Ce sont toutes des rencontres. Après donc il y a eu Mustapha Alassane avec qui j'ai fait mon premier long métrage FVVA. Femmes, Villa, Voiture, Argent, ensuite j'ai fait avec lui le deuxième long métrage Toula, ou le génie de l'eau c'était comme çà que cela a commencé. C'était d'abord ma disponibilité de rendre service.

Jean-Claude Carrière et Peter Brook disaient que tu apportais quelque chose qu'ils avaient du mal à définir. Est-ce que, entre vous, vous arriviez à dire cela ?

On était de plusieurs nationalités à New York en 1987 pour Le Mahabharata. Brook discutait avec les uns et les autres. Un jour, il est venu vers moi et m'a dit : "Sotigui si je ne te parle pas, ne crois pas que je ne pense pas à toi. Simplement je sais que sans qu'on se parle, on se comprend". Je crois surtout que j'ai bénéficié du respect de mes collaborateurs occidentaux tout simplement parce que je suis resté moi-même attaché à ma culture, mais sans refuser ce qui me vient de l'extérieur. C'est-à-dire que l'extérieur ne peut pas remplacer l'intérieur mais le renforcer. Je m'enrichis de ce qui vient de l'extérieur, sans abandonner ce que j'ai. Si je me contente d'imiter l'Occident, qu'est-ce que je peux faire mieux qu'un Occidental ? Tout ce que j'ai appris en français, comment je peux l'exprimer devant un Français mieux qu'un Français ? Mais mon identité, mes racines, je peux présenter cela avec fierté et honneur aux Français parce que de toutes façons, qu'ils le veulent ou non, ils ne connaissent pas. L'arbre sans ses racines n'existe pas. Dans notre culture il est dit : "Fais-toi petit et les gens te relèveront". Ce sont les gens qui font de nous ce que nous sommes.

Après le Mahabharata, Beter Brook a adapté Vie et enseignement de Tierno Bokar. Le sage de Bandiagara, le livre de Hampaté Bâ. Est-ce que vous y avez été pour quelque chose ? Est-ce grâce à vous que Peter Brook s'est tourné vers l'Afrique ?

Je pourrais me flatter en me donnant cet honneur, mais non. Je dirais même que Peter Brook m'a fait découvrir Tierno Bokar. Encore mieux, je connaissais bien Hampâté Bâ du fait qu'il était un ami à mon père. Peter Brook est un homme exceptionnel et les gens comme lui sont rares dans le domaine de la culture. C'est quelqu'un pour qui il n'existe pas de barrières entre les peuples. Quand je suis venu, c'est lui qui m'a fait découvrir Tierno Bokar. Il y avait un autre livre : L'Étrange destin de Wangrin d'Hampaté Bâ qu'il voulait d'abord monter. Quand je suis venu pour Le Mahabharata, il m'a très vite parlé de ces livres. Plus tard, je ne sais pour quelle raison il a renoncé à ce livre et il m'a présenté Vie et enseignement de Tierno Bokar, une pièce sur la sagesse africaine. Bien sûr je connaissais bien les soufis, la confrérie des "Tijani", puisque mon père était "Mokadem Tijani" nommé par l'Arabie Saoudite", mais le texte lui, je ne le connaissais pas. C'est par Brook que je l'ai découvert. Il m'a montré ce texte lorsqu'on ne pouvait plus monter L'Étrange destin de Wangrin. A l'époque on travaillait sur une autre pièce, L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau d'Oliver Sax. Après trois années de prospection, et comme il était difficile d'adapter ce livre, Brook m'a dit, on va monter Tierno Bokar. C'était en janvier 1991 que nous avons fait la première lecture. Mais la pièce n'a été montée qu'en 2004. Donc 13 ans de travail de prospection et de voyages dans le Monde Arabe, le Moyen Orient, le Maghreb, au Mali, au Burkina,..., partout où on pouvait parler de l'Islam.

Dans toutes ces rencontres que vous avez eues avec les professionnels de l'Occident, on a souvent parlé de cette dimension spirituelle qu'apporte l'Afrique et l'aspect rationnel qu'apporte l'Occident, mais pour vous, l'esprit de création, le génie qui peut avoir la forme du griot ou du griotisme n'est-il pas finalement UN ?

C'est un peu ce qui me distingue un peu des autres, je crois. Je ne rentre pas dans les artifices, je ne peux pas. C'est pourquoi Peter Brook dit souvent même qu'il y a plusieurs sortes d'acteurs, des gens qui ne sont pas faits pour être acteurs, des gens qui ont un don mais qui n'ont aucune connaissance réelle de leur don, qui n'ont aucune technique pour utiliser leur don, et ensuite hélas en Occident, viennent les professionnels qui, à force d'acquérir un savoir-faire, restent sur la technique, au niveau des théories qu'ils essaient d'exprimer en pratiques. Donc finalement, ils deviennent des exhibitionnistes. Or, le voyage le plus long, c'est de la tête vers l'intérieur.

On atteste souvent une sorte de complexe chez les réalisateurs africains qui cherchent à faire des films en imitant leurs confrères occidentaux. Dans ce cas est-ce que le cinéma ne serait-il pas vidé de son âme, c'est-à-dire de son authenticité?

Je crois que c'est une erreur. En vérité l'Afrique n'a rien à envier à l'Occident. C'est plutôt le contraire. Les pays sous- développés, pour ne pas dire pauvres, en fait ils ne sont pas pauvres ; on nous veut pauvres. Nous sommes culturellement riches, plus riches que l'Occident. Sans être une mauvaise langue, l'Occident n'a plus de répertoire. Or, les greniers de l'Afrique en débordent. C'est pourquoi, que ce soit au Maghreb, en Afrique de l'Ouest, Centrale ou du Sud, les Occidentaux vont faire des recherches. Beaucoup de créateurs vont se ressourcer là-bas, parce qu'ils n'ont plus de repères. Je trouve absurde qu'un réalisateur français, aille au Mali, engage des acteurs maliens, et monte un texte de Victor Hugo pour venir jouer cela en France. C'est vraiment du folklore. Victor Hugo fait parti de l'orgueil et de la fierté français. Déjà ils nous reprochent notre accent; nous articulons mal et nous avons l'accent, comment peuvent-ils aller chercher des Maliens et venir jouer un texte de Victor Hugo devant des Français à Paris ? Et puis ils appellent cela "échange culturel". Ce n'est pas vrai. J'aurais bien aimé qu'ils prennent un réalisateur, ou un metteur en scène de France pour qu'il aille en Afrique chercher un texte ou un sujet africain, puis le monter avec des Africains ou amener les Français à jouer cette histoire africaine. Moi je l'ai fait. J'ai monté deux pièces occidentales. D'abord j'ai monté Antigone avec des Maliens mais en utilisant le français et le jouant en Afrique : au Mali, au Sénégal et ensuite en Guinée, ensuite en France, à Paris et dans les provinces. En 2003 j'ai adapté Oedipe avec un groupe international où il y avait un Tunisien, un Grec, un Italien, une Suissesse, deux Guadeloupéens, un Malien, un Burkinabé, un Ivoirien, des Français, etc. Nous avions répété à Paris. Je les faisais chanter en ma langue. Puis la pièce a été jouée à Dakar, puis au Mali et au Niger. Donc j'ai utilisé la culture européenne de la même manière que j'aurais pu aller prendre une pièce africaine et la jouer en Europe. Malheureusement il n'y a pas d'échange.

Le théâtre et le cinéma peuvent-il être des facteurs de développement pour l'Afrique ? N'est-ce pas là une question qu'on a un peu tendance à oublier ou ignorer complètement ?

Il est vrai que le théâtre et le cinéma sont soutenus par les États, mais que vaut ce soutien ? C'est déjà quelque chose, au sens où "à défaut de sa mère on tête sa grand-mère". Le cinéma est une industrie, qu'on le veuille ou non. On doit comprendre que le cinéma est une industrie et non un produit artisanal. Ce ne sont pas les sujets qui manquent en Afrique. Ce ne sont pas les thèmes non plus. Ce ne sont pas les génies créateurs qui manquent en Afrique, ni la volonté, ni la fierté... Il faut une vraie politique qui considère le cinéma comme une industrie et que l'Afrique a de la matière pour une telle industrie. Il faut une politique qui mette fin à cette carence dans laquelle on met souvent l'Afrique. On veut la maintenir dans la pauvreté, dans cette image d'une Afrique pauvre. Donc tous les moyens de développement, et les aides qu'on donne ou prétend donner, mettent les pays, dits en voie de développement, dans une situation où ils sont condamnés à chercher toujours à rembourser les dettes plutôt que de produire. On est loin du dicton chinois: "au lieu de donner du poisson à quelqu'un apprend-lui à pécher".
Mais le problème n'est pas seulement au niveau de la production. Combien de films africains sont distribués ? Ce ne sont pas les fonds d'aide qui vont résoudre le problème de la distribution. Il y a heureusement le Fond Sud pour qu'au moins on voit quelque chose. Mais il n'y a pas une vraie politique qui rende possibles des productions ou des co-productions pour les cinéastes africains afin de leur donner leur chance. Il ne s'agit pas de leur faire de cadeaux mais de leur laisser la possibilité que leurs films soient distribués. Comment les films africains sont-ils vus en France ? C'est dans des salles isolées ou à l'occasion de festivals. Ce n'est pas cela qui fera vivre une industrie du cinéma. Il faut qu'on comprenne que c'est une industrie qui demande d'abord d'exister. L'Afrique est pleine de richesses. Il n'y a qu'à voir les mines de diamant un peu partout. Or où vont toutes ces richesses? Qu'on arrête de nous maintenir dans la pauvreté et nous laisser les mains libres de nous développer. Dieu existe pour tout le monde, du moins pour ceux qui croient en lui. Tout cela est un peu pessimiste, mais disons qu'il n'y a pas de problème sans solution. Sinon ce ne serait pas un problème. Le problème de l'Afrique trouvera un jour sa solution quand il faudra tout perdre sauf l'espoir.
En Afrique, chez nous, on dit : "Fatigué, j'allais m'écrouler pour ne plus jamais me relever, alors j'ai vu un mur. Alors j'ai fait un effort pour m'accrocher au mur. Mais le mur s'est écroulé. À cet instant j'ai vu un grand arbre. Je me suis accroché à l'arbre. L'arbre s'est cassé. À cet instant, un homme robuste a couru vers moi. Je me suis accroché à cet homme. Mais il est tombé aussi. J'allais m'écrouler définitivement quand l'espoir se présenta, m'a tendu la main et m'a soutenu". Donc ne désespérons pas.

La leçon de Sotigui !!!

La vie est une grande école. Tant qu'on a les pieds sur terre, on est un apprenti ou un élève. Dans notre culture africaine (quand je dis africain, c'est au sens large de l'Afrique, toute l'Afrique), la transmission est de rigueur. Qui dit transmission, dit enseignement, la grande école de la vie. Quand on reçoit, on doit transmettre. Car en réalité personne ne donne sans recevoir. Et personne ne doit, normalement, recevoir sans donner. La terre dure, aride, quand on la gratte, on met des graines de mil dedans, on arrose avec un peu d'eau, la terre nous le rend.

Propos recueillis
par Hassouna Mansouri

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