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Logone le trésor en péril, de Bamdiram BAMBA
critique
rédigé par Martial Ebenezer Nguéa
publié le 02/10/2006
Martial E. Nguéa
Martial E. Nguéa

Bamdiram Bamba se préoccupe de la protection de l'écosystème.

Dans la partie septentrionale du Cameroun, les populations contribuent efficacement à la destruction de l'environnement écologique par le biais d'un fleuve, le Logone. Sous le regard indifférent des autorités. Dans une nouvelle voie qu'il s'est frayé depuis quelques temps, le jeune réalisateur camerounais, Bamdiram Bamba invite le public à entrer dans un nouvel horizon de l'écosystème. Logone le trésor en péril, un court métrage qui s'intéresse à la protection de l'écosystème du fleuve Logone, affluent du bassin du Lac Tchad.

En ouverture, une splendide image en plan large sur le fleuve. Un pêcheur fait avancer sa pirogue sur le fleuve. Le réalisateur fait une exposition au clair de lune et situe d'emblée le spectateur sur l'environnement de son sujet. Une image est frappante. Sur le fleuve, on a le reflet de la pleine lune. Le spectateur revient et s'installe sur terre, avec les images successives de l'environnement écologique de la plaine du Logone. Et dès lors, il peut se laisser traverser par les difficultés des populations que démontre le film.

Comment comprendre que les êtres humains détruisent tout l'écosystème sans se tenir compte de l'existence des autres êtres de la nature?

Affaire plurielle

Le problème se situe désormais là. Le réalisateur cherche à être édifié sur le rôle des différents acteurs, à travers des plans successifs sur le vaste Sahel, qui nous gratifie de son beau paysage verdoyant au bord des rives, parsemé des images dont la profondeur de champ donne à voir la réalité de l'installation progressive du désert. Un contraste certes! Mais dans les images fixes du réalisateur, caméra sur pied, le spectateur perçoit toute la soif du réalisateur de dévoiler le mystère. Sa curiosité est d'autant plus forte que ses personnages portent eux aussi leur destin qu'ils assument.

Et c'est là que le documentaire cède place à la réalité. Celle vécue par les personnages, acteurs au quotidien de cette destruction lente et constante, à travers des interviews. C'est aussi le corps du film où la mise en scène, surprenante, témoigne d'une réalité préoccupante. Le spectateur a alors les raisons pertinentes des acteurs d'un genre particulier. Le film alterne les interviews des responsables de l'administration politique, traditionnelle, et les principaux accusés de "cette affaire".

Logone le trésor en péril est le théâtre d'une révélation de la négligence humaine. De par sa thématique, il dénonce à voir et à méditer sur les risques de la coexistence des êtres et de la nature dans le schéma écologique. C'est une lecture particulière et d'une ironie mordante de la chaîne d'équilibre écologique. Le documentaire ne paraît peut-être pas plonger en profondeur dans la thématique de la protection de l'environnement, question de dire aussi simplement une réalité du milieu et les difficultés inhérentes; mais il est un film simple à consommer avec une bonne note informative sur une réalité. On peut aussi apprécier la musique du Sahel, qui entrecoupe le court commentaire en off qui vous accompagne le long du film. Et ses belles images bien choisies sur le fleuve et les rives du fleuve donnent à ce film une poésie de l'interpellation profonde. En fin de compte, pour le réalisateur, l'image de son personnage qui opère un retour au clair de lune sur le fleuve est un acte qui dit en fait que la vie est une boucle. Nos actes finissent toujours par nous rattraper.

Martial E. Nguéa

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