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Session de la réconciliation
Édition Spéciale JCC 2006
critique
rédigé par Hassouna Mansouri
publié le 08/11/2006

Lundi 06 novembre dernier s'est tenue la conférence de presse de la 21ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage. Elle a été mise sous le signe de la réconciliation annoncée ; réconciliation avec le public certes mais surtout avec les premières vocations du festival.

"Garder le cap" semble être le mot d'ordre des JCC. La version 2006 du festival le plus en vue en Afrique avec son jumeau, le FESPACO, vient le confirmer. La mode de la "festivalite"que connaît le monde, rend difficile le combat des festivals à vocation. Les festivals internationaux pullulent comme des champignons. Certains apparaissent, d'autres disparaissent et d'autres encore réapparaissent … et ainsi de suite. Et dans ce marais, il y a les festivals qui gardent le cap en observant des choix de fond.
Le propre des JCC est d'avoir été, et elles le restent encore, un moment de mise au point sur l'évolution et l'état de visibilité des cinématographies africaines et arabes. Le public de cette édition découvrira des oeuvres qui ont marqué l'actualité cinématographique internationale. Un lien sera fait inévitablement entre Cannes et Venise d'un côté et Carthage de l'autre. Bamako, le nouveau film du Mauritanien Abderrahamane Sissako, après une sélection officielle au festival de Cannes est tant attendu sous nos cieux. Daratt, saison sèche de Mahamed Saleh Haroun (Tchad) nous vient après une consécration au festival de Venise où il reçut le prix du jury. On ne manquera pas d'enregistrer le retour du Tanit d'or de 1996, le Gabonais Imunga Ivanga avec son nouveau long métrage : L'Ombre de liberty.
Côté arabe on n'est pas moins loti. Plusieurs films sont tant attendus. L'Algérie sera représentée par deux films : Barakat de Djamila Sahraoui et Bled number one de Rabeh Ameur Zaïmeche. Si le premier s'était distingué au festival de Milan, le second n'a pas manqué de faire parler de lui lors du dernier festival de cannes. De l'autre côté, du Moyen Orient, nous revient Rachid Masharaoui avec un nouveau long métrage très éloquent rien que par son titre : Attente (Waiting). Le réalisateur palestinien fait le point sur l'état de la société palestinienne éclatée, en attente de retrouvailles presque inespérées.
Mais la grande attente sera toujours réservée aux films tunisiens. Ils seront nombreux cette année. Pas moins de neuf, pour ce qui est des longs métrages, sont les films qui seront projetés lors de ces journées. Exceptionnellement, trois d'entre eux seront en compétition. Les trois réalisateurs tunisiens en lice pour le Tanit d'or, sont des habitués des consécrations. Il s'agit de deux chevronnés : Nouri Bouzid et Naceur Khémir. Ils seront accompagnés dans leur quête d'une consécration tunisienne du plus jeune mais pas moins talentueux, Jilani Saadi qui avait déjà attiré l'attention par Khorma son premier long métrage. Rien que par le titre, Tendresse du loup, son second film ne semble pas manquer d'originalité ni d'ancrage culturel.
Ceci est loin de tout dire sur cette édition des JCC qui démarre dans deux jours [le 11 novembre 2006]. Certes, au-delà de la compétition, les JCC seront comme toujours, un moment de bilan pour le cinéma tunisien. Elles seront aussi une nouvelle promesse d'euphorie cinéphilique comme celle que nous avons vécue avec L'homme de cendre, avec Halfaouine, avec Les Silences du palais et d'autres films encore.
Cette euphorie sera attendue également du côté international. Fidèles à leurs vocation initiale, celle défendre toutes les cinématographies du sud, les JCC 2006 s'ouvriront à deux régions qui marquent l'actualité cinématographique mondiale depuis quelques années. Loin d'être un simple effet de mode, le cinéma sud-coréen a conquis les regards du monde entier. De la même manière, les cinémas latino-américains, et en particulier celui d'Argentine, se sont imposés comme des expériences porteuses. Il est naturel qu'un festival cinéphile, qui plus est, veille à ne pas rester dans la marge du cinéma mondial, leur réserve une place dans son programme.

Hassouna Mansouri

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