AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 926 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
entretien avec Appolinaire Aïvodji, président de l'Acb
"Nous avons des difficultés financières pour promouvoir les œuvres cinématographiques béninoises"
critique
rédigé par Hector Tovidokou
publié le 24/01/2007

Créée en 1974, l'Association des cinéastes et professionnels de l'audiovisuel du Bénin (Acb) a pour objectif de promouvoir le cinéma béninois. Malgré d'épisodiques prouesses avec les réalisateurs béninois François Sourou Okioh, Jacques Béhanzin, Sévérin Akando, l'Acb a traversé de douloureux moments de crise. Le spectre de sa léthargie était dessiné. Mais au cours d'une assemblée générale élective tenue le 17 juin 2006, monsieur Appolinaire Aïvodji est élu président pour relever le défi et ramener l'espoir. Il venait de succéder à Feu Joseph Kpobli. Sept mois après sa prise de fonction, ce dernier a mis en place de grandes stratégies de promotion et de développement du cinéma béninois. Mais les problèmes financiers empêchent la promotion des œuvres cinématographiques. Dans cet entretien, il nous parle des démarches qu'il a entreprises auprès du ministre de la culture Théophile Montcho, de ses négociations avec des partenaires étrangers et la mairie de Sèmè-kpodji.

- Monsieur Appolinaire Aïvodji, pouvez-vous mieux vous présenter ?

Je suis le président de l'Association des cinéastes et professionnels de l'audiovisuel du Bénin (Acb). Avant tout, je suis cinéaste de formation. J'ai suivi ma formation à la Faculté de cinéma de l'Institut de théâtre de Kiev, en Ukraine. J'ai fait une spécialisation dans la production audiovisuelle et je suis sorti directeur de la photographie. De retour au pays, j'ai travaillé à l'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb) de 1991 à 1998. Ensuite, j'ai fait quatre ans à la télévision "Lc2", de 1998 à 2002. Enfin, j'ai travaillé à Mtz Productions de 2003 à 2005. Actuellement, je suis directeur de la structure "Couronné Productions".

- Quels sont les objectifs de l'Acb et comment fonctionne-t-elle ?

L'Association des cinéastes et professionnels de l'audiovisuel du Bénin (Acb) a pour objectif de défendre les intérêts des cinéastes, membres de l'Association, d'organiser les membres, de faire la promotion des membres et de leurs œuvres sur le plan national et international. C'est un canal entre les membres et les autorités, les institutions nationales et internationales. L'Association a un bureau exécutif et une Assemblée générale qui se réunit deux fois l'an.

- Depuis votre prise de fonction jusqu'à ce jour, quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Naturellement toute association rencontre des difficultés. Les nôtres sont liées à la gestion humaine. Il est difficile de gérer les hommes puisqu'il s'agit de réorganiser l'Association. Il y a certains membres qui priorisent leur activité personnelle et ne viennent pas souvent aux réunions. Il n'est pas facile de faire la promotion des membres et de leurs œuvres parce qu'on a souvent des problèmes financiers.

- Vous parliez tout à l'heure de la réorganisation de l'Association. Qu'est-ce qui n'allait pas avant votre arrivée ?

Avant mon arrivée, c'était l'Association des cinéastes du Bénin (Acb).
À mon arrivée, nous avons élargi le domaine de définition de l'Acb. Ce qui est devenu l'Association des cinéastes et professionnels de l'audiovisuel du Bénin (Acb). Donc, il fallait réactualiser les textes pour la nouvelle définition.

- Le 5 janvier dernier, vous avez rencontré le Ministre de la culture Théophile Montcho. Quels sont les tenants et aboutissants de cette rencontre ?

Le 05 janvier dernier, le bureau a été reçu par le ministre de la culture, des sports et loisirs Théophile Montcho. On était allé lui présenter un certain nombre de doléances. Comment faire pour trouver un fonds de 2,5 à 3 millions de francs pour organiser le séminaire de validation des documents portant "Code de la cinématographie au Bénin" ? Au cours de la rencontre, on a porté à son attention l'information sur la participation d'une délégation de réalisateurs béninois avec leurs œuvres à la prochaine édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) qui se déroule du 24 février au 04 mars 2007 au Burkina-Faso. On lui a également fait savoir le projet de création de la Maison du cinéma au Bénin, un grand Centre de production de cinéma audiovisuel, qui sera le siège du Centre national du Cinéma, l'actuelle Direction de la cinématographie. On a aussi porté à son attention le projet de distinction notre de compatriote Feu Joseph Kpobli au Fespaco 2007, une initiative des organisateurs. C'était en présence des directeurs techniques notamment Akala Akambi, directeur de la cinématographie du Bénin (Dcine), Appolinaire Danondé, directeur de la Promotion artistique et culturelle (Dpac) et Solange Soumanou du Fonds d'aide à la culture (Dfac). Le ministre nous a écouté et donné des consignes à ses directeurs. Au directeur de la cinématographie, il lui a demandé de préparer des communications sur des différents sujets abordés pour le conseil des ministres. Aux directeurs du Fonds d'aide à la culture et de la promotion artistique et culturelle, il leur a recommandé de libérer un fonds pour organiser le séminaire de validation portant "Code de la cinématographie au Bénin". En attendant le déblocage du fonds par l'État, il a demandé une diligence à l'Assemblée nationale avant le départ des députés qui sont là. Nous lui avons présenté également à la fin de nos doléances le projet de développement du cinéma au Bénin qui propose la réalisation d'une série de productions à laquelle un budget sera annuellement alloué dans l'avenir.

- Quels sont vos projets ?

Nous sommes en train de négocier un domaine avec la Mairie de Sèmè-kpodji pour pouvoir implanter la Maison de la cinématographie qui, jusque-là, est un projet. Nous négocions également avec les partenaires étrangers des formations de perfectionnement pour les réalisateurs béninois. Nous avons le projet de rencontrer les opérateurs économiques pour les intéresser à la chose cinématographique. Il faut noter que, pour une première fois, une délégation de réalisateurs et d'autorités du Bénin participe au prochain Fespaco avec une dizaine d'œuvres.

Propos recueillis par Hector Tovidokou

Artistes liés
Structures liées