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Bas les masques
Le sourire du serpent, de Mama Keïta (Guinée)
critique
rédigé par Almahady Cissé
publié le 19/03/2007

Marion, une prostituée blanche, veut quitter la banlieue où elle vit pour le centre de la ville. Le meurtre de la conductrice du dernier bus qui n'arrive pas l'a clouée dans une station de la gare où Adama, un immigré africain en situation irrégulière, fait le pied de grue. Est-il le meurtrier ?

Le film ne dit rien. Par une mise en scène empruntée au théâtre, il enferme les deux personnages dans un espace qui n'est pas géographiquement fixé, où dominent l'obscurité et la peur. Mama Kéïta oppose ces deux personnages atypiques pour mieux les rapprocher. Marion exerce sa profession de prostituée dans "le noir" et Adama, immigré en situation irrégulière travaille dans le noir aussi…
Une dichotomie dans l'expression qui se transpose dans la réalité.

L'obscurité est présentée ici comme étant leur dénominateur commun même s'ils se différencient l'un de l'autre par les préjugés et les superstitions. Pour Marion, le noir symbolise la mort, le malheur. Et elle parle d'"homme de couleur" pour désigner son agresseur noir. Adama lui pense que le noir est une couleur comme toutes les autres.
Le préjugé de l'homme Blanc sur le Noir est ici mis en exergue par le réalisateur pour le combattre. Dans le lien qu'il construit entre Marion et Adama, le cinéaste guinéen brise les préjugés raciaux qui ont toujours cours dans la société occidentale. Il pose du coup l'impérieuse nécessité d'une coexistence entre les peuples et les cultures.
Un discours actuel que le réalisateur a enfermé dans un labyrinthe qui complique le sujet du film. Il est difficile de saisir à première vue de quoi il parle, même s'il est bien élaboré sur le plan technique.

Albert Chaïbou (Niger)
Almahady Cissé (Mali)

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