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Formation des formateurs en critique cinématographique
critique
rédigé par Maman Sani Soulé Manzo
publié le 29/03/2007

La Fédération Africaine de Critique Cinématographique (FACC) a organisé, à l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS) de Ouagadougou au Burkina Faso, un "atelier sous-régional de formation approfondie de journalistes en vue de développer une approche critique des cinémas d'Afrique". Accompagnée de la rédaction et de la publication d'un bulletin de 8 pages en couleur dénommé Africiné, paru durant le Fespaco, cette formation, tenue du 19 au 24 février 2007 et parrainée par le célèbre cinéaste burkinabé Gaston Kaboré, a regroupé des professionnels du Bénin (2 journalistes), du Burkina Faso (6), de la Côte d'Ivoire (2), de la Guinée Conakry (1), du Mali (2), du Niger (2), du Togo (2) et du Sénégal (2).

Ces 19 journalistes ont donc été formés aux "vocabulaire et histoire du cinéma, genres, problématiques du plan, du montage, du point de vue, du scénario, des dialogues et du son ; perfectionnement des outils critiques et applications pratiques à partir de films africains et d'exemples historiques du cinéma mondial ; spécificités et problématiques du documentaire ; enjeux actuels des cinémas d'Afrique noire et du Maghreb ; techniques de l'écriture journalistique, de l'interview, du reportage et du compte-rendu ainsi qu'à l'animation de débats et de formations à l'image".

Ceci expliquant peut-être cela, les participants à cet atelier ont voté le vendredi 2 mars 2007 à une forte majorité pour Ezra du Nigérian Newton Aduaka comme film digne d'obtenir l'Étalon du Yennega : le choix des journalistes a donc été "validé" le samedi 3 mars 2007 par le très officiel "Jury Compétition Longs métrages" du FESPACO. Sachez, pour la petite histoire, que les encadreurs penchaient pour Daratt du Tchadien Mahamat Saleh Haroun, Les saignantes du Camerounais Jean-Pierre Bekolo et Making of de Kamikaze du Tunisien Nouri Bouzid, qui ont certes décroché des prix mais pas l'Étalon d'or du Yennega !

Ainsi, les 19 participants pourront-ils "dynamiser le travail associatif des journalistes culturels dans leur pays, notamment dans leur participation aux activités de la FACC" puisqu'ils ont reçu "les moyens de contribuer à la formation des journalistes de leurs pays à la critique de cinéma mais aussi d'intervenir auprès des associations et ciné-clubs ainsi qu'en milieu scolaire et universitaire pour l'animation de débats ou des exposés portant sur le cinéma et notamment les cinématographies africaines".

Tirant le bilan de cette formation, les participants ont estimé qu'elle est de qualité mais que le programme aurait gagné à être plus étalé dans le temps pour en permettre une meilleure assimilation. Le président de la FACC, le Burkinabè Clément Tapsoba, le président de Africultures, le Français Olivier Barlet, les critiques de cinéma Thierno Ibrahima Dia du Sénégal et Hassouna Mansouri de Tunisie, encadreurs de cet atelier de formation, ont pris bonne note de cette préoccupation, surtout que d'autres formations de ce genre seront bientôt organisées en Afrique centrale et au Maghreb.

Notons que cinq (5) numéros de Africiné ont été produits, du 26 février au 2 mars 2007, par les 19 participants à cet atelier financé par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le ministère français des Affaires Étrangères et Africalia de Belgique. Les participants, qui ont discuté des conditions difficiles d'exercice des chroniqueurs culturels dans leurs pays respectifs, en ont conclu que seuls un réseau fiable d'échanges réguliers et des moyens conséquents peuvent permettre le développement de la profession de critiques cinématographiques en Afrique. Fort heureusement, la FACC (Africiné) et Africalia en ont conscience et promettent d'y travailler afin que la "trilogie des 3 C" chère à Olivier Barlet - cinéastes/critiques/cinéphiles – fonctionne à fond, pour l'épanouissement du cinéma en général et des images africaines en particulier.

Sani Soulé Manzo,
Envoyé spécial à Ouaga

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