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"L'avenir du cinéma africain passe par la formation des jeunes"
entretien avec le Délégué Général de QUINTESSENCE, Jean Odoutan
critique
rédigé par Médard Gandonou
publié le 31/03/2007

Depuis quelques années, une ferveur pour la cinématographie a pris corps au sein de la jeunesse Béninoise. C'est surtout à la suite de la naissance du Festival International de film de Ouidah, Quintessence, que le phénomène s'est fait remarquer.
Dans le feu de la 5ème édition de Quintessence, nous avons rencontré le Délégué Général de ce festival, Jean Odoutan, afin de mieux apprécier les relations que ce festival noue avec la jeunesse, spécifiquement celle scolaire et universitaire.

- Médard GANDONOU : Monsieur le Délégué Général, quelles explications donnez-vous à cette prépondérance des jeunes notamment des élèves dans l'organisation du festival international de film de Ouidah ?

- Jean ODOUTAN : L'intérêt en gros de Quintessence est orienté vers la jeunesse. Au départ, c'est pour faire l'initiation des jeunes que nous considérons comme les analphabètes des 24 et 25 images la seconde, le cinéma. Depuis que nous avons créé ce festival, nous organisons des ateliers, des tables rondes pour que ceux ou celles qui sont des débutants puissent comprendre comment fonctionne un film, une caméra vidéo… c'est pour cela que nous organisons des ateliers de pratiques et d'écritures de scénario, de dialogues… ce n'est qu'à ce prix que nous pouvons espérer une bonne relève pour le développement du cinéma en Afrique.

- Comment justifiez-vous la présence dominante des élèves dans la composition du jury court métrage de Quintessence ?

- À mon sens, dans l'appréciation d'un film c'est plus l'émotion qui fonctionne plus que des aspects techniques. Donc il ne s'agit pas de demander à ces élèves si le gros plan est bien réalisé, si le travelling est réussi…
C'est surtout pour permettre aux jeunes de donner leur appréciation déjà sur les courts métrages et ceci surtout aux côtés des professionnels qui vont les orienter et leur inculquer les rudiments de cinéma et de critique. Pour cette édition 2007, c'est le journaliste de critique cinématographique Jean Marie Mollo Olinga qui préside aux côtés des élèves ce jury. Un professionnel indiqué pour orienter les jeunes et leur donner les premiers rudiments dans l'appréciation d'un film.

- Après plusieurs éditions, est-ce que les élèves vous ont satisfaits ?

- Vous savez, à chaque édition, les membres du jury Court Métrage changent. Il y a alors à chaque édition une nouvelle génération d'élèves qui débarquent avec leur background. Mais si on n'était pas satisfait, on l'aurait arrêté depuis. Le Festival Quintessence est satisfait des élèves. Et c'est d'ailleurs pour conserver un noyau et entretenir sa passion pour le métier des images que nous avons pris l'initiative de créer au Bénin, dans la ville de Ouidah, la première école de cinématographie nommée Institut Cinématographique de Ouidah (ICO).

- À propos de l'ICO, après une année d'activités, êtes-vous prêt à continuer l'expérience ?

- Il est important à priori de savoir que l'Institut Cinématographique de Ouidah n'est pas à but mercantile. Nous avons décidé d'offrir des bourses de formations aux jeunes africains en cinématographie et cela a nécessairement un coût. C'est une option que nous avons faite dans la contribution au développement du cinéma africain en général et béninois en particulier. Il s'agit à travers ICO d'aider les jeunes dans les métiers de cinématographie. Nous pensons que l'avenir du cinéma africain passe par la formation des jeunes. C'est cette conviction qui est au début de l'initiative de Quintessence et qui continue jusqu'à cette édition.

Entretien réalisé par
Médard GANDONOU,
Journaliste L'Evénement Précis (Cotonou)

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