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"Je fais un cinéma commercial basé sur la qualité"
entretien avec Lambert Ndzana, Producteur-réalisateur
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 22/04/2007

Producteur de films, réalisateur et documentariste camerounais, Lambert Ndzana est l'auteur de la série télévisée "Trois filles deux garçons" diffusée pendant la quatrième édition du Festival Lagunimages à Cotonou au Bénin du 9 au 15 avril 2007. Nous l'avons rencontré à cette occasion, et il a accepté de nous révéler ses aspirations, ses visions et ses ambitions cinématographiques.

Africiné : Pourquoi avoir choisi le titre Trois filles, deux garçons pour votre série télévisée ?

Lambert Ndzana : Au fait, j'ai choisi Trois filles, deux garçons juste pour susciter un intérêt au niveau des jeunes déjà par le titre. Parce que pour un jeune qui entend Trois filles deux garçons, la première question qui vient c'est "combien de possibilités ?" et du coup ça donne un intérêt d'aller voir la série et je pense que le message est assez bien passé.

Africiné : Quelle audience ce film a-t-il eu auprès du public ?

Lambert Ndzana : Le film est passé sur une télévision suisse et il est très apprécié par la communauté africaine. Et c'est clair que la communauté européenne découvre une autre Afrique, puis se rend compte que les jeunes étudiants africains ont les mêmes problèmes que les étudiants européens.
Il faut noter que les télévisions africaines ont pris le relais à travers CFI (Ndlr, Canal France International) qui a acheté la série. Nous sommes donc agréablement surpris par l'accueil du public dont nous recevons les mails et coups de fil d'encouragement. Nos comédiens reçoivent aussi des coups de fils de félicitation.

Africiné : Dans Trois filles, deux garçons, le spectateur note beaucoup d'intrigues et de l'humour. Que voulez-vous relever ?

Lambert Ndzana : Cette série est un challenge pour moi, parce que c'est une série que je veux africaine et mondiale. Pour les jeunes, ou ça marche ou ça ne marche pas. C'était donc délicat, il faut les accrocher dès le départ. L'essentiel dans cette première saison est que les jeunes comprennent qu'on a brisé un tabou, des barrières… À un moment donné, libre court a été laissé au langage des jeunes étudiants, réalité des milieux estudiantins africains comme européens : par exemple, Christian qui se fait ligoter par les filles qui lui font prendre une douche froide, conséquences des coups bas d'Internet…

Africiné : Est-ce que vous arrivez à vivre de votre cinéma ?

Lambert Ndzana : J'ai la particularité d'être technicien audiovisuel à la base et cinéaste. Je ne fais que ça et ne vis que de ça. Simplement, parce que je me suis organisé. J'ai commencé tout jeune, à 17-18 ans. Et pour avoir travaillé dans de grandes boîtes, j'ai commencé à gagner 500 000 à 600 000 FCFA le mois. Mais ce n'est pas de l'argent que j'ai flambé. Au contraire, je l'ai mis à profit à travers des formations en Europe. Je me suis ensuite équipé, je lis les revues et m'informe sur les nouveautés, les critiques qui se font. C'est pourquoi au Cameroun, j'étais parmi les premiers à utiliser les matériels mini DV, DVCam et HDV…
Je fais un cinéma commercial basé sur la qualité ; mais pas pour de l'argent uniquement. Je suis passionné mais conscient qu'il faut vivre : loyers à payer, charges au niveau de la société de production (électricité, téléphone, maintenance…). Bref, il faut rentabiliser ce que l'on fait.

Africiné : Aviez-vous déjà fait des films avant Trois filles, deux garçons ?

Lambert Ndzana : J'avais déjà fait trois films documentaires. Quand j'étais en formation en super VHS, j'avais fait un film de 26 min intitulé Et pourquoi le balafon ? qui avait été retenu en compétition au FESPACO 1997 (Ndlr, Festival panafricain du film et de télévision de Ouagadougou). Je me suis alors rendu compte que ce qui importait dans un film, c'est le regard du réalisateur, surtout en terme de documentaire que j'aime beaucoup.
Ensuite, j'ai fait un documentaire titré On dit que les Blancs ont créé le Sida qui avait été acheté par CFI. Le film N'Gondo s'ensuivit sur le festival traditionnel qui a lieu chaque fin d'année. Il a été acheté par TV5.

Propos recueillis par Charles Ayetan (Togo)

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