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"Il y a un vrai problème de disponibilité des films"
Interview de Michel BERTHAUD (Directeur CCF Cotonou, Bénin)
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 07/05/2007

Le Centre Culturel Français (CCF) de Cotonou est partenaire des festivals de films Lagunimages et Quintessence au Bénin et organise d'importantes activités cinématographiques. Son directeur, M. Michel Berthaud que nous avons rencontrés lors de la dernière édition de Lagunimages partage avec nous l'agenda cinématographique de son centre.

Africiné : Monsieur le Directeur, le CCF de Cotonou est partenaire du Festival Lagunimages. Pouvez-vous nous dire quelles sont les activités cinématographiques que le CCF organise généralement chaque année ?

Michel Berthaud : Oui. Nous sommes partenaires de Lagunimages. Mais nous sommes également partenaires du festival Quintessence à Ouidah en janvier. Puis le reste de l'année nous organisons nous-mêmes des projections comme tous les centres culturels. En général, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi, sauf si nous avons un autre spectacle ce jour-là. Par ailleurs, nous organisons aussi quelques festivals modestes. Par exemple, en septembre traditionnellement on recommence la saison avec un festival du film européen pour lequel nous sollicitons le partenariat des différents pays de l'Union Européenne représentés à Cotonou qui nous proposent des films. Nous complétons la liste avec les films des pays qui n'ont pas de représentation ici. Ponctuellement, nous faisons aussi des mini-festivals. Par exemple en juillet 2007 prochain nous aurons un festival du film africain, notamment avec les nouveautés sorties en DVD, et ce, pendant tout le mois.

Africiné : Vous ne diffusez donc pas que des films béninois.

Michel Berthaud : Absolument. Le problème c'est que nous ne pouvons diffuser que les films qui sont dans le catalogue de nos distributeurs, c'est-à-dire des gens qui ont acheté les droits et qui peuvent nous vendre le droit pour faire des projections gratuites pour les adhérents, etc. Pour les films béninois, nous essayons d'acheter les droits pour une projection unique mais payante cette fois, d'un film béninois tel que Africa paradis qui est sorti il y a très peu de temps. Les négociations sont en cours.

Africiné : Pour le festival du film africain, y a-t-il une fréquence ou c'est au gré de l'évolution du cinéma africain que vous l'organisez ?

Michel Berthaud : C'est un peu au gré de la disponibilité des films. Nous ne pouvons pas repasser éternellement les mêmes films. Il y a pas mal de productions, mais il faut que ces films soient sortis en DVD et qu'ils soient disponibles dans les catalogues des gens qui peuvent nous vendre l'autorisation de les projeter. Il y a bon espoir, parce que la Cinémathèque Afrique du Ministère des Affaires Etrangères est en cours de numérisation. Nous pouvons donc essayer de retrouver les mois à venir des films anciens dont nous ne disposons plus ou dont les cassettes vidéo sont usées.

Africiné : Pouvez-vous nous dire quel type de partenariat vous entretenez avec les organisateurs des festivals de films au Bénin, notamment Jean Odoutan pour Quintessence et Monique Mbeka Phoba pour Lagunimages.

Michel Berthaud : Notre rôle, effectivement, c'est de soutenir les opérateurs béninois qui montent eux-mêmes des festivals. Les soutenir, c'est souvent en mettant à disposition les locaux, la technique… Pour Quintessence 2007, par exemple nous avons organisé deux jours de projections et de débats. Aussi avions-nous accueilli le comédien Richard Bohringer. Toutefois, le CCF n'intervient pas dans les programmations de ces festivals.

Africiné : Selon vous, quelles stratégies faut-il adopter pour faire évoluer le cinéma béninois ?

Michel Berthaud : La première stratégie est que les cinéastes qui font des films, les mettent à la disposition des organismes qui peuvent les projeter. Il n'y a pas que le CCF, il y a par exemple le cinéma numérique ambulant… Il y a donc un réel problème de disponibilité des films. Si nous pouvons en avoir sur support DVD, nous pourrions régulièrement en mettre dans nos programmations. Parce qu'en général, quand un film africain, béninois est programmé, nous avons beaucoup plus de monde.
Par ailleurs, ce serait intéressant si une association de cinéastes ici prend l'initiative de faire une fois par mois des projections selon ses propres choix. L'expérience marche déjà bien dans le domaine du théâtre avec la Ligue des professionnels de théâtre.

Interview réalisé par Charles Ayetan (Togo)

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