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Une fête de la cinéphilie et du cinéma
Le Cinéphile (Tunis) - Dossier JCC 2006 - ÉDITORIAL
critique
rédigé par Abdelfattah Fakhfakh
publié le 14/06/2007

Nous consacrons ce numéro de Cinéphile aux 21èmes "Journées Cinématographiques de Carthage". Les JCC auront fêté avec cette session leur 40ème anniversaire. Ce faisant, elles viennent de battre un record, celui de se confirmer comme "la plus ancienne manifestation cinématographique en Afrique et dans le Monde arabe, toujours en exercice et qui se soit déroulée, tous les deux ans, sans interruption, depuis sa création par le Ministère tunisien de la culture en 1966"!

Un tel événement ne pouvait pas passer sous silence pour notre Association. Les JCC représentent quoiqu'on en dise un moment fort qui se renouvelle avec la même ferveur et avec le même enthousiasme, une fois tous les deux ans, et qui traduit l'intérêt du public pour le cinéma en général et le cinéma arabe et africain en particulier.

Certes les nostalgiques parleront du "lustre perdu" des sessions précédentes, les sceptiques contesteront l'apport et la valeur ajoutée d'une telle manifestation, nous choisissons quant à nous de célébrer à travers les JCC "une fête du cinéma et de la cinéphilie" et ce, au-delà de toutes les insuffisances et de tous les ratés.

Nous sommes en ce qui nous concerne convaincus, que les grands noms du cinéma arabe et africain sont redevables dans leur carrière à Carthage, si ce n'est pas en totalité du moins en partie et ce depuis le Sénégalais Sembène Ousmane (Grand Prix 1966) en passant par l'Égyptien Youssef Chahine (Grand Prix 1970) et le Malien Souleymane Cissé (Grand Prix 1982), le Palestinien Michel Khleifi (Grand Prix 1988), les Tunisiens Nouri Bouzid, Ferid Boughedir, Moufida Tlatli (détenteurs respectivement des Grand prix 1986, 1990, 1994), le Syrien Mohamed Malas (Grand prix 1992) ou l'Algérien Merzak Allouache (Grand Prix 1996). Tous ces grands noms des cinémas africains et arabes ont été primés d'abord par Carthage avant d'être reconnus ailleurs.

Certes, le contexte a profondément changé avec le temps. Carthage n'est plus le seul festival du continent (ou du monde arabe) ou, plus globalement, au monde où sont projetés "en première vision" les films africains et arabes aussitôt prêts à êtres diffusés.

"Cannes", "Venise","Berlin" et d'autres festivals d'envergure internationale ont toujours été et continuent à être des espaces avidement convoités par les cinéastes arabes et africains pour y soumettre "en première vision" leurs films.

Mais quoiqu'il en soit, malgré la rude concurrence, il est bon d'affirmer que les JCC continuent tant bien que mal à refléter l'évolution des cinématographies africaines et arabes.

Au cours des dernières JCC 2006, certains ont découvert (d'autres ont re-découvert) des oeuvres qui ont marqué l'actualité cinématographique internationale telles que Bamako, le film du Mauritanien Abderrahamane Sissako, retenu en sélection officielle au festival de Cannes, Daratt, saison sèche de Mahamat-Saleh Haroun (Tchad), consacré au festival de Venise…

Nous nous réjouissons du "retour" des cinéastes africains à Carthage tout autant que de celui des cinéastes arabes, signe, nous l'espérons que Carthage retrouve avec force sa vocation et sa spécificité.

Côté arabe, l'Algérie, l'Egypte, la Palestine, la Syrie, le Liban, l'Irak, la Mauritanie enregistrent leur présence, en force, une présence, certes inégale d'un pays à l'autre, il va sans dire, mais qu'il nous importe de signaler.

Mais la grande satisfaction pour le public et les cinéphiles tunisiens aura été la présence quantitative et qualitative remarquable du cinéma tunisien. Pas moins de neuf longs métrages, dont trois en compétition et un nombre incalculable de courts métrages dont 4 en compétition.

Cela nous réjouit que le cinéma tunisien sorte la tête de l'eau. Pour preuve, les récompenses qu'il a obtenues au cours de cette session [NOTE 1]. Il nous importait, à nous, en tant qu'Association de Promotion de la Critique Cinématographique de saluer la tenue des JCC et le "réveil" du cinéma tunisien. Souhaitons que le virus gagne l'ensemble du cinéma arabe et africain.

Abdelfatteh FAKHFAKH

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