Les médias ont une grande influence sans conteste sur leurs consommateurs, qu'ils soient adultes ou enfants. Cette influence est particulièrement avérée en ce qui concerne les enfants face aux médias de masse tels que la télévision.
La télévision en effet, est l'un des médias ayant le plus d'influence dans la vie des enfants. Ils la regardent en moyenne près de 15 heures par semaine (Statistique Canada, 2001).
Ce constat relève un certain nombre de défis que pose l'éducation des enfants. Le message du pape Benoît XVI à l'occasion de la 41ème journée mondiale des communications sociales célébrée le 20 mai 2006 le mentionne clairement : "Les défis complexes auxquels l'éducation doit faire face aujourd'hui sont souvent liés à l'influence dominante des médias dans notre monde." (Benoît XVI, "Les enfants et les médias : un défis pour l'éducation").
Aujourd'hui, la télévision ou "le petit écran" exerce une attirance irrésistible sur les enfants et les jeunes. Ces derniers regardent toujours plus et de façon insatiable la télévision et chaque parent, chaque éducateur, est en droit de se demander quelles conséquences cette situation peut avoir sur leur formation, leur épanouissement et leur développement.

Incidence sur l'avenir des enfants

L'influence de la télévision sur les enfants dépend de plusieurs facteurs : le temps considérable passé devant le petit écran, l'âge, la personnalité, le fait de consommer les contenus télévisuels seuls ou avec des adultes, les contenus visionnés…
En clair, le petit écran a de réelles incidences sur les enfants et les jeunes, ce qui peut compromettre leur l'avenir. Privation ou manque de repos, insuffisance de sommeil, réduction du temps d'étude…ont des conséquences sérieuses sur les rendements scolaires.
Une étude parue dans la revue de l'Académie américaine de pédiatrie (Owens Judith et coll., Pediatrics ; vol. 104 : p. e27, 1999) a montré que les enfants qui regardaient beaucoup la télévision, avant de se coucher notamment, étaient enclins aux troubles du sommeil, éprouveraient des difficultés à s'endormir, dormaient moins longtemps. Ces enfants ont aussi une tendance à somnoler en classe.
En conséquence, si regarder la télévision après l'âge de 3 ans favorise les aptitudes cognitives des enfants, les performances aux tests de lecture, de compréhension et de mémoire sont moindres en deçà de cet âge pour les enfants qui ont passé trop de temps devant le petit écran.
Or, les temps libres des enfants, particulièrement en bas âge, devraient être majoritairement consacrés à jouer, lire, explorer la nature, découvrir son environnement, apprendre la musique, la peinture ou pratiquer des sports.
Par ailleurs, on peut mentionner les risques d'agressivité, de violence et d'obésité dont sont susceptibles d'être victimes les enfants qui ont une télévision dans leur chambre.

L'éducation aux médias

L'éducation aux médias devient une nécessité, un devoir pour les parents et les éducateurs. Benoît XVI le souligne dans son message précité : "Éduquer les enfants à un jugement critique dans l'usage des médias relève de la responsabilité des parents, de l'Église et de l'école. Le rôle des parents est primordial."
En d'autres termes, les parents et les éducateurs ont un rôle d'accompagnateurs auprès des enfants et des jeunes dont ils ont la charge quant au choix des émissions télévisuelles, notamment les programmations filmiques.
Ainsi comme l'éducation en général, l'éducation aux médias exige la formation à l'exercice de la liberté, surtout ici la liberté de choix, des choix qui respectent la vie et la dignité de l'homme.
Cette attitude comporte et exprime le désir sincère des parents et des enseignants "de conduire les enfants sur les voies du beau, du vrai et du bien". Le soutien des industries des médias (chaînes de télévision, radio…) peut être utile à cette fin, souligne le pape dans son message.

Charles Ayetan
Togo