Regarder le film Marock de la jeune réalisatrice marocaine Laila Marrakchi avec un oeil cinématographique loin des sentiments qui se résument entre le pour et le contre envers les thèmes qui sont présentés dans le film, cela mène le spectateur et bien évident le critique de cinéma vers le champ de l'imaginaire et la qualité de la représentation.
Ainsi on va suivre le chemin de la caméra qui a commencé par des scènes représentatives où l'héroïne du film est en train d'échanger quelques baisers avec son petit copain dans sa voiture, où quelques gamins essaient de draguer les jeunes filles qui passent devant eux pour enter au night club, et où le gardien de voitures est en train de faire sa prière. Et comme tous les commencements de films, il y a un confit qui va se déclencher entre les deux amoureux et le policier, et après entre l'héroïne Rita, interprété d'une façon excellente par la jeune actrice Morjana Alaoui, et son copain. Cela va faire une rupture entre elle et lui, et ouvrir ses yeux et bien sûr son cœur après vers un autre jeune homme qui s'appelle Youri. Ce dernier possède quelques qualités masculines qui font rêver Rita et tourner sa tête. Un coup de foudre qui la bouleverse. C'est pour cela qu'elle a commencé à suivre les pas de ce jeune marocain juif interprété par le jeune acteur Matthieu Boujenah, sans penser ni à sa religion qui est différente de la sienne ni à son entourage familial. C'est l'amour et la jeunesse, et quand on dit amour et jeunesse on dit la liberté d'esprit et l'ouverture vers le monde, en plein soleil. Ainsi commence une histoire d'amour, une love story ardente, à la manière des romans de la collection Harlequin. À travers cette histoire, le spectateur découvre la vie réelle /imaginaire - parce qu'on est ici dans le cinéma, et qui dit cinéma dit imaginaire / fiction - des quelques jeunes marocains qui appartiennent à un milieu social aisé. Des jeunes qui font des courses de voiture mortelles entre eux, à la manière des films d'action américains, et qui roulent à une grande vitesse sans réfléchir aux risques. Youri ne va en sortir indemne. Le spectateur trouve aussi dans le film des micros récits tels le récit de Rita et de son frère Mao interprété par l'acteur Assaad Bouab. Un conflit va naître lorsque le frère va apprendre que sa sœur sort avec Youri et que tous ses amis étaient au courant. Le récit des jeunes filles entre elles et leurs discussions qui tournent souvent autour de l'amour et de la passion. Le récit des soirées organisées entre les jeunes ainsi que leur façon de parler et voir le monde qui les entoure.
Il y a bien sûr d'autres petits récits qui font bouger le parcours des effets et qui font éclairer le sens de l'histoire principale du film. On peut citer la relation qui existe entre ces jeunes et leurs parents qui souvent ne savent pas beaucoup de choses sur la vie de leurs fils et filles. On peut donner comme exemple la scène qui nous présente Rita et son frère Mao, en train de se disputer devant leur père, le frère accuse sa sœur de ne pas respecter les traditions ; la fille défend son point de vue et son choix de vivre sa propre vie. Ce qui énerve le père.
Le film suit un parcours linéaire, début, conflit et solution trouvé. Le début se représente à travers l'histoire d'amour, le conflit se présente à travers l'envie de la jeune fille de vivre sa propre vie selon sa vision personnelle, et la fin se présente à travers la mort du héros et le voyage de l'héroïne en France pour continuer ses études et oublier cette période, de sa vie, période de l'adolescence, avec ses biens et ses pires.
Pour conclure, le film a réussi à offrir une musique bien choisie et une bonne direction des acteurs surtout au niveau des rôles principaux incarnés par Morjana Alaoui et Matthieu Boujenah.

par Noureddine Mhakkak