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Le dernier clap d'Ahmed Baha Eddine Attia
critique
rédigé par Ludovic O. Kibora
publié le 19/08/2007

Après le doyen Sembène il y a quelque mois, le cinéma africain vient encore de perdre en cette année 2007, un de ses grands hommes. Le Tunisien Ahmed Baha Eddine Attia est décédé vendredi 10 août 2007 à 62 ans. C'est après avoir obtenu un diplôme de réalisateur à Rome qu'il débuta en 1968 une carrière d'assistant réalisateur sur de nombreux plateaux de tournage, non seulement dans son propre pays, mais aussi à travers le monde. Son savoir faire l'amènera a diriger un service de la télévision tunisienne qu'il abandonnera très vite pour crée sa propre boite de production (Cinétéléfilms) qui a produit de nombreux longs métrages dont les plus célèbres sont : L'homme de cendres de Nouri Bouzid (1986), Halfaouine, l'enfant des terrasses de Ferid Boughedir (1990, Bezness de Nouri Bouzid (1992), Les silences du Palais de Moufida Tlatli (1994)…
Au delà de la production de films longs et courts, Ahmed Attia a travaillé toute sa vie pour la défense des intérêts du cinéma et des cinéastes africains. C'est ainsi qu'il a été président de l'Association des cinéastes tunisiens, membre fondateur de la Fédération panafricaine des cinéastes africains (FEPACI) et de l'Organisation des producteurs des films méditerranéens.
En 1994, il résumait sa détermination a réussir dans la promotion du 7ème art en ces termes :
"Lorsque j'ai créé ma société de production, Cinétéléfilms, en 1984, je crois que j'ai eu trois motivations :
- je ne pouvais arriver à l'âge de 40 ans (j'en avais 38 à l'époque) et rester un "mercenaire" du cinéma mondial (technicien pressé travaillant pour des films dans tous les continents depuis 1966).
- je ne me reconnaissais que peu de talent en tant que réalisateur mais j'avais du plaisir, par contre, à organiser un tournage, résoudre et contourner les difficultés des films des autres.
- mais c'est la lecture du scénario du film qui sera ma première production et le premier long métrage de Nouri Bouzid, "L'homme de cendres", qui m'a poussé à franchir le Rubicon."

Directeur des Journées cinématographiques de Carthage en 1992, 1994 et 2004, et membre de plusieurs jurys de festivals de cinéma à travers le monde, Ahmed Attia est parti très tôt sans certainement avoir fini de livrer tous les secrets de son art. Mais, ne dit-on pas que les diamants sont éternels quelque soit le lieu où ils se trouvent? Adieu l'artiste !

Ludovic O. Kibora

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