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J'ai été séparée de mon fils pendant 4 ans…
Interview avec Christiane Chabi-Kao, réalisatrice de la série "les inséparables"
critique
rédigé par Sitou Ayité
publié le 03/09/2007

L'ouverture du festival Lagunimages s'est déroulée le 9 Avril 2007 au palais des congrès de Cotonou où nous avons assisté à l'avant-première de la série "les inséparables" de Chritiane Chabi-Kao. Nous avons tendu notre micro à la réalisatrice qui nous a fait des confidences.

1- Qu'est ce qui vous a poussé à choisir "l'enfance maltraitée" comme thème pour votre série ?

Je vais vous faire une confidence. En réalité, j'ai été séparée de mon fils pendant quatre ans. Du coup, j'ai commencé à écrire des nouvelles sur les "vidomégon" (NDLR : "vidomégon" signifie "domestique" en langue fon au Bénin). Je me suis dit si c'est ce que les mamans ressentent lorsqu'elles sont séparées de leurs enfants sans leur consentement, il faudrait donc se battre. L'idée est partie de là.

2- Comment avez-vous fait le casting des enfants présents dans la série ?
J'ai été très stricte à ce niveau parce que la véracité de l'histoire reposait sur le jeu des enfants. On a déposé des demandes dans toutes les écoles et institutions où on pouvait avoir des enfants. On a eu 200 réponses et c'est parmi ces 200 enfants auditionnés qu'on a sélectionné ceux qui sont passés à l'écran.

3- Avez-vous eu des difficultés avec le rôle de "Yawa" en tant que prostituée ?

Non. Quand il fallait la métamorphoser, c'était plutôt pour elle plus un jeu qu'autre chose. Elle s'est laissée faire, elle n'avait aucun sentiment de rejet. Sinon, son père dans la vraie vie est commissaire de la brigade criminelle, vous imaginez ! (Rires)

4- En parlant des parents, comment ont-ils réagi quant au rôle de leurs enfants ?

Comme ce sont les écoles qui ont supervisé, la confiance a plutôt joué. Les parents ne savaient pas vraiment de quoi il s'agissait ; pour eux, ils ont des enfants qui aiment le théâtre et une occasion se présentait. Ils avaient confiance. Ils m'ont laissé les mains libres pour distribuer les rôles comme je voulais.

5- Comment êtes vous passé de la scénariste à la réalisatrice ?

C'est une longue histoire. En fait, je suis nouvelliste. Il m'est arrivé de prendre une de mes nouvelle Yawa, vidomégon" pour en faire un film. J'ai suivi une formation à la scénarisation ici au Bénin et au Burkina où on m'a dit : "surtout, réalisez vous-même ce film. A cause de votre personnalité, il se pourrait que sur le plateau, un autre réalisateur ne puisse transmettre la vision que vous avez sur ce film".
Je suis contente que ce film soit mien.

6- Allez vous donc rester à la réalisation ?

Je vais rester à la réalisation parce que j'ai adoré ça et je ne peux plus m'en passer.

7- Quelles ont été les difficultés de ce tournage ?

Comme pour tous les réalisateurs de la sous région, j'ai dû aussi me transformer en productrice. J'étais à la fois la scénariste, la réalisatrice et la productrice. Ce qui m'a sauvé, c'est que j'avais fait appel à un collègue réalisateur Français pour co-réaliser avec moi. Ce qui fait que quand je devais abandonner le plateau, il assurait la relève. C'était assez difficile car je quittais le plateau de façon impromptue pour aller chercher de l'argent chez telle ou telle personne qui m'en avait promis.

8- Avez-vous un plan de diffusion ?

Pas encore. Le financement a été fait par un guichet qui n'avait pas joué totalement son rôle, mais je crois qu'il le mettra à la disposition de certaines chaînes africaines sinon j'ai co-produit avec l'ORTB (NDLR : ORTB= office des radio et télévision du Bénin) qui va la diffuser. Un projet de cinéma ambulant est aussi en vue puisque cette série est un film de sensibilisation.

9- Avez-vous un autre projet de tournage ?

Oui mais je ne vais pas le dévoiler. Tout ce que je peux dire est qu'il va y avoir 45 épisodes au lieu de 4 et que cela se fera toujours avec des enfants.

Sitou Ayité

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