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"Voir chaque soir un film classique français et un film africain francophone"
entretien avec Gérard Blondel, attaché de coopération et d'Action culturelle
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 30/09/2007

M. Gérard Blondel, attaché de coopération et d'Action culturelle du Service de Coopération d'Action Culturelle (SCAC) de l'Ambassade de France au Togo vient d'initier conjointement avec M. Jacques Do Kokou, cinéaste et président de l'Association pour la Promotion de la Culture, des Arts et des Loisirs (APCAL) une tournée de cinéma itinérant au Togo dénommée "La Caravane du cinéma 2007".
Avant d'arriver au Togo où il est affecté depuis quelques mois seulement, M. Blondel venait d'achever une mission au Brésil, précisément à Rio de Janeiro, où il a travaillé dans le secteur audiovisuel. Nous l'avons rencontré dans les "Jardins du Service de Coopération et d'Action Culturelle" à Lomé pendant la cérémonie de lancement de la caravane du cinéma qui se tiendra du 22 août au 23 décembre 2007 dans les 34 préfectures et sous préfectures du pays. Pour sa première expérience en Afrique, notre interlocuteur nous confie ses motivations, motivations pouvons-nous dire d'un aventurier que se jette dans l'inconnu. L'aboutissement de cette aventure cinématographique à travers le Togo dessinera l'image de ses convictions.

Africiné : À analyser le paysage culturel de ces derniers temps au Togo, on peut compter parmi une de vos premières grandes actions ici cette caravane du cinéma à travers le pays ?

M. Gérard Blondel : Je ne sais pas si c'est une grande action qu'on a engagée avec Jacques Do Kokou… Ce que je peux vous dire c'est que ça fait relativement peu de temps que je suis au Togo et c'est ma première expérience en Afrique. J'ai donc une connaissance relativement limitée de ce qu'on peut faire ici dans le secteur culturel. Je connais justement un peu mieux le secteur de l'audiovisuel pour y avoir longtemps travaillé.

Africiné : Pourquoi avoir choisi d'entreprendre cette initiative de la caravane du cinéma au Togo avec M. Jacques Do Kokou ?
M. Gérard Blondel : Nous avons vu que M. Jacques Do Kokou avait déjà une grande expérience dans le domaine, puisqu'il a monté ce cinéma ambulant qui existe déjà dans l'ensemble du pays et qui s'est développé ici depuis 2002 avec l'appui de l'OIF (Ndlr, Organisation Internationale de la Francophonie) qui leur a donné le matériel nécessaire pour faire ce travail. Je crois que c'est une grande aventure que de parcourir le pays pendant 3 à 4 mois. C'est pas si simple d'aller au devant des populations qui auront l'occasion de voir chaque soir un film français du répertoire classique mais aussi un film africain francophone, pratiquement tous les films qui ont été primés au FESPACO (Ndlr, Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou).
En plus, Jacques a eu la bonne idée de permettre aux gens de développer un peu une culture de l'image en tournant chaque fois un petit film avec les populations de chaque milieu visité pendant l'après-midi et de leur montrer ce film pour leur expliquer un peu comment l'image fonctionne, comment il faut lire l'image… Parce que ces gens regardent la télévision, mais la regardent toujours peut-être de manière un peu passive. Ce sera alors l'occasion d'avoir une discussion notamment avec les jeunes sur ce que l'image peut représenter de positif comme de négatif.
Africiné : Vous semblez ignorer les suspicions autour de la personnalité de Do Kokou, votre partenaire dans cette opération ?
M. Gérard Blondel : Ce qui nous a plu chez Jacques Do Kokou, c'est son enthousiasme pour le cinéma avant toute chose. Pour nous, c'est une base de départ extrêmement importante. Maintenant on va voir, si les choses se passent bien, peut-être on renouvellera cette expérience l'an prochain en essayant de l'améliorer ou de la transformer. Je ne sais pas si c'est la grande expérience, mais c'est une expérience importante. Je crois qu'il faut faire confiance aux gens qui sont passionnés par ce qu'ils ont envie de faire. Il faut leur donner la chance de pouvoir le faire et c'est ce qu'on fait là.
Africiné : Comment expliquez-vous votre passion pour le cinéma ?
M. Gérard Blondel : Nous avons la chance d'aller au cinéma depuis toujours. Il y a des cinémas de quartier, ce qui n'existe plus malheureusement ici. Je dirais, en tout cas en France, que tout jeune français, mes enfants comme moi-même, allons au cinéma régulièrement. Ça fait parti de notre culture, comme de lire un livre, comme regarder la télévision…

Propos recueillis par Charles Ayetan
Togo

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