AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 382 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
"Je sors La Cicatrice dans un an"
entretien avec Jean-Pierre Dikongué Pipa (Cameroun)
critique
rédigé par Jean-Marie Mollo Olinga
publié le 03/10/2007

Etalon de Yennenga au Fespaco 1975 avec son film Muna Moto, "l'équivalent de la victoire en coupe d'Afrique des Nations", pour reprendre ses mots, Jean-Pierre Dikongué Pipa est le seul cinéaste camerounais, à ce jour, à avoir remporté la plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Nous l'avons rencontré à la sortie de la rencontre des artistes avec le tout nouveau ministre de la Culture, Mme Ama Tutu Muna.

Pendant longtemps, vous avez été muet, et même discret, cinématographiquement parlant. Et depuis quelque temps, on vous voit dans certaines assises relatives au septième art. Cela augure-t-il d'un retour au cinéma ?
Oui, je prépare tranquillement ma rentrée. D'ici un an, quelque chose sortira. Et puis, le cinéma, ce n'est pas seulement faire des films. C'est aussi dispenser des enseignements, préparer des lois, ce à quoi je me suis occupé ces dernières années. Actuellement, je me prépare à revenir dans les salles de cinéma.

Avec un nouveau film sans doute…
Je reviens avec un film qui s'intitule La Cicatrice. Je ne peux pas en dire plus pour le moment.

Comment jugez-vous l'état qualitatif du cinéma camerounais aujourd'hui ?
Pour les films que je vois ou bien ceux dont j'ai entendu parler, la qualité n'est pas mauvaise. Bekolo a été distingué avec Les Saignantes au Fespaco, Cyrille Masso aussi avec Confidences, et on dit beaucoup de bien de Paris à tout prix de Joséphine Ndagnou. Je crois qu'il y a là quelque chose de probant qui est en train de se faire. Le cinéma camerounais est en train de sortir de la léthargie que nous avons connue il y a une dizaine d'années. Il renaît de ses cendres.
Il faut avouer tout de même que le cinéma est en train de revenir très fort en Afrique, et que nous n'avons rien à nous reprocher, rien à craindre par rapport aux autres cinématographies nationales.

Nous avons cependant un problème de structures pouvant accueillir des projections cinématographiques. Comment peut-on le résoudre ?
Je n'en ai aucune idée. Il faut que chacun fasse son travail. Les exploitants doivent préparer des structures de projections cinématographiques. Quand les premières salles ont commencé à fermer, c'était dû à la négligence, et la rentabilité s'était affaiblie. Aujourd'hui, le cinéma reprend de par le monde. Il semble même plus fort qu'avant, aux Etats-Unis et en Europe. Les distributeurs et les exploitants doivent donc identifier là de futurs signes de répercussion chez nous. Ils doivent donc conséquemment préparer des salles de cinéma.
En plus, aujourd'hui, nous évoluons dans la dimension de la vidéo et du numérique, qui coûtent moins cher tant en production qu'en exploitation. Ces formats sont moins lourds et grâce à eux, nous avons la possibilité de produire de plus en plus, et de produire des films de qualité. Les exploitants doivent donc s'attendre à ce que ces films arrivent sur le marché, et se préparer à les accueillir.

Quel commentaire vous inspire la rencontre avec le nouveau ministre de la Culture, Mme Ama Tutu Muna ?
On ne peut pas encore augurer de l'avenir. Nous, artistes cinéastes, devons d'abord faire notre autocritique, puis faire des propositions pouvant permettre au ministre de travailler. Notre effort devra consister à donner au nouveau ministre les moyens de travailler.
Pour le moment, j'attends que le ministre ouvre la porte aux propositions comme elle est en train de le faire. Il est souhaitable que nous lui donnions un certain temps pour réguler son action. Et tel que les choses sont parties, cela donne comme un signe de probabilité de réussite de celle-ci.

Entretien mené par
Jean-Marie Mollo Olinga

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés